Arizona Tribune - Dikeledi: Mayotte toujours en alerte rouge redoute les inondations

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Dikeledi: Mayotte toujours en alerte rouge redoute les inondations
Dikeledi: Mayotte toujours en alerte rouge redoute les inondations / Photo: - - Copernicus Sentinel-3/AFP

Dikeledi: Mayotte toujours en alerte rouge redoute les inondations

Les habitants de Mayotte, encore meurtris par le cyclone Chido, ont passé une seconde nuit confinés et le resteront au moins jusqu'à lundi soir, après le passage de la tempête tropicale Dikeledi, qui a causé d'importantes inondations et risque d'en provoquer de nouvelles.

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L'alerte rouge cyclonique, déclenchée samedi soir, est en vigueur jusqu'à nouvel ordre et interdit aux habitants de se déplacer, à l'exception des secours et personnes autorisées.

Dimanche, la tempête tropicale Dikeledi s'est approchée à environ 100 km de l'archipel, chargeant avec elle des torrents d'eau qui se sont abattus dimanche, en particulier dans le sud. Des rafales de vent ont emporté des bâches posées sur les bâtiments pour remplacer les toits arrachés par le cyclone Chido, qui a ravagé plusieurs territoires de l'océan Indien il y a moins d'un mois.

Les dégâts les plus importants ont été observés dans le sud de Grande-Terre, où quatre villages, dont Mbouini, ont été "totalement inondés", selon les pompiers. Dans d'autres localités du sud et du centre de Mayotte, une douzaine de maisons, en dur ou en tôles, se sont effondrées ou ont été emportées par la mer ou des rivières en crue, a poursuivi cette source. Aucune victime n'était pour l'instant à déplorer.

En trois heures, près de 120 millimètres de pluie sont tombés à Bandrele (sud-est) dimanche et 95 mm à Mbouini, selon Météo-France.

Si la tempête tropicale s'est éloignée de Mayotte - son centre est désormais à plus de 210 km de l'archipel - des nuages restent accumulés dans le ciel du territoire français ultramarin.

Dikeledi "va attirer à nous le flux de Kashkasi", un phénomène de mousson habituel en cette saison à Mayotte, a expliqué Floriane Ben Hassen, la responsable du centre météorologique de Mayotte, interrogée par Mayotte-La 1ère.

- Prudence sur la côte -

Des pluies importantes sont ainsi encore attendues lundi, ainsi que des vagues de l'ordre de 1m50 dans les lagons Nord et Ouest, ce qui fait craindre des "submersions possibles aux moments des marées hautes" à 03H46 (01H46 à Paris) et 16h19 (14H19), selon Météo-France. Les rafales de vent pourront atteindre 80 km/h.

Floriane Ben Hassen préconise donc une "grande prudence sur tous les villages côtiers, en particulier le sud, l'ouest et le nord, autour de ces pics de marée haute".

Lundi, "dès 6H00, on repart en reconnaissance, surtout sur les zones les plus touchées: le sud, le centre et quelques villages du nord", ont indiqué les pompiers à l'AFP. "On va concentrer nos efforts sur le sud, avec notamment des services spéciaux: le Grimp (Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieux périlleux), l'Usar (Unité de sauvetage appui et recherche, experte en déblaiement) et le SAV (service nautique)".

Dimanche, 1.200 gendarmes, 800 policiers et 800 pompiers avaient été pré-positionnés dans les endroits jugés à risque, a décrit le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville. Quatre vingts centres d'hébergement d'urgence (écoles, MJC, etc), avaient été ouverts et ont accueilli 15.000 personnes, a précisé dimanche soir le ministre des Outre-mer Manuel Valls, auxquelles s'ajoutent 5.000 personnes accueillies dans des mosquées.

Le trafic des barges (ferrys locaux) et l'aéroport international Marcel-Henry restent à l'arrêt.

Le précédent épisode cyclonique Chido a causé en décembre des dommages colossaux, faisant au moins 39 morts et plus de 5.600 blessés à Mayotte, détruisant de très nombreuses habitations précaires et en dur.

Dikeledi recommence à gagner en intensité, avec des rafales de 155 km/h, et devrait repasser au stade de "cyclone tropical intense" dans les prochains jours, selon Météo-France. Il avait touché la côte nord-est de Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, faisant trois morts et plus de 900 sinistrés, avant d'être rétrogradé en forte tempête tropicale.

L'institut prévoit que "la région de Nampula" au Mozambique "devrait connaître des conditions très dégradées" dans les prochains jours et craint que le cyclone touche à nouveau Madagascar, cette fois sur les côtes sud, à partir de mercredi ou jeudi.

Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique observé également cet automne dans l'Atlantique nord et le Pacifique.

A.O.Scott--AT