Arizona Tribune - Les quarantièmes rugissants de la Fête de la musique

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Les quarantièmes rugissants de la Fête de la musique
Les quarantièmes rugissants de la Fête de la musique / Photo: Seyllou - AFP

Les quarantièmes rugissants de la Fête de la musique

Rap, classique, musette, rock ou samba joués par pros ou amateurs: villes, villages et lieux inattendus vont vibrer pour la Fête de la musique, comme chaque 21 juin depuis 40 ans et une idée folle signée Jack Lang, ministre de la Culture de l'époque.

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C'est devenu une institution en France et un rendez-vous désormais exporté dans plus d'une centaine de pays dans le monde. Comme à Canberra, en Australie, où les frimas arrivent dans cette partie de l'hémisphère sud: vin chaud et crêpe étaient prévus pour accompagner l'évènement.

Dans l'Hexagone, la vague de canicule est passée mais la température devrait grimper en soirée avec les concerts qui vont s'enchaîner, comme chaque 21 juin, jour du solstice d'été dans l'hémisphère nord.

Tous les genres musicaux se côtoieront, comme à La Rochelle, par exemple, avec un vieux port placé sous le signe hard rock/metal et une église Notre-Dame envahie par les chorales.

A Paris, parmi les multiples initiatives, Radio France fera sillonner les rues par un camion sonorisé avec un DJ, Young Pulse. C'est un beau clin d'œil à Jacques Higelin qui joua sur un camion traversant Paris aux premières années de la Fête de la musique.

En 2022, ce char doit s'élancer en début d'après-midi près de la statue de la Liberté parisienne, dédicace au "Make music day" (qu'on peut traduire par "faites de la musique", version internationale de la Fête de la Musique) qui doit démarrer à New York depuis, là aussi, la statue de la Liberté. Dans la cour même de l'Elysée, Youssou N'Dour et la DJ ukrainienne Xenia, entre autres, monteront le volume.

- "Nous avons besoin de fêtes" -

Dire que les jours précédant la première édition en 1982, Jack Lang, initiateur de l'évènement, avait "le trac" de sa vie, comme il l'a raconté à l'AFP.

"On avait dit aux gens +allez-y, sortez, appropriez-vous la musique dans les rues+, mais on craignait qu'ils restent planqués chez eux. Mais ça a marché", se souvient celui qui avait été nommé ministre par le président François Mitterrand après l'arrivée des socialistes au pouvoir en 1981.

Dès l'hiver de cette année-là, l'idée germe dans les esprits de M. Lang et de sa garde rapprochée, Christian Dupavillon, architecte-scénographe, et Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse. C'est ce dernier qui lance "la musique sera partout et le concert nulle part".

"La première année, en 1982, ce ne fut pas un grand succès, mais les gens ont joué le jeu et dès 1983 c'était vraiment parti", décrypte M. Lang, aujourd'hui à la tête de l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris.

"Nous avons besoin de fêtes. Nous devrions faire la fête quatre fois l'an à chaque saison, ce que Noël fait déjà pour le solstice d'hiver", écrit aujourd'hui le philosophe Edgar Morin au sujet de celle réservée à la musique.

M. Lang, qui est l'invité d'honneur ce mardi d'une déambulation musicale entre Villeurbanne et Lyon, avant de rentrer à Paris en soirée, souhaite dédier cette 40e édition à Steve Maia Caniço, mort en 2019 lors d'une opération policière controversée pendant la Fête de la musique à Nantes.

Y.Baker--AT