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Sécheresse: risque d'incendie maximal, nombre "record" de départements en restrictions d'eau
Sécheresse: risque d'incendie maximal, nombre "record" de départements en restrictions d'eau / Photo: XAVIER LEOTY - AFP

Sécheresse: risque d'incendie maximal, nombre "record" de départements en restrictions d'eau

La sécheresse s'installe sur la France: alors que le risque d'incendie demeure maximal, 90 départements sur 96, un "record", font l'objet mardi de restrictions d'usage de l'eau, certains villages n'ayant même plus d'eau potable.

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Seuls l'Aisne, l'Ariège, la Corrèze, les Hauts-de-Seine, Paris et la Seine-Saint-Denis ne sont pas concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant certains usages de l'eau, selon le site de l'information sécheresse du gouvernement, Propluvia.

La carte de Propluvia résumant les différents niveaux d'alerte a viré au rouge dans une bonne partie de l'ouest du bassin de la Loire, mais aussi dans la Drôme, l'intérieur du Var ou le Lot.

Dans ces zones, seuls les prélèvements d'eau assurant l'exercice des usages prioritaires sont autorisés : santé, sécurité civile, approvisionnement en eau potable et salubrité. Les prélèvements à des fins agricoles sont proscrits.

"On a un record du nombre de départements avec restriction", a noté le ministère de la Transition écologique. L'Etat a d'ailleurs mobilisé l'Office français de la biodiversité (OFB) pour assurer des opérations de contrôle et le respect des arrêtés sécheresse.

- "Effort de modération" -

Le débit de la Loire est en forte baisse, à 129 m3 par seconde le 20 juillet, contre 475 m3/s au début du mois et la Loire-Atlantique est placée en "alerte eau potable" depuis le 20 juillet.

L'association Eaux et Rivières de Bretagne plaide, elle, pour des restrictions encore plus strictes en réclamant "un effort sérieux de modération des consommations".

En Lorraine, le faible débit de la Moselle oblige depuis vendredi la centrale nucléaire de Cattenom à puiser l'eau destinée à refroidir ses installations dans un bassin de retenue voisin.

En Franche-Comté, la situation est également catastrophique, au point que plusieurs communes du Doubs n'ont plus d'eau potable et doivent être alimentées par des camions citernes, selon la préfecture.

De son côté, le Vaucluse a interdit d'accès l'ensemble de ses massifs forestiers pour la journée en raison du risque élevé d'incendie.

Idem dans les Bouches-du-Rhône où la préfecture a prolongé jusqu'à mercredi la fermeture des 25 massifs forestiers du département, dont le très touristique parc national des Calanques.

Le Var ou la Haute-Corse ont également bouclé plusieurs massifs. Les préfectures appellent à adopter des comportements préventifs pour ne pas risquer de provoquer un incendie, mais aussi à donner l'alerte en cas de départ de feu.

Lundi, les deux incendies qui ont ravagé pendant douze jours plus de 20.000 hectares de forêt en Gironde ont été "fixés", a annoncé la préfète de Gironde, Fabienne Buccio.

En Bourgogne, l'alerte rouge sécheresse ne concerne que la zone de Beaune (Côte d'Or), réputée pour ses vins, laissant entrevoir des vendanges encore très précoces. Le record de 2020 pourrait même être battu, lorsque la récolte avait démarré le 16 août, du jamais vu depuis... 1556.

- "Séché sur place" -

La circulation sur les fleuves et canaux est également très perturbée: la navigation est interrompue sur une partie du canal de Bourgogne et dans la région de Nancy, tandis que beaucoup de péniches sur le Rhin ne sont chargées qu'au tiers de leur capacité, pour ne pas racler le fond du fleuve.

Sur le Canal du Midi, les passages des bateaux sont groupés aux écluses, afin d'économiser l'eau. Ces mesures, habituellement mises en place après le 14 juillet, sont en vigueur depuis le début du mois en raison de "conditions de sécheresse pas vues depuis dix ans", a indiqué Voies Navigables de France (VNF).

L'agriculture souffre elle aussi dans des zones a priori épargnées par le manque d'eau. Dans le Pas-de-Calais par exemple, Jean-Pierre Clipet, responsable FDSEA, s'inquiète de "rendements qui décrochent" alors que dans le Boulonnais, "des collègues (lui) disent que c'est pire qu'en 1976, ils ne savent pas comment ils vont nourrir leurs bêtes cet hiver".

La faune elle aussi tire la langue, avec des points d'eau "qui se raréfient", forçant les animaux "à faire beaucoup plus de distance", ce qui augmente le "risque de collision sur une route" ou d'épuisement à la recherche d'eau, s'alarme Jean-Baptiste Decotte, de la LPO Auvergne-Rhône-Alpes.

"On a eu un gros impact cette année sur la reproduction des amphibiens et des libellules, scarabées d'eau", observe-t-il. "Toutes les espèces sont vraiment très touchées avec des larves qui ont séché sur place".

E.Rodriguez--AT