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Sans réduction des gaz à effet de serre, une extinction de masse possible dans les océans
Sans réduction des émissions de gaz à effet de serre, les espèces vivant dans les océans pourraient se trouver décimées d'ici 2300, de façon comparable à une extinction de masse survenue il y a environ 250 millions d'années, avertit une étude publiée jeudi dans la prestigieuse revue Science.
Mais limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle permettrait d'éviter ce scénario catastrophe, soulignent les chercheurs.
Ces derniers ont utilisé des modèles analysant le lien entre le réchauffement climatique, la baisse des quantités d'oxygène dans l'eau en résultant, et les quantités d'O2 nécessaires pour la survie des espèces.
Particulièrement compliquées à étudier, de telles projections des risques d'extinction dans les océans avaient jusqu'ici été très peu formulées.
Or les résultats sont alarmants: si les émissions de gaz à effet de serre réchauffant la planète continuent d'accélérer, alors les océans pourraient connaître d'ici l'année 2300 une extinction de masse comparable à celle du Permien.
Lors de cet événement catastrophique, la biodiversité marine avait été réduite à son strict minimum, sous l'effet combiné d'une hausse des températures et d'un déclin de l'oxygène dans les océans, une trajectoire également en cours aujourd'hui.
Selon ce scénario, les océans tropicaux perdraient le plus d'espèces, mais de nombreuses espèces de ces zones migreraient vers d'autres régions pour survivre.
En revanche, les espèces polaires disparaîtraient massivement, n'ayant aucun endroit où se réfugier.
Source d'espoir, un scénario limitant le réchauffement à 2°C permettrait lui de "réduire la gravité des extinctions de 70%, évitant une extinction de masse", selon l'étude.
L'Accord de Paris, texte international de référence, fixe l'objectif de contenir le réchauffement de la planète "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible à +1,5°C.
Cet objectif est "hors de portée" avec les engagements internationaux actuels, selon les experts climat de l'ONU (Giec).
"Parce que les extinctions marines n'ont pas progressé autant que celles sur terre, notre société a le temps de renverser la vapeur en faveur de la vie dans les océans", ont toutefois écrit des scientifiques dans un article de commentaire accompagnant l'étude.
"Où exactement se situe notre avenir entre le meilleur et le pire scénario sera déterminé par les choix de société faits", ont-ils ajouté.
O.Ortiz--AT