Arizona Tribune - Un an après l'attentat, Arras rend hommage à Dominique Bernard par les arts

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Un an après l'attentat, Arras rend hommage à Dominique Bernard par les arts
Un an après l'attentat, Arras rend hommage à Dominique Bernard par les arts / Photo: FRANCOIS LO PRESTI - AFP/Archives

Un an après l'attentat, Arras rend hommage à Dominique Bernard par les arts

Un an jour pour jour après son assassinat par un ex-élève radicalisé islamiste, Arras rend hommage dimanche au professeur Dominique Bernard, lors d'une cérémonie tournée vers les arts en présence de plusieurs ministres et de ses proches.

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La cérémonie débute à 11H00, soit l'heure à laquelle Dominique Bernard, 57 ans, a été tué de plusieurs coups de couteau par Mohammed Mogouchkov, Russe originaire d'Ingouchie, alors âgé de 20 ans.

A l'époque où il l'avait eu comme élève au collège, l'enseignant de français déplorait ne pas pouvoir "dire tout ce qu'[il voulait]" et devoir "faire attention", rapporte son épouse, Isabelle Bernard, dans un rare entretien au Monde publié samedi. "L'équipe de direction a tout fait pour signaler le caractère dangereux de ce garçon", assure-t-elle.

La cérémonie se tiendra sur la place des Héros d'Arras (Pas-de-Calais), à l'endroit même où plusieurs milliers de personnes s'étaient réunies deux jours après l'assassinat du professeur, poignardé à l'entrée de la cité scolaire Gambetta-Carnot où il enseignait.

Pensée avec les proches de l'enseignant comme une "séquence mémorielle culturelle", selon le maire d'Arras Frédéric Leturque, la cérémonie doit inclure différentes performances artistiques, d'une interprétation du quatuor K.285 de Mozart à celle d'une chanson de Damien Saez, "Les enfants paradis", selon le déroulé prévisionnel.

- "Plus de discours" -

Figurent également au programme des lectures de poèmes et de la danse contemporaine, qui visent à mettre "en lumière les valeurs de la République, la liberté et le vivre-ensemble", souligne Frédéric Leturque.

Le maire sera, d'après le déroulé prévisionnel, le seul à prendre la parole, malgré la présence de plusieurs membres du gouvernement, dont les ministres de la Justice Didier Migaud, de l'Intérieur Bruno Retailleau et de l'Education nationale Anne Genetet.

"Je ne veux plus de discours. A quoi bon? Tout a été dit", explique Isabelle Bernard au Monde. "Il est hors de question" qu'il y ait une récupération politique, affirme-t-elle à La Voix du Nord, dans une autre interview également parue samedi.

"Quelle plus belle réponse que des musiciens, des comédiens, des danseurs", continue-t-elle auprès de La Voix du Nord, ajoutant que les autres victimes du 13 octobre 2023 "ont aussi participé, par leurs idées, à construire cet hommage". Un autre professeur et deux agents de la cité scolaire avaient été blessés.

Objectif: "défendre les valeurs humanistes défendues par Dominique (...) pour faire avancer les jeunes, pour éviter que des crimes aussi injustes soient de nouveau commis".

C'est dans cette optique qu'elle a créé, au nom de son mari, un prix littéraire pour nouvelles écrites par des adolescents.

Sa première édition, ouverte aux élèves de 4e, 3e et 2nde d'Arras et de ses environs, a pour thème la tolérance.

- "Amoureux de la littérature" -

"Un acte terroriste pousse les gens à se replier sur eux-mêmes, et c'est tout le contraire que je veux avec ce prix: ouvrir l'école encore davantage", déclare Isabelle Bernard au Monde.

Dominique Bernard avait enseigné pendant 25 ans au sein de l'établissement où il a trouvé la mort. "Amoureux de la littérature, il aimait transmettre cet amour à ses élèves", se souvient sa sœur Emmanuelle Delatte dans un entretien à l'hebdomadaire chrétien Le Pèlerin, paru mercredi.

"Il considérait que la lecture et l'écriture contribuent à faire de nous des êtres libres", poursuit-elle.

Une minute de silence sera observée lundi dans les collèges et lycées de France en hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie également assassiné par un jeune islamiste radicalisé le 16 octobre 2020, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

Lorsqu'ils avaient appris l'assassinat de Samuel Paty, Isabelle Bernard se souvient que son mari et elle-même avaient pris "conscience de (leur) vulnérabilité". "Qui sera le prochain ? Parce qu'il y en aura un", lui avait-elle dit.

A.Anderson--AT