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François Nicolle, l'entraîneur N°1 en quête d'un sacre dans le Grand Steeple-chase de Paris
François Nicolle, l'entraîneur N°1 en quête d'un sacre dans le Grand Steeple-chase de Paris / Photo: Philippe LOPEZ - AFP

François Nicolle, l'entraîneur N°1 en quête d'un sacre dans le Grand Steeple-chase de Paris

Happy Monarch, Niko Has, Eddy de Balme et Glorice: avec ses meilleurs sauteurs, François Nicolle va tenter dimanche à Auteuil de remporter le Grand Steeple-Chase de Paris, plus grande course d'obstacles française qui manque au palmarès de l'entraineur numéro 1 du pays.

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Plus de carottes ni de poireaux sur les terres de la propriété d'une quinzaine d'hectares à Saint-Augustin-sur-Mer (Charente-Maritime) dont il a hérité.

François Nicolle a transformé cette ferme familiale en centre d'entraînement de galopeurs et gère une PME de 50 employés pour 160 chevaux.

Au petit matin, quarante chevaux, pur-sang, anglo ou AQPS (autres que pur-sang), dont les cracks d'Auteuil, galopent en file indienne pour peaufiner leur forme physique.

"Action, parti. Pas de social ici. Au boulot", lance l'entraîneur au physique et à la gouaille de Belmondo au passage de ses pensionnaires.

Les sabots frappent le sol tandis que leur souffle suit la cadence de leurs foulées athlétiques.

Le maître, coiffé d'une casquette, les observe, vérifie qu'ils ne sont pas raides, ni boiteux.

Ils ne sautent qu'une fois par semaine, le reste du temps ils travaillent leur endurance sur le plat.

Les chevaux doivent "bien gonfler les sangles", c'est-à-dire respirer en sautant.

François Nicolle décode son jargon: "Un bon cheval d'obstacle doit gérer son souffle, ne pas appréhender les obstacles et sauter de manière fluide sans se contracter".

Comme tout athlète, ses chevaux voient régulièrement l'ostéopathe, le dentiste et le vétérinaire. Lui soigne les petits "bobos".

"On est bien tintin!", lance-t-il à Gwen Richard, 20 ans, une des valeurs montantes de la discipline qui n'aura pas de monte dans cette édition mais estime que c'est "un honneur de travailler et de monter pour M. Nicolle".

L'entraîneur "n'aime pas les stars". Il donne sa chance aux jeunes jockeys, comme Angelo Zuliani, 22 ans, en selle dimanche sur Happy Monarch.

Cravache d'or en obstacle en 2020, le jeune homme au regard bleu perçant salue un homme "exigeant" et "juste".

Son frère Lucas Zuliani montera Glorice. Niko Has sera lui piloté par Théo Chevillard et Eddy de Balme par David Gallon.

- Une écurie de Formule 1 -

Ses quelque 2.300 victoires en obstacle, François Nicolle les a obtenues en faisant "bloc avec une équipe soudée".

Comme avec ses chevaux, l'entraîneur marche à la confiance, au respect et à la récompense.

Il perçoit environ 10% des gains de ses élèves en course et récompense son équipe en distribuant 4% à son personnel de cour: soigneur ou encore cavalier d'entraînement.

Souvent à ses côtés au pied des pistes, Jacques Détré, un de ses plus grands propriétaires, a trouvé en lui "un être humain dans les moments difficiles" car, "avec les chevaux, on prend des risques et les résultats sont en dents de scie".

Il gère son entreprise comme "une écurie de Formule 1". "La différence c'est que je suis sur du vivant et eux sur de la mécanique", estime-t-il.

"Avec mon oeil et les indications des jockeys, je fais les réglages" et en course "on demande au pilote de ne pas aller dans le bac à sable".

Pour que ses chevaux aient un bon moral, les "anxieux" vont au paddock, un enclos installé dans une prairie, pour manger de l'herbe et se détendre, ce qui est rare chez les professionnels du galop.

Un cheval d'une valeur parfois d'un million d'euros peut se blesser "en lançant des coups de cul aux étoiles".

Son autre botte secrète: l'état de sa piste.

"Ici le sol sablonneux est profond et pénible. Mes chevaux courent sur des distances deux à trois fois plus courtes qu'en région parisienne. Ils ont donc trois fois moins de problèmes, de lésions osseuses ou tendineuses", commente-t-il.

L'ancien cavalier de concours hippique et de complets "superstitieux" suivra cette course marathon depuis un écran de l'hippodrome avec les "lads", "la main parfois sur les yeux", avec l'espoir d'une victoire et surtout que les hommes et les chevaux rentrent sans blessure.

Th.Gonzalez--AT