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"On est vraiment libres": après le Covid, la France retrouve sa Fête de la musique
"On est vraiment libres": après le Covid, la France retrouve sa Fête de la musique / Photo: Seyllou - AFP

"On est vraiment libres": après le Covid, la France retrouve sa Fête de la musique

"On est là pour se marrer, faire écouter des sons, s'amuser simplement": villes et villages de France vibraient mardi soir sur des rythmes de rap, samba, techno de rock, pour la 40e édition d'une Fête de la musique qui se veut libérée du Covid-19.

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A l'Elysée, où s'est notamment produit le Sénégalais Youssou N'dour avant la DJ ukrainienne Xenia, le chef de l'Etat Emmanuel Macron a salué le "formidable succès" de la Fête de la musique.

"Ca incite à beaucoup de modestie parce qu'il y a peu de choses dans la vie politique, au fond, qui restent 40 ans après encore et qui sont des pratiques populaires", a-t-il déclaré.

Entre amis, en famille, en couple ou seul: les Parisiens ont pris d'assaut les rues de la capitale, qui avaient des allures de dancefloor.

Comme sur les quais de Seine baignés de soleil où de nombreux DJ ainsi qu'une formation de cuivre étaient présents. Ou vers le musée du Louvre, où, là encore, ont afflué des centaines de personnes, jeunes et moins jeunes.

Canon à fumée et lasers: le très branché quartier du Marais n'était pas en reste. Plus loin, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblaient sur le parvis de l'Institut du monde arabe où devaient se produire des artistes algériens.

"On a loué un spot près du canal, on est là pour se marrer en fait, faire écouter des sons, s'amuser simplement", a raconté à l'AFP Martin, 24 ans, venu se produire avec son groupe "Nitraks" au Canal Saint-Martin.

- "Bouffée d'oxygène" -

"C'est notre première fête de la musique à Paris; on vient de Rennes et ça fait du bien. Si on revient deux ans en arrière quand on était confinés chez nous, ça n'a rien à voir. C'est une vraie bouffée d'oxygène! On est vraiment libres", a confié à l'AFP Flavie, venue avec son amis Cécile.

Sous une chaleur orageuse, dans l’hyper-centre de Lyon, le public est aussi au rendez-vous : "Je suis venu parce que j’habite juste à côté, je suis venu profiter de cette ambiance d’été", dit Marco Queiros, étudiant de 22 ans.

A Nantes, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées en fin de journée pour rendre hommage à Steve Maïa Caniço, mort en 2019 lors d'une opération policière controversée pendant la Fête de la musique.

Des proches du jeune homme, dont le corps avait été retrouvé dans la Loire, ont lancé des roses le long du fleuve et installé des pancartes marquées "ni pardon, ni oubli".

Dans la capitale bretonne, les festivités ont commencé sous la pluie. Sur la place Saint Germain de Rennes, deux bars ont décidé pour la première fois de s’unir pour proposer une seule et même scène électro aux airs de guinguette.

Des sacs poubelles ont été installés sur les enceintes pour les protéger de la pluie "et pour le public ... ben c’est la Bretagne donc on espère que les gens ont prévu des k-ways!", plaisante Juan Miles, son nom d’artiste.

"La fête de la musique ici c’est la liesse, c’est un peu électrisant. Cette année, c’est en semaine donc ça risque de ne pas durer très longtemps", a dit ce DJ de 28 ans à l'AFP.

Mais plus au sud, en Gironde et en Charente, les autorités ont dû interdire les festivités en extérieur après 22H00 pour cause d'intempéries.

- "Retrouvailles" -

Rap, samba, pop, rock.... Partout en France, les genres musicaux se côtoient.

"C'est l'alliance de la créativité individuelle et de la ferveur collective (...) Mais pour moi, ce soir, c'est aussi une fête de solidarité avec l'Ukraine. Je tenais beaucoup à ce que nous invitions des artistes ukrainiens au ministère de la Culture", a déclaré la ministre de la Culture Rima Abdul Malak.

"Bien sûr, il y a eu deux années d'isolement, de séparation, de couvre-feu, de confinement, de reprise lente du lien à la culture et aux artistes dont on célèbre aussi les retrouvailles."

Lancée en 1982 par Jack Lang, la fête de la musique, est devenue une institution en France. "La première année, en 1982, ce ne fut pas un grand succès, mais les gens ont joué le jeu et dès 1983 c'était vraiment parti", s'est souvenu auprès de l'AFP M. Lang , aujourd'hui à la tête de l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris.

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A.Anderson--AT