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En Ukraine, nettoyer les ruines de la guerre au son de l'électro
En Ukraine, nettoyer les ruines de la guerre au son de l'électro / Photo: Genya SAVILOV - AFP

En Ukraine, nettoyer les ruines de la guerre au son de l'électro

Le DJ a installé ses platines et ses enceintes sur un muret. Au son de la musique électronique, des centaines de jeunes Ukrainiens forment une chaîne humaine pour évacuer des briques d'un bâtiment en ruines dans le village de Iaguidné.

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"Nous nettoyons les conséquences de l'occupation russe", dit Dmytro Trofymenko, 31 ans. "C'est un exemple de la façon dont les jeunes peuvent être utiles, sans compromettre la façon dont nous aimons passer notre temps à écouter de la musique", poursuit le DJ moustachu de 31 ans.

L'initiative "Réparer ensemble" a lieu ce week-end dans plusieurs villages de la région de Tcherniguiv dans le nord de l'Ukraine, après plus de 500 jours d'invasion russe.

Elle a été lancée l'année dernière dans plusieurs quartiers de Tcherniguiv qui étaient sous occupation russe ou situés sur la ligne de front.

"Nous sommes en contact avec les autorités locales. Elles nous donnent une liste de bâtiments et d'adresses où il faut venir démanteler" les ruines, explique Bogdan Bieliaïev, 29 ans, l'un des organisateurs.

Des professionnels du bâtiment se mettent ensuite au travail une fois les débris déblayés par les raveurs.

- Se libérer de la "négativité" -

Des sorties sont régulièrement organisées en été, la plupart des bénévoles venant de Kiev ou de la région environnante.

Selon M. Bieliaïev, environ 350 personnes, d'une moyenne d'âge de 25 ans, ont participé au rassemblement de ce week-end.

"La plupart d'entre elles veulent aider. Elles ne veulent pas rester chez eux", relève-t-il.

Oleksandra Gorgane, une experte en agriculture de 28 ans, lunettes de soleil et foulard léopard sur la tête, se dit "inspirée par le patriotisme".

"Malheureusement, ma ville natale est actuellement sous occupation (russe). Je ne peux pas les aider physiquement, seulement financièrement. J'ai l'impression que, d'une manière ou d'une autre, je me rattrape", explique-t-elle.

Iaryna Kvasny, 21 ans, raconte vouloir "aider avec ses mains": "Cela profite à la communauté. Ils n'ont pas besoin d'embaucher quelqu'un, il suffit de faire appel à des jeunes actifs qui le font gratuitement".

Et après une dure journée de déblayage, l'heure est à la détente: les bénévoles prennent part aux célébrations de la tradition folklorique de la nuit de Koupala, qui a généralement lieu au solstice d'été.

Ils se déshabillent et se baignent dans un lac avoisinant, certains vêtus de chemises en lin brodées et la tête couronnée de fleurs. Plus tard, ils danseront autour d'un feu.

Pour Anna Pendyoukh, graphiste de 30 ans, ces fêtes sont un moyen de se débarrasser de "beaucoup de négativité".

"C'est très important en temps de guerre, cela contribue à la santé mentale", souligne-t-elle.

"On a envie de s'arracher les cheveux à cause de ce qui se passe. Cette négativité a besoin d'être libérée quelque part, d'être crachée", ajoute-t-elle. "C'est le moyen le plus constructif et non destructif de le faire".

W.Moreno--AT