Arizona Tribune - Depuis Nouméa, Macron s'adresse aux Français en pleines vacances

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Depuis Nouméa, Macron s'adresse aux Français en pleines vacances
Depuis Nouméa, Macron s'adresse aux Français en pleines vacances / Photo: JULIEN DE ROSA - POOL/AFP/Archives

Depuis Nouméa, Macron s'adresse aux Français en pleines vacances

C'est l'interview que l'on n'attendait plus: Emmanuel Macron, qui avait renoncé à s'exprimer le 14 juillet, sera finalement interrogé lundi par les journaux de 13H00 de TF1 et France 2 depuis Nouméa, au début d'un déplacement en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique.

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Le chef de l'Etat arrive à la toute fin des "cent jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action" qu'il s'était donnés mi-avril pour relancer son second quinquennat après la crise des retraites, et va donc en tirer le "bilan" promis à l'époque. Il doit aussi "dresser les perspectives de la rentrée", selon son entourage.

Un exercice esquissé lors d'un long propos liminaire au Conseil des ministres de vendredi, exceptionnellement retransmis en direct à la télévision, lorsqu'il a, fait rare, réaffirmé "avec clarté" sa "confiance" à sa Première ministre Elisabeth Borne et plaidé pour "la continuité et l'efficacité".

Dans ce discours parfois fourre-tout, le président a assuré suivre "à marche forcée" un "cap clair": "l'indépendance du pays" sur les plans économique et stratégique.

Il a promis de dévoiler à la rentrée la planification écologique repoussée à plusieurs reprises, d'apporter une "réponse complète et profonde" aux émeutes de fin juin, et d'élaborer le budget 2024 en suivant un "cadre exigeant". Autant de mots d'ordre qui seront déclinés lundi matin par Elisabeth Borne qui réunit à Matignon l'essentiel de son gouvernement remanié, pour une séance de travail.

Dans la foulée, M. Macron pourrait-il faire des annonces concrètes pour redonner un peu de souffle à ce mandat chaotique, handicapé dès le début par l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, comme l'illustrent les difficiles négociations politiques avec la droite autour du projet de loi immigration ?

- "Boucle bouclée" -

"Le problème c'est que nous ne sommes qu'à un an du début du quinquennat et qu'il est déjà en situation d'épuisement", a estimé dimanche le député socialiste Jérôme Guedj sur BFMTV. Emmanuel Macron "n'imprime plus aujourd'hui, il ne fournit pas de cap, il ne fournit pas d'orientation" et "il y a un décalage gigantesque avec l'urgence sociale, la relance économique, l'urgence écologique qui s'exprime dans le pays".

La prise de parole du chef de l'Etat avant la pause estivale était attendue, mais l'Elysée a tergiversé jusqu'à la dernière minute sur la forme qu'elle prendrait.

Le 17 avril, en décrétant les "cent jours", Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux Français le 14 juillet pour "un premier bilan".

Mais le jour de la fête nationale, alors que le pays venait de traverser quelques nuits d'émeutes d'une violence inédite après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à bout portant lors d'un contrôle routier, le président avait finalement renoncé à parler.

Il a préféré d'abord remanier son gouvernement, ce qu'il a fini par faire la semaine dernière, au terme d'un long suspense et comme à contre-coeur, confirmant le maintien de sa Première ministre Elisabeth Borne par un SMS de ses conseillers aux journalistes, et évoquant de simples "ajustements".

Puis la piste d'un entretien dans la presse régionale, ou d'une lettre aux Français, a circulé. Jusqu'à ce que l'Elysée opte pour l'interview au 13H00 en pleines vacances d'été, réalisée en duplex depuis l'autre bout du monde, quasiment à sa descente d'avion après un vol de 24 heures et plus de 16.000 km -- au risque de voir les sujets de politique hexagonale écraser les enjeux de sa tournée en Océanie.

"Jolie manière de boucler une boucle", salue en tout cas un proche d'Emmanuel Macron.

La référence n'est pas à l'allocution solennelle du 17 avril, mais à l'interview donnée le 22 mars aux mêmes chaînes et à la même heure juste après l'adoption aux forceps, avec le décrié article 49.3 de la Constitution, de sa réforme contestée des retraites. Ce jour-là, le président s'était dit sans regret, prêt à "endosser l'impopularité" de la retraite à 64 ans, s'attirant des accusations de "mépris" de la part des oppositions.

Après l'entretien, la visite en Nouvelle-Calédonie pourra vraiment commencer mardi.

Ch.Campbell--AT