Arizona Tribune - Guet-apens et violence extrême: deux mineurs mis en examen pour l'assassinat de Philippe Coopman

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Guet-apens et violence extrême: deux mineurs mis en examen pour l'assassinat de Philippe Coopman
Guet-apens et violence extrême: deux mineurs mis en examen pour l'assassinat de Philippe Coopman / Photo: Denis CHARLET - AFP

Guet-apens et violence extrême: deux mineurs mis en examen pour l'assassinat de Philippe Coopman

La piste du guet-apens se confirme: deux mineurs de 14 et 15 ans ont été mis en examen pour assassinat et placés en détention provisoire vendredi, dans l'enquête sur l'agression mortelle de Philippe Coopman, jeune homme de 22 ans battu à mort mardi à Grande-Synthe (Nord).

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Il existe, à ce stade de l'enquête, des raisons de penser qu'il s'agit d'un "meurtre aggravé par la circonstance de guet-apens", a expliqué la procureure de Dunkerque Charlotte Huet en conférence de presse.

Les deux mineurs, l'un de Grande-Synthe, l'autre de Dunkerque, ont reconnu en garde à vue avoir "fixé un rendez-vous" à la victime sur un parking près d'une supérette.

Ils ont pour cela eu recours à "un site internet de rencontre dénommé Cocoland, en se faisant passer pour une jeune fille mineure", selon la procureure, jugeant "répréhensible" de répondre à une telle annonce.

"C'est leur version", a insisté Mme Huet, soulignant que "des effets ont été dérobés" lors de l'agression, ce qui pourrait aussi constituer leur mobile.

- "Pour quoi ? Pour rien" -

"D'autres suspects" sont recherchés, a indiqué la procureure. Elle a révélé l'existence d'une enquête sur "d'autres agressions" dans des circonstances similaires, "après des rendez-vous" sur Cocoland, et appelé toute victime potentielle à se manifester.

Ce site permet d'engager des discussions en renseignant l'âge, le sexe et un code postal sans vérification, ni création de compte.

 

Tous deux sont en détention provisoire.

Selon leur récit, ils auraient utilisé une bombe lacrymogène avant que des coups soient portés à la victime. Ils se seraient préalablement assurés qu'il s'agissait bien de leur cible en entendant la sonnerie de son téléphone qu'ils avaient appelé.

"Philippe était un jeune homme serviable, aimant et aimé de tous. Des criminels s'en sont pris à un innocent et l'ont laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien", a dénoncé un de ses amis, Yacine, à l'issue d'une marche blanche qui a réuni 1.500 personnes vendredi matin.

"Hommage à Philippe", pouvait-on lire sur une banderole devant ses deux frères, Dylan et Kelvyn. Plusieurs participants, dont beaucoup en tenue blanche, tenaient des photos du jeune homme.

Dans la foulée des premiers éléments d'enquête, des rumeurs ont germé sur les réseaux sociaux, qualifiées de "fausses informations" par la cousine de la victime, Mélanie, qui a réclamé "respect" et "dignité".

- "Là au mauvais moment" -

Selon Amine Bensaber, qui se présente comme un très bon ami du frère Kelvyn, Philippe Coopman "était là au mauvais moment" et a croisé ses agresseurs "par hasard".

"Une personne qui avait rendez-vous (via Cocoland) avec une fille" sur ce parking "a contacté" la famille, assure-t-il. "Elle va faire une déposition à la police."

Un témoignage dont la procureure dit avoir été destinataire, mais qui reste "à vérifier".

Alertés par les pompiers vers 02H00 mardi, les policiers avaient découvert le jeune homme gisant au sol, avec une fracture et des plaies au visage.

Selon un témoin, cité par une source policière, Philippe Coopman a été agressé par trois personnes alors qu'il était au téléphone. Elles lui auraient dérobé son appareil avant de prendre la fuite, avait rapporté cette source.

Hospitalisé en réanimation, il est décédé mardi soir des suites de ses blessures, dues à "plusieurs coups portés à sa tête sans qu'on puisse en quantifier le nombre", a souligné la procureure.

La marche blanche est passée en silence devant le lieu de l'agression où des dizaines de fleurs ont été déposées.

"Grande-Synthe a perdu un de ses enfants", a lancé le maire socialiste de la ville Martial Beyaert. "Puisse ton décès faire réfléchir cette partie de la jeunesse à la dérive."

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A.Williams--AT