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Un avion cargo s'écrase en Lituanie, un membre d'équipage espagnol tué
Un avion cargo de la société DHL reliant l'Allemagne et la Lituanie s'est écrasé en effectuant un atterrissage d'urgence lundi matin près de l'aéroport de Vilnius, les autorités restant prudentes sur les causes de l'accident, tout en n'excluant pas la piste d'un "acte terroriste".
"L'avion devait atterrir à l'aéroport de Vilnius et s'est écrasé à quelques kilomètres de l'aéroport", a déclaré à la presse Renatas Pozela, chef du service de pompiers et de secours.
"Il y avait quatre membres d'équipage: deux Espagnols, un Allemand et un Lituanien", a déclaré à l'AFP Julija Samorokovskaja, une porte-parole de la police de Vilnius. "L'un des Espagnols a été tué", tandis que les blessés ont été hospitalisés.
L'état d'un des blessés "est très grave", a indiqué Jurgita Juozaityte Markeviciene, une porte-parole de l'hôpital universitaire de Vilnius, refusant de préciser sa nationalité.
Selon DHL Allemagne, l'avion de Swift Air, exploité pour le compte de DHL et qui reliait Leipzig (Allemagne) à la capitale lituanienne, a "effectué un atterrissage d'urgence à environ un kilomètre" de l'aéroport de Vilnius.
L'accident s'est produit vers 05h30 locales (03h30 GMT).
D'après Ausra Rutkauskiene, une responsable de la société en Lituanie, l'avion, un Boeing 737, transportait "des envois de plusieurs clients" et non pas d'un seul.
Lors du crash, suivi d'un incendie, un immeuble d'habitation a pris feu. Les autorités ont précisé que l'ensemble des habitants avaient été évacués sains et saufs.
Un photographe de l'AFP présent sur place a pu apercevoir l'épave de l'appareil et la maison, ainsi que des dizaines de paquets éparpillés sur le sol.
Le président lituanien Gitanas Nauseda s'est rendu sur place lundi, selon des photos prises par l'agence de presse balte BNS.
"Nous avons été réveillés par le bruit d'une explosion. Par la fenêtre, nous avons vu la vague d'explosion et un nuage de feu", a déclaré à l'AFP Stanislovas Jakimavicius, âgé de 65 ans et qui vit à 300 mètres de la zone du crash.
"Comme un feu d'artifice (...) Tout a brûlé ensuite avec beaucoup de fumée", a-t-il ajouté.
- Enquête -
La Première ministre lituanienne sortante Ingrida Simonyte a appelé dans un message publié sur Facebook de "s'abstenir de tirer des conclusions hâtives", malgré "le contexte géopolitique actuel".
Darius Jauniskis, le chef des services de renseignement lituaniens, a lui aussi, estimé plutôt qu'il était "prématuré d'associer (le crash) à quoi que ce soit", tout en indiquant ne pas pouvoir "exclure la possibilité d'un acte terroriste".
"Nous avons prévenu que de telles choses étaient possibles, nous voyons une Russie de plus en plus agressive, (...) mais nous ne pouvons pas encore (...) pointer du doigt" quiconque, a encore déclaré M. Jauniskis, alors que le ministre de la Défense a indiqué qu'il n'y avait pour l'instant "aucun signe ou preuve suggérant qu'il s'agit d'un sabotage ou d'un acte terroriste".
Les enquêteurs se sont rendus à l'hôpital pour interroger les membres de l'équipage blessés, alors que les boîtes noires de l'appareil doivent être analysées afin de déterminer s'il s'agit "d'une erreur technique, d'une erreur de pilotage ou d'autre chose".
Un responsable du ministère allemand des Transports a indiqué que Berlin "soutiendra l'enquête sur place".
"Aucune information ne peut actuellement être donnée sur la cause du crash", a ajouté le porte-parole du ministère.
- Colis incendiaires -
Début novembre, plusieurs personnes ont été interpellées en Lituanie et en Pologne dans une affaire de colis incendiaires envoyés par avion vers différents pays d'Europe, et dont les traces pourraient, selon plusieurs capitales, mener vers la Russie.
Cet été, des colis contenant des engins incendiaires ont été retrouvés dans les entrepôts de DHL en Allemagne et en Grande-Bretagne, où ils ont pris feu.
En Pologne, un colis a aussi incendié un camion de DHL, selon le quotidien Gazeta Wyborcza.
Un conseiller du président lituanien pour la sécurité nationale avait alors attribué cette opération à la Russie.
"Nous devons neutraliser et démanteler la source, et nous savons qui est à la source de ces opérations. Il s'agit des services de renseignement militaire russes", avait déclaré Kestutis Budrys.
Le renseignement allemand avait auparavant lui aussi pointé du doigt la Fédération russe.
Le 14 octobre lors d’une audition au Bundestag, le patron du Renseignement intérieur allemand (BfV) Thomas Haldenwang, avait accusé ouvertement Moscou d'être derrière l'"affaire DHL", faisant référence au cas d'un colis qui avait pris feu dans un centre du transporteur DHL à Leipzig en juillet.
G.P.Martin--AT