Arizona Tribune - Blinken défend l'alliance entre Washington et Tokyo, malgré les tensions autour de U.S. Steel

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Blinken défend l'alliance entre Washington et Tokyo, malgré les tensions autour de U.S. Steel
Blinken défend l'alliance entre Washington et Tokyo, malgré les tensions autour de U.S. Steel / Photo: Issei Kato - POOL/AFP

Blinken défend l'alliance entre Washington et Tokyo, malgré les tensions autour de U.S. Steel

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a insisté mardi au Japon sur la solidité de l'alliance entre Washington et Tokyo, mise à l'épreuve par les tensions autour du projet de rachat du sidérurgiste U.S. Steel par son rival Nippon Steel.

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Cette visite "montre, non seulement l'importance, la centralité que les États-Unis attachent à notre alliance", a déclaré le chef de la diplomatie américaine après un entretien avec son homologue japonais Takeshi Iwaya.

"Cette alliance, je crois, est en fait plus forte qu'elle ne l'a jamais été", a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de se coordonner face aux menaces de la Corée du Nord, qui a lancé lundi un missile balistique en direction de la mer du Japon au moment où lui-même se trouvait à Séoul.

Antony Blinken, qui devrait être remplacé par Marco Rubio avec l'arrivée le 20 janvier du président élu Donald Trump à la Maison Blanche, a également cité la force des liens économiques nippo-américains... mais sans évoquer la bataille autour de U.S. Steel.

Le dossier a cependant bousculé l'agenda de la visite: le président Joe Biden a annoncé vendredi bloquer l'acquisition prévue de l'aciériste américain par le géant japonais Nippon Steel, pointant "des risques pour [la] sécurité nationale et [les] chaînes d'approvisionnement essentielles" des Etats-Unis.

La décision a suscité de vives inquiétudes à Tokyo: le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, que M. Blinken doit rencontrer mardi, a demandé à Washington d'expliciter les risques pour la "sécurité nationale" qui l'ont conduit à rejeter l'opération, afin de "dissiper les inquiétudes" des industriels nippons.

Les milieux d'affaires redoutent "un effet dissuasif" pour de futurs investissements aux Etats-Unis. Or, le Japon est la première source d'investissements directs étrangers aux Etats-Unis (14,5% du total en 2023).

-"Décision injuste"-

Eiji Hashimoto, président de Nippon Steel, a fustigé mardi une "décision injuste", et affirmé que les deux groupes continueraient à se battre pour pouvoir fusionner.

Ils ont annoncé lundi avoir déposé un recours en justice, dénonçant un non-respect "des exigences de procédures légales" et des "ingérences politiques".

De fait l'opération, qui vise au premier chef la Pennsylvanie, Etat stratégique sur le plan électoral et berceau de l'aciérie aux Etats-Unis, a fait face à la farouche opposition de toute la classe politique et des puissants syndicats redoutant une casse sociale.

"Nous sommes certains que la procédure révélera un ensemble de faits qui violent clairement la Constitution et la loi, je pense que nous avons une chance de gagner", a déclaré M. Hashimoto devant la presse.

Même s'il était lui aussi hostile à l'acquisition, Donald Trump, qui fera son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, "veut redonner de la force à l'industrie manufacturière et redorer l'avenir des ouvriers. C'est exactement ce que nous faisons", a ajouté M. Hashimoto.

En difficulté, U.S. Steel avait prévenu qu'en cas d'échec de son acquisition par Nippon Steel, il se verrait contraint de renoncer à des investissements massifs de modernisation sur plusieurs sites, au prix de plans sociaux et de possibles fermetures d'aciéries.

- Mesures protectionnistes -

Le Japon redoute un regain de mesures protectionnistes sous M. Trump, qui a promis de renforcer les barrières douanières pour protéger l'industrie américaine.

Au cours de son premier mandat, il avait abandonné un projet d'accord commercial à l'échelle du Pacifique.

Or, outre ses investissement colossaux aux Etats-Unis, le Japon est également un allié-clé de Washington en Asie: environ 54.000 militaires américains sont stationnés dans l'archipel.

Durant son ultime visite en Asie, M. Blinken a appelé à préserver la coopération tripartite entre Séoul, Tokyo et Washington, renforcée sous l'administration Biden pour contrer les menaces de Pyongyang et la montée en puissance militaire de la Chine.

Le président conservateur sud-coréen Yoon Suk Yeol avait fait pression pour tourner la page des tensions historiques entre Séoul et le Japon, mais il a été destitué après avoir tenté début décembre d'imposer la loi martiale, plongeant le pays dans une grave crise politique.

R.Garcia--AT