Arizona Tribune - Après une croissance solide en 2024, 2025 s'ouvre sur des inconnues aux Etats-Unis

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Après une croissance solide en 2024, 2025 s'ouvre sur des inconnues aux Etats-Unis
Après une croissance solide en 2024, 2025 s'ouvre sur des inconnues aux Etats-Unis / Photo: Adam GRAY - AFP

Après une croissance solide en 2024, 2025 s'ouvre sur des inconnues aux Etats-Unis

La richesse nationale a progressé de 2,8% l'an dernier aux Etats-Unis, selon des donnes officielles publiées jeudi montrant que le président Donald Trump hérite d'une économie plutôt florissante en dépit d'un ralentissement au dernier trimestre.

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La croissance a légèrement ralenti sur les trois derniers mois de l'année (+0,6%), selon les données du département du Commerce

En rythme annualisé, la croissance du PIB ressort à 2,3% au dernier trimestre, dans la lignée du consensus des analystes compilé par Briefing.com.

Le rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, compare le PIB d'un trimestre à l'autre puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme.

En comparaison, le PIB des 20 pays de la zone euro a stagné au dernier trimestre, plombé par les économies allemandes et françaises, qui ont même reculé sur les trois derniers mois de l'année.

Aux Etats-Unis, le ralentissement du dernier trimestre s'explique notamment par un recul des investissements, pouvant souligner une forme d'attentisme de la part des acteurs économiques face aux mesures que pourrait prendre le nouveau président américain.

Ce ralentissement n'empêche pas les Etats-Unis de finir l'année "en beauté", selon Matthew Martin, économiste chez Oxford Economics, qui s'attend à un bon démarrage de 2025 pour la première économie mondiale.

"Le pays continue à créer des emplois, le taux de chômage a baissé, il y a peu de licenciements. Si les salaires progressent, le revenu disponible va continuer à augmenter, ce qui va soutenir tout au long de l'année la consommation, qui est le moteur de l'économie", a-t-il décrit à l'AFP.

- Spectre des droits de douane -

L'incertitude est toutefois forte autour de la politique économique de Donald Trump, qui promet un nouvel "âge d'or" pour le pays. Il se dit prêt à ouvrir une nouvelle guerre commerciale, en relevant les barrières douanières. Il veut aussi baisser les impôts, les dépenses publiques, déréguler, ou encore expulser massivement des sans-papiers.

Autant de mesures pouvant avoir un impact sur le PIB, que M. Martin juge encore difficile d'évaluer.

"Nous ne pensons pas que les droits de douane seront aussi élevés que les chiffres qu'il (Donald Trump) lance à la volée. Nous pensons qu'ils seront ciblés et étalés dans le temps, ce qui limitera l'impact immédiat sur l'économie", a ajouté M. Martin.

Bernard Yaros, chez Oxford Economics, pense que le PIB progressera de 2,6% en 2025, "grâce aux dépenses de consommation, à la reprise des dépenses d'équipement des entreprises et à la stabilité des dépenses publiques".

Dans une note, l'économiste prévient toutefois que la mise en place "immédiate" de droits de douane à l'égard du Mexique, du Canada pourrait quasiment réduire cette croissance de moitié.

Le président américain a annoncé sa volonté d'imposer 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange, et 10% sur les produits provenant de Chine à compter du 1er février.

Donald Trump souhaite ainsi faire pression sur les deux pays nord-américains qu'il accuse de ne pas en faire suffisamment pour réduire le trafic de fentanyl et les flux de migrations vers les Etats-Unis.

Sur un an, la croissance est en ligne avec les prévisions du FMI, qui avait anticipé 2,8% lors de la dernière actualisation de son rapport annuel, mi-janvier, avec une forte révision à la hausse par rapport à ce que l'institution avait prévu en octobre.

La publication du PIB intervient par ailleurs au lendemain de la décision de la Réserve fédérale (Fed) de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.

En dépit de déclarations véhémentes de Donald Trump, qui a "exigé" que les taux baissent immédiatement, l'institution a estimé que la bonne santé de l'économie américaine lui permettait de continuer à se concentrer sur l'inflation.

L'indice PCE, qui est privilégié par la Fed pour ses décisions de politique monétaire, doit être connu vendredi pour le dernier mois de l'année et l'ensemble de 2024.

L'autre indice, CPI, sur lequel est indexé les retraites des Américains, a connu une réaccélération en fin d'année, pour remonter à 2,9% sur un an au mois de décembre.

J.Gomez--AT