Arizona Tribune - Présidentielle en Equateur : le chef de l'Etat devance de peu sa rivale de gauche

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Présidentielle en Equateur : le chef de l'Etat devance de peu sa rivale de gauche
Présidentielle en Equateur : le chef de l'Etat devance de peu sa rivale de gauche / Photo: Galo Paguay - AFP

Présidentielle en Equateur : le chef de l'Etat devance de peu sa rivale de gauche

Le chef de l'Etat sortant de l'Equateur Daniel Noboa devance lundi d'une très courte tête sa rivale de gauche Luisa Gonzalez, dont le score est meilleur que prévu à l'issue du premier tour de la présidentielle.

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Ce pays polarisé et frappé par la violence liée au trafic de drogue s'achemine vers un second tour en avril.

Après que 92% des bulletins avaient été dépouillés lundi matin, M. Noboa récolte 44,31% des voix et sa rivale 43,83%, selon des résultats officiels.

"Nous avons gagné la première manche face à tous les partis du Vieil Equateur", a lancé sans un communiqué lundi le chef de l'Etat sortant, faisant allusion au fait que le mentor de Mme Gonzalez n'est autre que l'ex-président Rafael Correa, un socialiste resté dix ans à ce poste (2007-2017).

"Si la tendance se maintient (...), nous retournerons aux urnes le 13 avril prochain", pour le deuxième tour, a expliqué Diana Atamaint, la présidente du Conseil national électoral (CNE).

- "Absolue normalité" -

La journée "s'est déroulée dans une absolue normalité", avec une participation de 83,38%, sur les 14 millions d'Equatoriens appelés aux urnes, avait-elle plus tôt annoncé.

Dans la capitale Quito entourée de volcans, à 2.850 mètres au-dessus du niveau de la mer, tout comme dans la ville portuaire de Guayaquil, les feux d'artifice et les klaxons ont accompagné le décompte.

Les Equatoriens espèrent que le prochain gouvernement pourra redresser leur pays en crise économique, divisé et qui a basculé dans la violence.

Une lutte féroce fait rage entre une myriade de groupes criminels se disputant le contrôle des voies lucratives qui relient, via des ports équatoriens, les plantations de coca de Colombie et du Pérou à l'Europe ou aux Etats-Unis.

"C'est la pire crise depuis notre retour à la démocratie" il y a presque un demi-siècle, juge l'analyste politique local Leonardo Laso.

"La situation dans le pays est très critique, beaucoup d'insécurité, peu de travail, beaucoup de gens qui partent", a déploré Luis Briones, un ingénieur de 56 ans.

- Dette publique élevée et pauvreté -

A 37 ans, Daniel Noboa, fils d'un milliardaire entrepreneur dans la banane et tenant d'une ligne dure face aux cartels, est l'un des plus jeunes dirigeants du monde.

"L'Equateur a déjà changé et veut continuer de changer, il veut consolider son triomphe", a clamé cette semaine ce néo-libéral qui se dit de centre gauche et qui avait créé la surprise en 2023 en se faisant élire, après une campagne marquée par l'assassinat d'un candidat.

Le bilan de Daniel Noboa est toutefois assombri par des critiques d'organisations de défense des droits humains sur les dérives de sa politique sécuritaire.

En décembre, la justice a ordonné la détention provisoire de 16 militaires soupçonnés de la disparition forcée de quatre adolescents dont les corps ont été retrouvés calcinés, une affaire qui a choqué l'Equateur.

Malgré les mesures drastiques et notamment l'autorisation donnée aux militaires de patrouiller dans les rues, le taux d'homicides est resté élevé, à 38 pour 100.000 habitants en 2024, après un record de 47 en 2023.

En 2018, avant la vague de criminalité liée au narcotrafic qui a poussé des dizaines de milliers d'Equatoriens à fuir leur pays et effrayé investisseurs et touristes, le taux d'homicide était de six pour 100.000 habitants.

Concentré sur le financement de la coûteuse guerre contre le trafic de drogue, l'Etat affiche une dette publique atteignant environ 57% du PIB. Le taux de pauvreté s'élève à 28%.

- Défi -

Luisa Gonzalez, une ex-députée, espère prendre sa revanche après une première joute électorale remportée par M. Noboa en 2023.

Le soutien qu'apporte à cette évangélique l'ex-président Rafael Correa, condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption et qui vit aujourd'hui en exil, divise les électeurs.

Mme Gonzalez aspire à être la première présidente élue d'Equateur avec un programme promettant plus de sécurité et le respect des droits humains.

Le jour du scrutin, un policier a été tué et un autre blessé au cours d'une "attaque armée" dans la ville portuaire de Guayaquil, selon la police.

A.Williams--AT