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Ciblés par Trump, le Canada et l'UE vantent la force de leurs liens
Ciblés par Trump, le Canada et l'UE vantent la force de leurs liens / Photo: NICOLAS TUCAT - AFP

Ciblés par Trump, le Canada et l'UE vantent la force de leurs liens

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants de l'Union européenne ont célébré mercredi à Bruxelles l'"amitié" qui les lie, en pleine offensive commerciale de Donald Trump, qui impose de nouveaux droits de douane aux partenaires économiques des Etats-Unis.

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Au lendemain de sa participation au sommet de l'IA à Paris, Justin Trudeau a été reçu par Ursula von der Leyen et Antonio Costa, qui président respectivement la Commission européenne et le Conseil européen -l'instance représentant les 27 pays membres de l'UE-.

Une manière, pour Ottawa comme pour le bloc européen, de montrer la solidité de leurs liens et l'importance de diversifier les relations commerciales pour compenser l'ambiance conflictuelle avec les Etats-Unis et leur président.

"Les amis sont là pour les amis", a lâché M. Trudeau devant la presse à son arrivée à la réunion à Bruxelles.

"La confiance est indispensable dans un monde imprévisible", a déclaré de son côté Mme von der Leyen, qualifiant l'UE et le Canada de "bons alliés" et d'"amis de confiance".

Dans une nouvelle étape de la guerre commerciale déclenchée depuis qu'il a pris ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump a signé lundi un décret fixant au 12 mars la date d'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium. "Sans exception", a-t-il assuré.

Ceux-ci viendront se cumuler aux 25% déjà imposés, mais actuellement en pause, sur les produits mexicains et canadiens, qui seront donc alors taxés à hauteur de 50% à compter du 12 mars, a précisé mercredi la Maison Blanche à l'AFP.

Mardi, Justin Trudeau avait promis une réponse "ferme" si nécessaire, dans des termes similaires à ceux de Mme von der Leyen qui a dénoncé au nom de l'UE des droits de douane "injustifiés".

Pour Ignacio Garcia, du groupe de réflexion bruxellois Bruegel, "la situation ne va pas s'améliorer" avec Washington sous l'ère Trump et cela ne laisse à l'UE "aucune autre option" que d'"investir dans le développement de marchés alternatifs".

Tant l'UE qu'Ottawa ont de gros intérêts économiques à défendre aux Etats-Unis, ce pays absorbant 77% des exportations du Canada, un chiffre qui oscille autour de 20% pour celles de l'Union européenne.

- Mexique, Inde, Afrique du Sud... -

La perspective d'une guerre commerciale avec Washington a conduit l'UE à élargir ses horizons depuis la réélection du milliardaire républicain en novembre.

Ces dernières semaines, le bloc européen a annoncé un accord commercial renforcé avec le Mexique, la reprise des négociations sur un accord de libre-échange avec la Malaisie et un nouvel accord avec le bloc sud-américain du Mercosur.

L'UE a également adopté une position plus conciliante à l'égard de la Chine et promis d'approfondir ses relations avec l'Inde, qui sera la destination du premier voyage officiel du second mandat de Mme von der Leyen.

Lundi, Antonio Costa a par ailleurs discuté avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa d'un renforcement des liens avec l'Afrique du Sud, elle-même empêtrée dans un différend avec Donald Trump à propos d'une loi prétendument raciste à l'égard des fermiers blancs.

Dans cette conversation téléphonique, M. Costa a présenté l'UE comme un "partenaire fiable et prévisible", dans une allusion assez claire au caractère imprévisible de l'occupant de la Maison blanche.

Selon un haut responsable européen, le message envoyé par Bruxelles peut se résumer ainsi : "Nous pouvons commercer avec le monde entier. Si vous fermez vos marchés, nous avons d'autres partenaires."

Nouvelle illustration mardi : le président du Conseil européen a confirmé l'organisation en avril du premier sommet UE-Asie centrale, à Samarcande (Ouzbékistan), à l'occasion d'un échange au téléphone avec le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev. Cette région du monde est dans la sphère d'influence de Moscou et son sous-sol est riche en minerais, ce qui présente aussi un intérêt économique pour les Européens.

Avec le Canada, l'UE dispose déjà d'un accord de libre-échange et les producteurs d'aluminium du Québec, très dépendants de leurs clients américains, pourraient voir en elle une issue de secours.

"Nous pourrions déplacer certains volumes vers l'Union européenne, où il n'y a pas de droits de douane et où ils ont besoin de métal", a dit à l'AFP Jean Simard, le patron de l'Association de l'aluminium du Canada.

E.Rodriguez--AT