Arizona Tribune - L'inflation a rebondi aux Etats-Unis avant même l'entrée en vigueur des droits de douane

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L'inflation a rebondi aux Etats-Unis avant même l'entrée en vigueur des droits de douane
L'inflation a rebondi aux Etats-Unis avant même l'entrée en vigueur des droits de douane / Photo: Frederic J. BROWN - AFP/Archives

L'inflation a rebondi aux Etats-Unis avant même l'entrée en vigueur des droits de douane

Symbolisée par l'envolée du prix des œufs, l'inflation s'est amplifiée en janvier aux États-Unis, avant même que les barrières douanières du président Donald Trump ne soient mises en place.

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De janvier 2024 à janvier 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 3% (après 2,9% en rythme annuel en décembre), l'inflation s'accélérant pour le quatrième mois de suite, selon l'indice CPI publié par le département du Travail.

Les analystes s'attendaient à un ralentissement de cet indice à +2,8% sur un an en janvier, selon le consensus compilé par MarketWatch.

Ils misaient aussi sur un ralentissement de l'inflation dite sous-jacente, hors prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, mais celle-ci a aussi progressé, s'élevant à +3,3% sur un an.

Après avoir mis la reconquête du pouvoir d'achat au cœur de sa campagne, le président Trump, investi depuis le 20 janvier, a immédiatement mis ce regain d'inflation sur le dos de son prédécesseur Joe Biden.

"L'inflation de Biden est en hausse !" a publié le chef de l'État sur son réseau social Truth Social.

Peu avant, également sur Truth Social, il avait une nouvelle fois jugé que les taux d'intérêt devaient baisser, plaçant la banque centrale américaine (Fed) dans une position délicate.

Le rôle de la Fed est justement de fixer les taux directeurs à un niveau qui permette de juguler l'inflation, tout en assurant le plein emploi.

Or les prix de janvier sont de nature à la conforter dans l'idée qu'elle ne devrait pas réduire rapidement ses principaux taux directeurs, en l'absence de signes de faiblesse du marché du travail et d'essoufflement de la consommation aux États-Unis.

- Pas "confortable" -

Mercredi, lors de son audition semestrielle devant la Chambre des représentants, le président de la Fed, Jerome Powell, a répété qu'il ne voyait "pas d'urgence" à abaisser les taux directeurs dans la mesure où la plupart des indicateurs étaient au vert, hormis l'inflation, encore "quelque peu élevée".

"Les déclarations de responsables élus ne font pas partie des choses qui influencent vos actions?" l'a interrogé le parlementaire démocrate Brad Sherman.

"C'est exact", a répondu M. Powell, qui avait indiqué un peu plus tôt qu'il ne démissionnerait pas si le président Trump le lui demandait.

"Chaque gouvernement espère voir les taux d'intérêt baisser car c'est généralement un stimuli pour la croissance", a souligné auprès de l'AFP Gregory Daco, chef économiste d'EY.

"Le paradoxe, a-t-il ajouté, c'est que les politiques promues par la nouvelle administration tendent à être inflationnistes, et donc favorisent le maintien des taux d'intérêt à un niveau élevé" pour éviter la surchauffe, "ce qui va exactement à l'encontre de sa volonté de voir les taux baisser".

M. Trump, qui ne cesse de dire qu'il ouvre un "nouvel âge d'or" pour le pays, estime que ses engagements (droits de douane relevés, baisses d'impôts, expulsion massive de sans-papiers, dérégulation) ne se traduiront qu'à la marge par des hausses de prix, compensées par de la croissance en plus.

Début février, il a annoncé, puis suspendu pour un mois, 25% de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens, ainsi que 10% de droits de douane, en plus de ceux déjà existants, sur les produits chinois, qui ont eux été maintenus.

Lundi, il a annoncé 25% de droits de douane sur tout l'acier et l'aluminium entrant aux États-Unis, à compter du 12 mars.

Par effet cumulatif, l'acier et l'aluminium produits par le Canada et le Mexique risquent d'être taxés à 50% (25% + 25%), a précisé la Maison-Blanche à l'AFP mercredi.

"On se demande si l'indice d'inflation de janvier tempérera la volonté du gouvernement Trump de mettre en place ses droits de douane rapidement", a relevé Ryan Sweet, économiste d'Oxford Economics dans une note, n estimant qu'une pression supplémentaire sur les prix ne lui rendrait pas service sur le plan politique.

Les prix ayant le plus augmenté récemment sont ceux des assurances automobiles, des véhicules d'occasion, des loisirs, des soins médicaux, des billets d'avion ou encore des frais de communication.

Les consommateurs ne peuvent pas manquer non plus les pénuries d'œufs dans les rayons et la flambée des étiquettes: à cause de la grippe aviaire, l'indice du prix des œufs a bondi en janvier de 13,8% sur un mois et de 53% sur un an.

Y.Baker--AT