Arizona Tribune - Un "grand jour" pour Trump déterminé à taxer davantage le reste du monde

Euronext
AEX 0.42% 946.58
BEL20 1.19% 4432.88
PX1 1.52% 8164.11
ISEQ 0.57% 10385.88
OSEBX 0.08% 1482.34 kr
PSI20 0.89% 6585.88
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.22% 3107.17
N150 0.77% 3476.87
Un "grand jour" pour Trump déterminé à taxer davantage le reste du monde
Un "grand jour" pour Trump déterminé à taxer davantage le reste du monde / Photo: Jim WATSON - AFP

Un "grand jour" pour Trump déterminé à taxer davantage le reste du monde

"C'est le grand jour" pour Donald Trump: le président américain va signer jeudi le décret attendu sur les droits de douane réciproques, nouvelle escalade dans la guerre commerciale ouverte contre les partenaires économiques des Etats-Unis.

Taille du texte:

Ce furent "trois semaines extraordinaires, peut-être les meilleures jamais eues, mais aujourd'hui c'est le grand jour: droits de douane réciproques!!!", a écrit le président sur son réseau Truth Social, accompagné de son célèbre slogan "Make America Great Again".

Il a annoncé peu après, en lettres capitales, qu'il tiendra une conférence de presse à 13H00 (18H00 GMT) dans le Bureau ovale.

Le républicain compte, avec ces droits de douane réciproques, imposer aux produits qui arrivent aux Etats-Unis le même niveau de taxes que ce que le pays d'origine fait peser sur les produits américains.

L'idée est donc d'aligner le niveau des droits de douane, ce qui pourrait représenter un coup sévère pour certaines économies émergentes qui, tels le Brésil ou la Thaïlande, fixent des barrières douanières plus élevées pour protéger leur économie respective.

L'Inde, par exemple, dont le Premier ministre Narendra Modi est attendu jeudi à la Maison Blanche, applique des droits de douane de 25% sur les voitures américaines, ce qui voudrait dire que les Etats-Unis pourraient faire de même sur les véhicules indiens.

Après les 10% de droits de douane supplémentaires annoncés sur les produits chinois, les 25% sur l'aluminium et l'acier... Donald Trump poursuit sa politique économique agressive, guidée par son agenda et un cap: "L'Amérique d'abord".

Le président répète qu'il utilise les droits de douane comme un outil à part entière "pour rendre notre pays à nouveau riche".

- Loi du Talion -

L'idée de Donald Trump est de relever les droits de douane pour financer en partie des baisses d'impôts et résorber le déficit commercial croissant, mais aussi de les utiliser comme un moyen de pression sur les autres Etats.

Il s'est approprié la loi du Talion "oeil pour oeil, dent pour dent", en changeant les canines par les taxes douanières.

Il a résumé sa vision "très simple" des droits de douane réciproques: "S'ils nous font payer, on les fait payer."

"Ce que le président Trump pense, c'est qu'on peut tous au moins être d'accord sur le fait que si on nous taxe à 20%, on doit pouvoir aussi le faire. Ainsi, s'ils abaissent leurs droits de douane, nous les abaissons, c'est l'idée de réciprocité", a détaillé son conseiller économique Kevin Hassett sur la chaîne de télévision CNBC lundi.

Mais cet usage des droits de douane à géométrie variable pourrait agacer les Etats et entreprises étrangères et nuire à l'économie américaine, avertissent les économistes.

De possibles représailles ou même des appels au boycott, comme observés au Canada, risquent d'affaiblir des secteurs déjà mal en point, comme l'agriculture.

"Il est possible que l'on voie au final des pays chercher à se détacher du marché américain. C'est un marché énorme, très profitable mais également tellement risqué qu'il peut finir par être moins attirant d'un point de vue économique", estime l'économiste Maurice Obstfeld.

Nombre d'analystes s'attendent aussi à voir les prix augmenter pour les Américains, car les droits de douane sont réglés par les importateurs, qui les répercutent généralement à leurs acheteurs.

Or le mécontentement des ménages face au renchérissement des biens de consommation courante a été analysé comme l'une des raisons de la victoire de Donald Trump lors de l'élection du 5 novembre.

Après un pic d'inflation à +9,5% au printemps 2022 (selon l'indice CPI), les hausses de prix ont par la suite continué, mais à un rythme plus mesuré. Mais l'indice CPI publié mercredi a jeté une nouvelle ombre au tableau: les prix à la consommation ont augmenté en janvier de 3% sur un an, en accélération, et ce avant même l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane.

G.P.Martin--AT