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Cancer de la peau: attention quand on travaille dehors
Cancer de la peau: attention quand on travaille dehors / Photo: PATRICK HERTZOG - AFP/Archives

Cancer de la peau: attention quand on travaille dehors

Agriculteurs, saisonniers, travailleurs dans le BTP… Certains professionnels sont soumis à des expositions solaires intenses du fait d'activités en extérieur, ce qui accroît les risques de développer un cancer de la peau s'ils ne prennent pas les protections nécessaires.

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Selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), entre deux et trois millions de cancers "cutanés non mélanocytaires", qui représentent environ 90% des cancers de la peau, sont enregistrés chaque année dans le monde.

Par ailleurs, 132.000 mélanomes malins -formes les plus graves du cancer de la peau- sont répertoriés, des chiffres en constante augmentation.

Premier facteur responsable de ces cancers: l'exposition aux rayons ultra-violets. Une exposition intermittente mais forte provoque des coups de soleil qui, à terme, favorisent le développement des mélanomes.

Une exposition prolongée au soleil (par exemple, dans le cadre d'une profession exercée en plein air) favorise, elle, l'apparition des carcinomes, les cancers les moins graves mais plus fréquents.

Les professionnels travaillant dehors font donc logiquement partie des personnes à risque, visées par la semaine de prévention et de sensibilisation au dépistage organisée depuis lundi par le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV).

"Quand on cumule les facteurs d'exposition, dans le travail et sa vie privée, il faut redoubler de précautions, surtout quand on a la peau claire ou des antécédents familiaux", plaide Luc Sulimovic, le président du SNDV.

- Maladie professionnelle -

Le syndicat explique que des messages de prévention ont notamment été passés aux fédérations du BTP pour expliquer aux professionnels du secteur comment se protéger.

Parmi les gestes à adopter, le syndicat conseille en premier lieu d’éviter l'exposition au soleil entre midi et 16H00, quand cela est possible.

"La meilleure des protections, c'est de porter des vêtements sombres, une casquette et des lunettes de soleil, et d'appliquer une protection solaire toutes les deux ou trois heures sur les parties du corps non couvertes", ajoute-t-il.

La France est sensibilisée au sujet depuis quelques années mais les messages de prévention restent insuffisamment relayés, estime Pierre Cesarini, directeur et porte-parole de l'association "Sécurité solaire", un centre collaborateur de l'OMS.

En Allemagne, la reconnaissance en 2015 en maladie professionnelle des cancers de la peau causés par les UV a permis de porter une attention nouvelle à cette problématique, de relancer des campagnes de prévention et de dépistage, relève-t-il.

De nombreuses professions sont considérées à risque: facteurs, jardiniers, saisonniers, certains policiers, animateurs, surveillants de sites de baignade, marins pêcheurs et bien sûr... agriculteurs.

- Des vêtements anti-UV -

Mathieu Longet, jeune interne en médecine, vient tout juste de publier une thèse sur les comportements des agriculteurs francs-comtois face aux risques de l'exposition solaire, qui a reçu le soutien de la Mutuelle sociale agricole (MSA).

Principal constat: les agriculteurs sont fortement exposés; ils passent, pour la majorité d'entre eux, six à sept jours par semaine au travail dont de nombreuses heures à l'extérieur. Pourtant, près de 56% d'entre eux ne se préoccupent pas de leur exposition aux rayonnements UV, relève le médecin.

Ils utilisent en priorité le chapeau, mais toutes les protections vestimentaires sont insuffisamment portées et la crème solaire est mal acceptée, particulièrement chez les hommes.

En outre, le recours aux soins est faible: 63,5% n'ont jamais bénéficié d’un examen cutané par leur médecin généraliste et 61,5% par un dermatologue.

Même si 74% estiment être exposés aux risques du soleil, ces travailleurs ne sont pas assez protégés, conclut le chercheur.

"La réglementation oblige en France les employeurs à fournir des équipements de protection mais peut-être que les employés les porteraient davantage s'ils étaient mieux adaptés", souligne pour sa part Nathalie Clastres, de la Ligue nationale contre le cancer.

Elle cite l'exemple de jardiniers qui ont des T.Shirt en coton et une veste en polyester: "A plus de 30°, ils crèvent. Alors qu'il existe sur le marché des vêtements anti-UV qui sont respirants".

Autre impératif, selon elle: laisser systématiquement de la crème solaire à disposition des travailleurs extérieurs.

A.Williams--AT