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Présidentielle: Zemmour attend Maréchal, Mélenchon en plein air
Décidés à balayer les reproches dont ils font l'objet sur la guerre en Ukraine, Eric Zemmour compte sur le ralliement annoncé de Marion Maréchal pour son meeting dimanche à Toulon, au moment où Jean-Luc Mélenchon renouera avec les grand-messes en plein air, à Lyon.
En recul dans les sondages, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour espère beaucoup de ce nouveau grand raout organisé à 17H00 au Zénith de Toulon où sont attendues 8.000 personnes. Le matin, il se rendra au marché du Mourillon à Toulon.
Son équipe présente l'arrivée tant attendue de Marion Maréchal, nièce de sa rivale Marine Le Pen et ancienne députée FN du Vaucluse, comme un "tournant".
Pour Nicolas Bay, ancien membre dirigeant du RN, qui a rejoint il y a quelques semaines Reconquête!, Marion Maréchal "peut rassurer l'électorat de LR" et "lever des réticences" chez les femmes, moins disposées que les hommes à voter pour l'ancien chroniqueur de CNews.
Marion Maréchal doit prendre la parole ainsi que Stéphane Ravier et Guillaume Peltier "pour illustrer l’union des droites".
- "Bouée de sauvetage" -
Si Marine Le Pen a largement anticipé ce ralliement dont elle a elle-même cassé l'effet de surprise en l'évoquant fin janvier avant de se s'en dire "convaincue", le coup est dur.
Fin janvier, Marine Le Pen avait jugé "brutal, violent", que sa nièce songe à rejoindre Eric Zemmour dans la course à l'Elysée, en insistant sur "l'aspect personnel" de leur relation, disant avec émotion l'avoir "élevée avec (sa) sœur pendant les premières années de sa vie".
Sur le plan politique, Marine Le Pen répète à l'envi que Marion Maréchal avait dit qu'elle soutiendrait le mieux placé entre Eric Zemmour et elle. Or, Marine Le Pen est clairement devant l'ex-chroniqueur de Cnews dans les sondages et donnée au second tour face au président Emmanuel Macron.
"La pauvre Marion est transformée en sorte de bouée de sauvetage d’une campagne qui est en train de s’effondrer sur elle-même", a tancé samedi Marine Le Pen avant un meeting à Aigues-Mortes (Gard).
L'ancien polémiste tente de retrouver une dynamique après une séquence délicate sur le conflit en Ukraine. Ses adversaires lui reprochent ses propos jugés pro-russes ou sa préférence pour que les réfugiés ukrainiens soient accueillis en Pologne plutôt qu'en France.
Il y a eu une "discussion" en interne sur les réfugiés. "Il n'y a pas de divergences de fond", souligne un cadre. "C'est sur la forme, ça aurait pu être un peu plus arrondi".
- "Les ennemis de mes ennemis" -
De l'autre côté de l'échiquier politique, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, soutenu par la Primaire populaire après l'abandon de Christiane Taubira et qui reste largement en tête d'une gauche à la peine, veut lui aussi faire oublier qu'il a dû reconnaître "l'erreur" d'avoir jugé impossible l'attaque russe contre l'Ukraine.
Il a également été pris pour cible par ses concurrents écologiste Yannick Jadot et socialiste Anne Hidalgo qui étaient présents à la grande manifestation parisienne de samedi pour l'Ukraine.
Ils lui ont attribué des complaisances vis-à-vis de Vladimir Poutine et critiquent son opposition à la livraison d'armes aux Ukrainiens, une position partagée par Eric Zemmour et Marine Le Pen.
Jen-Luc Mélenchon a d'ailleurs essuyé des huées à l'occasion du débat devant l'Assemblée nationale, mardi, sur le sujet.
Dans la volonté de discuter avec Poutine, "il y a chez Mélenchon, anti-américain, le principe que les ennemis de mes ennemis sont mes amis", analyse une figure de la galaxie insoumise.
La séquence peut-elle dissuader l'électorat susceptible de voter "utile" ? Le député Alexis Corbière se veut "optimiste" et assure que le meeting de Lyon va lever les doutes: "Jean-Luc Mélenchon va offrir une vision géopolitique".
Ses collègues Adrien Quatennens ou encore Eric Coquerel ont posté des vidéos sur les réseaux sociaux pour appeler à garnir la foule attendue dimanche sur l'esplanade lyonnaise du Gros caillou.
L'objectif est de renouer avec les images spectaculaires des meetings en plein air du candidat en 2017 et les "démonstrations de force", comme aime à les appeler M. Mélenchon.
Nul doute qu'il critiquera, comme les autres concurrents, le bilan d'Emmanuel Macron, désormais candidat mais accusé de laisser la crise internationale escamoter le débat de la campagne.
Samedi, la candidate de droite Valérie Précresse, en meeting à Metz, a dénoncé un bilan du chef de l'Etat en forme de "dépôt de bilan" avec un "Waterloo sécuritaire".
Marine Le Pen a elle déploré que tout soit "fait pour endormir l'opinion". D'autant que le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt comme, avant lui, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal on semblé écarter un débat du candidat Macron avec les 10 autres concurrents, voire 11 si la candidature de Philippe Poutou est confirmée lundi par le Conseil constitutionnel.
Th.Gonzalez--AT