Arizona Tribune - Ukraine: Biden traite Poutine de "criminel de guerre", frappes meurtrières sur des civils

Euronext
AEX -1.37% 862.5
BEL20 -1.82% 4160.15
PX1 -0.57% 7269.63
ISEQ -0.98% 9713.24
OSEBX 1.31% 1445.01 kr
PSI20 0.84% 6428.13
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -4.53% 2802.09
N150 -0.04% 3313.22
Ukraine: Biden traite Poutine de "criminel de guerre", frappes meurtrières sur des civils
Ukraine: Biden traite Poutine de "criminel de guerre", frappes meurtrières sur des civils

Ukraine: Biden traite Poutine de "criminel de guerre", frappes meurtrières sur des civils

Joe Biden a traité mercredi Vladimir Poutine de "criminel de guerre", tout en promettant une aide militaire massive à l'Ukraine, où une vingtaine de civils ont été tués par des tirs ou des bombardements russes.

Taille du texte:

Répondant à une journaliste, le président américain a lâché, à propos de son homologue russe : "C'est un criminel de guerre".

Des propos "inacceptables et impardonnables", a répliqué le Kremlin.

Peu auparavant, M. Biden avait confirmé que son pays fournirait 800 millions de dollars de plus au titre de l'aide militaire à Kiev, soit une enveloppe "sans précédent" d'un milliard de dollars en une semaine pour soutenir son armée.

- Des frappes meurtrières -

En Ukraine, dix personnes qui faisaient la queue pour acheter du pain à Tcherniguiv, à 150 km au nord de Kiev, ont péri dans la matinée lorsque des soldats ont ouvert le feu sur elles de manière "préméditée", a annoncé le parquet général.

Dans cette même ville, qui subit de nombreux raids aériens, cinq corps, dont ceux de trois enfants, ont été retrouvés sous les décombres d'un logement collectif, ont dit les secouristes.

Trois autres personnes ont perdu la vie et cinq ont été blessées sur un marché dans un incendie provoqué par un bombardement à Kharkiv, dans le nord-est.

Dans l'après-midi, des tirs de roquettes Grad sur un convoi de civils qui quittaient la cité portuaire assiégée et pilonnée de Marioupol ont fait un nombre pour le moment indéterminé de morts et de blessés, dont un enfant grièvement atteint, d'après l'armée ukrainienne.

Un théâtre qui abritait "des centaines" de civils" y a été détruit dans l'explosion d'une bombe larguée par un avion russe, a ajouté la mairie de Marioupol.

La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée dans l'imagerie satellite, a publié mercredi une photo du théâtre prise lundi, selon elle.

D'après la photo consultée par l'AFP, le mot "enfants" était écrit sur le sol, en immenses lettres blanches et en russe, devant et derrière le bâtiment.

"L'avion a largué une bombe sur le bâtiment où s'abritaient des centaines de civils. Il est impossible d'établir le bilan dans l'immédiat car les bombardements des quartiers d'habitation se poursuivent", selon la mairie.

La ville de Zaporojie, largement épargnée jusqu'ici, a quant à elle pour la première fois depuis le début du conflit été visée, la gare ayant été touchée mercredi par au moins un missile.

C'est dans cette région que se trouve la plus grande centrale nucléaire d'Europe, que les Russes occupent depuis le 4 mars.

"J'ai enterré mon fils aujourd'hui. C'était un pilote", dont l'appareil a été abattu pendant une mission de combat, racontait de son côté, tête baissée, Anatoly, à Otchakiv, sur les bords de la mer Noire.

Cinq cents personnes au moins ont été tuées depuis le début de la guerre à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est, sans répit bombardée.

Selon le parlement ukrainien, citant des chiffres collectés par le parquet général, 103 enfants ont été tués dans le pays depuis le début de l'offensive russe, et une centaine blessés.

Des explosions ont en outre à nouveau été entendues à l'aube à Kiev où d'épaisses colonnes de fumées noires s'élevaient.

La capitale, vidée de plus de la moitié de ses 3,5 millions d'habitants, est sous couvre-feu depuis mardi 20H00 (18H00 GMT) et jusqu'à jeudi 07H00, après que plusieurs missiles eurent frappé des immeubles d'habitation lundi et mardi.

Conséquence du conflit, plus de trois millions d'Ukrainiens ont déjà pris les routes de l'exil, en grande majorité vers la Pologne.

- Pas de troupes de l'Otan -

Dans le même temps, l'Organisation mondiale de la santé assurait n'avoir jamais vu autant d'attaques militaires sur le système de santé qu'actuellement en Ukraine.

"Le système de santé est devenu une cible (...). Cela commence à faire partie de la stratégie et des tactiques de la guerre. C'est totalement inacceptable, c'est contraire au droit humanitaire international", a déploré le chef des urgences de l'OMS, Michael Ryan.

C'est dans ce contexte que la Cour internationale de justice (CIJ), le plus haut tribunal de l'ONU, a ordonné mercredi à Moscou d'immédiatement interrompre ses opérations militaires en Ukraine, se disant "profondément préoccupée" par l'ampleur des combats ; et que le Conseil de l'Europe, garant de l'état de droit sur ce continent, excluait officiellement la Russie, tandis que la Cour européenne des droits de l'homme suspendait l'examen de toutes les requêtes concernant la Russie.

Imperturbable, Vladimir Poutine a martelé dans un discours que l'opération militaire déclenchée trois semaines plus tôt, le 24 février, était "un succès". Cela alors que son armée ne pouvait revendiquer la prise d'aucune grande ville et progressait au ralenti.

Juste avant, son homologue ukrainien avait par visioconférence, ovationné par les parlementaires américains, à nouveau réclamé l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays.

Joe Biden a jusqu'ici rejeté l'idée de mettre en place une telle zone, de peur de voir les Etats-Unis et l'Alliance atlantique, qui a répété mercredi qu'il n'était "pas question de déployer des troupes de l'Otan ni des avions en Ukraine", entraînés dans un conflit susceptible de se transformer en 3e guerre mondiale.

Cette organisation a toutefois fait part de son intention de renforcer son dispositif sur son flanc oriental.

- Un "compromis" ? -

L'offensive et la détermination des deux camps n'empêchaient pas la poursuite en parallèle de pourparlers, relancés lundi par visioconférence au niveau des délégations.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi que les négociateurs discutaient désormais d'"un compromis", qui ferait de l'Ukraine un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l'Autriche.

"Il y a des formules très concrètes qui, je pense, sont proches d'un accord", a également souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Sans démentir des discussions sur une neutralité, le négociateur-en-chef ukrainien Mykhaïlo Podoliak a rejeté "un modèle suédois ou autrichien" et insisté sur des "garanties de sécurité absolues" face à la Russie.

"L'Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Russie. Par conséquent, le modèle ne peut être qu'+ukrainien+", a déclaré M. Podoliak sur son compte Telegram.

Le président Zelensky avait estimé dans la nuit de mardi que les positions des deux camps étaient désormais "plus réalistes", tout en estimant qu'il faudrait "encore du temps pour que les décisions soient dans l'intérêt de l'Ukraine".

Il s'était dit auparavant prêt à renoncer à toute adhésion de son pays à l'Otan, un casus belli pour la Russie.

La Turquie, membre de l'Otan mais ayant refusé de s'associer aux sanctions contre Moscou, poursuivait de son côté ses efforts de médiation. Son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu était à Moscou mercredi et devait se rendre jeudi en Ukraine.

Le sujet pourrait être abordé au cours du sommet extraordinaire de l'Otan prévu pour le 24 mars à Bruxelles, où Joe Biden sera présent.

Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Albanie, la France, la Norvège et l'Irlande ont par ailleurs demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU jeudi après-midi sur l'Ukraine.

"La Russie commet des crimes de guerre et vise les civils", a estimé la mission diplomatique britannique aux Nations Unies sur son compte Twitter. "La guerre illégale de la Russie en Ukraine est un danger pour nous tous".

Mercredi, Vladimir Poutine a promis des aides financières aux particuliers et aux entreprises, comparant les sanctions à un "Blitzkrieg" contre la Russie. Les autorités russes continuent en parallèle à réprimer toute opposition à la guerre.

burx-bds/mm/fjb

E.Flores--AT