Arizona Tribune - Guerre en Ukraine: Xi entretient l'ambiguïté face à Biden

Euronext
AEX -1.37% 862.5
BEL20 -1.82% 4160.15
PX1 -0.57% 7269.63
ISEQ -0.98% 9713.24
OSEBX 1.31% 1445.01 kr
PSI20 0.84% 6428.13
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -4.53% 2802.09
N150 -0.04% 3313.22
Guerre en Ukraine: Xi entretient l'ambiguïté face à Biden

Guerre en Ukraine: Xi entretient l'ambiguïté face à Biden

Le président chinois Xi Jinping a entretenu l'ambiguïté sur la position de son pays par rapport à la guerre en Ukraine et à la Russie, en estimant vendredi que des conflits militaires n'étaient "dans l'intérêt de personne", lors d'un échange avec son homologue américain Joe Biden.

Taille du texte:

"La crise ukrainienne n'est pas quelque chose que nous souhaitions voir" arriver, a encore dit le chef d'Etat chinois, selon des propos rapportés par la télévision chinoise alors que la conversation était encore en cours.

Lors d'un appel vidéo de près de deux heures, il a appelé son homologue à "travailler à la paix et la tranquillité dans le monde" avec lui, selon la même source.

Là où les Etats-Unis pressent la Chine de prendre clairement ses distances avec la Russie, et la menacent de représailles si elle venait en aide au président russe Vladimir Poutine, les déclarations officielles venues de Pékin pendant et après l'échange entre les chefs d'Etat entretiennent une ambiguïté certaine.

Pékin reprend là une thématique chère au président russe Vladimir Poutine, qui justifie l'invasion de l'Ukraine par la nécessité de protéger son pays contre les volontés selon lui expansionnistes de l'alliance militaire occidentale.

Ni ce texte du ministère, ni les éléments diffusés par la télévision chinoise ne parlent de "guerre" en Ukraine, tout au plus de "crise" ou de "situation".

Xi Jinping a également profité de l'appel pour lancer lui aussi une mise en garde à son homologue, en estimant qu'une "mauvaise gestion de la question de Taïwan aurait un impact négatif sur la relation bilatérale".

La Chine revendique la souveraineté de l'île, qui bénéficie d'un appui américain en matière de défense.

- Silence de la Maison Blanche -

Plus de trois heures après la fin de l'appel, débuté à 13H03 GMT et conclu à 14H53 GMT, la Maison Blanche n'avait elle toujours pas communiqué sur son contenu.

Joe Biden s'est rendu pour cette conversation depuis la "Situation Room", cette pièce ultra-sécurisée de la Maison Blanche d'où les Etats-Unis conduisent leurs opérations les plus risquées et leurs négociations les plus ardues.

Wendy Sherman, numéro deux de la diplomatie américaine, avait exposé clairement l'enjeu de la conversation, vendredi sur CNN: "Nous voulons que le Parti communiste chinois, qui est une puissance très importante sur la scène internationale (...) comprenne que son avenir est avec les Etats-Unis, avec l'Europe, avec d'autres pays développés et en développement. Leur avenir ce n'est pas de soutenir Vladimir Poutine."

- Avertissement -

Des propos conciliants, après le ton plus menaçant adopté jeudi par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

"Nous sommes préoccupés par le fait qu'ils envisagent d'assister directement la Russie avec de l'équipement militaire qui serait utilisé en Ukraine. Le président Biden va parler au président Xi demain, et lui dira clairement que la Chine portera une responsabilité pour tout acte visant à soutenir l'agression russe, et que nous n'hésiterons pas à lui imposer des coûts", a déclaré le secrétaire d'Etat à la presse.

C'est l'avertissement le plus clair lancé par les Etats-Unis depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, eux qui avaient déjà reproché à la Chine son "alignement" avec la Russie.

Pour Joe Biden, les deux super-puissances sont certes vouées à se livrer une concurrence impitoyable sur le plan économique et stratégique, mais en maintenant un dialogue suffisant pour que cet affrontement ne soit pas facteur de chaos au niveau international.

Mais cette vision du président américain ne résisterait pas à un soutien ouvert de la Chine à la Russie, se manifestant par des livraisons d'armement, ou par des accords économiques et financiers donnant à Moscou les moyens de contourner en partie au moins les très sévères sanctions occidentales.

A.Moore--AT