Arizona Tribune - Au 100e jour du procès du 13-Novembre, coup de projecteur sur les ultimes préparatifs

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Au 100e jour du procès du 13-Novembre, coup de projecteur sur les ultimes préparatifs
Au 100e jour du procès du 13-Novembre, coup de projecteur sur les ultimes préparatifs

Au 100e jour du procès du 13-Novembre, coup de projecteur sur les ultimes préparatifs

Au 100e jour d'audience du procès des attentats du 13-Novembre, un enquêteur de la section antiterroriste de la Brigade criminelle a décrit lundi comment se sont mis en place les commandos qui ont ensanglanté la capitale et Saint-Denis le soir du 13 novembre 2015.

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Le mode opératoire relevait d'un "fonctionnement militaire", a indiqué l'enquêteur, témoignant devant la cour d'assises spéciale sous couvert de l'anonymat. Pour autant, si les grandes lignes des préparatifs sont connues, il existe encore des zones d'ombre, a-t-il relevé.

Ainsi, pourquoi Bilal Hadfi, un des kamikazes du Stade de France, a-t-il changé de planque au dernier moment? Pourquoi Mohamed Abrini est-il rentré précipitamment à Bruxelles en taxi dans la nuit du 12 au 13 novembre? Pourquoi la Clio, l'une des trois voitures louées en Belgique par les frères Abdeslam, a-t-elle été repérée à l'aéroport de Roissy l'après-midi du 13-Novembre?

L'enquêteur n'a que des hypothèses et il faudra attendre les témoignages des accusés dont celui, prévu mardi, de Mohammed Abrini puis, à partir de mercredi, du principal accusé Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, pour espérer avoir des réponses.

Ce que l'on sait avec certitude, selon l'enquêteur, c'est que Salah et son frère Brahim Abdeslam (qui a fait sauter sa ceinture explosive au Comptoir Voltaire) ont loué trois voitures le 9 novembre. Dans la soirée du 10 novembre, Brahim Abdeslam et Mohamed Abrini quittent Bruxelles pour Bobigny où ils louent un pavillon. Les deux hommes se rendent ensuite au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) pour louer quatre chambres mais la transaction échoue en raison d'un problème de carte bancaire. Les deux hommes rentrent à Bruxelles.

Le 11 novembre, Salah Abdeslam et Mohamed Abrini quittent Bruxelles pour la France. Ils louent un appartement à Alfortville (Val-de-Marne) puis retournent en Belgique.

-Le correspondant de Bruxelles-

Les planques sont prêtes. Le 12 novembre, les commandos quittent Bruxelles à bord de leurs trois véhicules. Dans la Clio, les frères Abdeslam et Mohamed Abrini. Dans la Seat, Abdelhamid Abaaoud, Chakib Akrouh (tous deux du commando des terrasses), Ahmad al-Mohammad et Mohammad al-Mahmod (Stade de France). Dans la Polo, les trois du Bataclan (Samy Amimour, Foued Mohamed-Aggad et Isamaël Omar Mostefai) ainsi que Bilal Hadfi.

L'enquêteur indique que les commandos communiquaient durant leur trajet avec un interlocuteur à Bruxelles. "Dans chaque voiture, un téléphone relié à une ligne en Belgique", dit-il. Est-ce ce mystérieux interlocuteur, peut-être l'un des frères Bakraoui, qui demandera à Abrini de rentrer en Belgique? La semaine dernière, Abrini a affirmé qu'il était "prévu pour le 13-Novembre".

"Mohamed Abrini a participé à toutes les démarches préparatoires", aux attentats, souligne l'enquêteur.

L'officier de la Brigade criminelle projette des photos de l'intérieur des appartements loués par les jihadistes. Des cheveux de Bilal Hadfi ont été retrouvés à Alfortville (qui abritait le commando du Bataclan) et ses empreintes ont été relevées à Bobigny. C'est le seul à avoir été présent dans les deux planques.

Bilal Hadfi, qui a quitté Alfortville pour Bobigny dans la nuit du 12 au 13, aurait-il dû être le quatrième membre du commando du Bataclan? Probablement...

"La cible principale était le Bataclan", rappelle l'enquêteur. "Donc, quatre terroristes, c'était fort probable", dit-il. "Les autres cibles ont été probablement prévues pour occuper les services de secours et de sécurité pendant l'attaque du Bataclan", explique-t-il.

Outre des reliefs de repas, les enquêteurs ont trouvé à Bobigny des éléments de préparation des attentats dont des "capuchons inflammateurs" et des morceaux de tissus rouges qui ont servi à confectionner les gilets explosifs.

Pour masquer leurs activités, les occupants du pavillon de Bobigny avaient pris soin d'occulter les fenêtres avec des serviettes de bain.

Dans un téléphone retrouvé à Alfortville, les enquêteurs ont découvert des recherches effectuées sur le Bataclan. Durant une heure et demie, précise l'enquêteur, les membres du commando ont cherché sur internet des plans du Bataclan, se sont renseignés sur le groupe Eagles of Death Metal... Une poignée d'heures seulement avant de lancer leur attaque.

T.Perez--AT