Arizona Tribune - Ukraine: la région de Kiev "libérée", témoignages sur de possibles meurtres de civils

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Ukraine: la région de Kiev "libérée", témoignages sur de possibles meurtres de civils
Ukraine: la région de Kiev "libérée", témoignages sur de possibles meurtres de civils

Ukraine: la région de Kiev "libérée", témoignages sur de possibles meurtres de civils

L'Ukraine a annoncé samedi que toute la région de Kiev était désormais "libérée", les forces russes opérant un "retrait rapide" du nord du pays, alors que des témoignages font état de meurtres de civils dans certaines de ces zones.

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Pour tenter d'accroître la pression sur Moscou, les Etats baltes ont de leur côté annoncé samedi cesser leurs importations de gaz russe, dont ils dépendent très largement.

A mesure que les troupes russes se replient comme annoncé des régions de Kiev et de Tcherniguiv (nord), avec pour objectif de se redéployer vers l'est, les forces ukrainiennes ont repris des dizaines de localités, dévastées par les combats: "Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur", a affirmé la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar.

Un journaliste de l'AFP y a vu les cadavres d'au moins vingt hommes en vêtements civils. L'un des hommes a les mains liées dans le dos avec un morceau de tissu blanc, un passeport ukrainien ouvert posé sur le sol à côté.

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss s'est dite, sur Twitter, "horrifiée par les atrocités à Boutcha et d'autres villes en Ukraine". Les informations rapportées sur "les forces russes visant des civils innocents sont abjectes. Le Royaume-Uni travaille avec d'autres pays pour rassembler des preuves et soutenir l'enquête sur les crimes de guerre" menée par la Cour pénale internationale, a-t-elle ajouté.

Boutcha et la ville voisine d'Irpin - où selon les services d'urgence, 643 engins explosifs ont été désactivés depuis le départ des forces russes - ont été le théâtre de certains des combats les plus féroces depuis que la Russie a attaqué l'Ukraine le 24 février.

Et dans une zone proche de Kiev, un photographe et documentaliste ukrainien chevronné, Maks Levine, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort, tué par balle, ont annoncé samedi les autorités ukrainiennes. Pour le parquet ukrainien, le photographe a été victime de tirs de soldats russes.

- Accord "oral" de Moscou -

Le "retrait rapide" des forces russes du nord du pays, signifie qu'elles "veulent s'emparer à la fois du Donbass et du sud de l'Ukraine", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo samedi soir.

Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaylo Podolyak a averti sur les réseaux sociaux que "sans armes lourdes, nous ne serons pas en mesure de chasser" les troupes russes.

Au 38e jour de l'invasion de l'Ukraine, le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a cependant affirmé que Moscou avait accepté "oralement" les principales propositions ukrainiennes, à l'exception de celle qui concerne la Crimée, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

S'exprimant dans une émission télévisée, il a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé.

Vendredi, la Russie, accusant l'Ukraine d'avoir mené une frappe par hélicoptères sur son sol, avait pourtant agité la menace d'un durcissement des négociations. Un incendie s'est déclaré dans les installations de stockage de carburant du géant de l'énergie Rosneft à Belgorod, ville russe à environ 40 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine.

- Fin du gaz russe chez les Baltes -

Pression supplémentaire sur la Russie, les Etats baltes ont cessé d'importer du gaz naturel russe qui "n'est plus acheminé vers la Lettonie, l'Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril", a indiqué samedi le dirigeant de l'entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid.

"Si nous pouvons le faire, le reste de l'Europe peut le faire aussi !", a-t-il affirmé. Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie.

Sur Twitter, le président lituanien Gitanas Nauseda a appelé le reste de l'Union européenne à suivre l'exemple des pays baltes: "A partir de ce mois-ci, plus de gaz russe en Lituanie", a-t-il déclaré.

Selon Eurostat, en 2020, la Russie comptait pour 93% des importations estoniennes de gaz naturel, 100% des importations lettones et 41,8% des importations lituaniennes.

Les Etats-Unis ont interdit l'importation de pétrole et de gaz russes après l'invasion de l'Ukraine, mais pas l'UE qui s'approvisionnait en Russie à hauteur de 40% environ en 2021.

Les efforts des troupes russes pour consolider leurs positions dans le sud et l'est de l'Ukraine se sont heurtés à la résistances des Ukrainiens à Marioupol, où quelque 160.000 personnes seraient toujours bloquées et dont au moins 5.000 habitants ont été tués, selon les autorités locales.

Pour Moscou, contrôler Marioupol permettrait d'assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Lougansk.

Impossibles pendant des semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Vendredi, "les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6.266 personnes, dont 3.071 de Marioupol" a affirmé le président Zelensky dans la nuit de vendredi à samedi.

Samedi, quelque "1.263 personnes" ont voyagé de Marioupol et Berdiansk à Zaporojie par leurs propres moyens, et une dizaines de bus en convoi sont partis de Berdiansk, avec à leur bord 300 habitants de Marioupol, a annoncé la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk sur Telegram. D'autres évacuations ont eu lieu dans l'Est du pays.

- Le pape fustige l'invasion russe -

Toujours dans le sud, à Energodar, ville occupée par les forces russes, une manifestation de civils a été dispersée samedi par des tirs de grenades assourdissantes qui ont fait quatre blessés, selon une responsable ukrainienne et des vidéos diffusées sur internet.

En Russie, au moins 211 personnes ont été arrêtées dans 17 villes dont Moscou et Saint-Petersbourg, pour avoir protesté contre la guerre, a indiqué l'ONG spécialisée OVD-Info.

Des sit-in avaient été annoncés sur les réseaux sociaux dans une trentaine de villes, de Vladivostok (Extrême-Orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs voulaient protester contre "l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine" et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.

Sans le nommer, le pape François, en déplacement sur l'île de Malte, a lui aussi dénoncé le président russe. "Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits", a déclaré le souverain pontife, dans une allusion transparente au chef du Kremlin.

Il a ajouté envisager de se rendre prochainement en Ukraine, à l'invitation du président Zelensky : "Oui, c'est sur la table", a-t-il sobrement indiqué.

Dimanche, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, sera à Moscou afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire", avait annoncé vendredi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

A.Moore--AT