Arizona Tribune - Les Serbes votent dimanche à l'ombre de la guerre en Ukraine

Euronext
AEX 0.33% 865.37
BEL20 -0.16% 4153.5
PX1 0.12% 7278.23
ISEQ -0.04% 9709.61
OSEBX -0.22% 1441.81 kr
PSI20 -0.23% 6413.45
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.66% 2783.54
N150 -0.07% 3310.83
Les Serbes votent dimanche à l'ombre de la guerre en Ukraine
Les Serbes votent dimanche à l'ombre de la guerre en Ukraine

Les Serbes votent dimanche à l'ombre de la guerre en Ukraine

Les Serbes votent dimanche à des élections où le président populiste Aleksandar Vucic escompte prolonger une décennie de règne en se présentant comme le garant de la stabilité dans l'ombre de la guerre qui fait rage en Ukraine.

Taille du texte:

Les électeurs désignent leur chef de l'Etat, leurs 250 députés ainsi que plusieurs conseils municipaux, dont Belgrade.

Selon les derniers sondages, le Parti serbe du progrès (SNS, centre-droit) d'Aleksandar Vucic devrait confirmer sa mainmise sur le parlement, tandis que le président lui-même est en pole position pour un second mandat.

"Personnellement, je vois un progrès stable et j'ai voté en accord avec cette opinion", a déclaré à l'AFP Milovan Krstic, 52 ans, employé dans l'administration.

 

Mais Aleksandar Vucic, habitué à jouer des influences rivales de l'Est et l'Ouest, s'est emparé de la guerre à son avantage. Dans un pays subissant comme ailleurs la pandémie du coronavirus, il souffle sur les craintes d'instabilité et se présente comme le seul capitaine capable de barrer le navire par temps d'orage. Il a fait campagne sous le slogan "Paix. Stabilité. Vucic".

- "Victoire énorme" -

"Nous espérons une victoire énorme", a-t-il dit en glissant son bulletin dans l'urne. "Le plus important, c'est de préserver la paix, la stabilité et d'assurer de gros progrès économiques."

En fin de matinée, la participation était sensiblement la même qu'aux législatives de 2020, de 14% environ, selon le Cesid, une ONG qui surveille le scrutin.

Dans le pays considéré jadis comme un paria, les souvenir des guerres qui ont consacré la désintégration sanglante de l'ex-Yougoslavie et des sanctions économiques ayant durement frappé la classe moyenne restent vivaces.

Par gros temps, les gens préfèrent un leader qui leur promet de la stabilité plutôt que risquer le changement, explique à l'AFP Zoran Stojiljkovic, professeur de sciences politiques à Belgrade: Les crises "génèrent de l'incertitude, de la peur et l'espoir que le système garantira au moins la sécurité de base".

Il y a seulement quelques mois, l'opposition semblait avoir réussi une percée dans le pays de moins de sept millions d'habitants.

En janvier, Aleksandar Vucic a annulé un projet controversé de mine de lithium qui avait mobilisé des dizaines de milliers de manifestants, revirement rarement vu durant sa décennie aux commandes, comme Premier ministre adjoint, Premier ministre puis président.

Les derniers sondages prédisent que le chef d'Etat, accusé d'autoritarisme par ses contempteurs, franchira la barre des 50% dès dimanche, mais l'opposition espère néanmoins qu'un fort taux de participation déclenchera un second tour.

Selon les enquêtes d'opinion, le principal rival d'Aleksandar Vucic serait le général à la retraite Zdravko Ponos, candidat surprise présenté par le camp pro-européen de l'opposition.

- Ovni -

"J'espère que ce scrutin sera synonyme de changement sérieux en Serbie", a-t-il lancé en votant. "Je crois en un avenir radieux, et les élections sont le bon moyen pour changer la situation".

Mais pour les analystes, l'opposition n'a guère de chance de détrôner le président ou de bouleverser la composition du parlement sortant, acquis quasi entièrement à une coalition pro-Vucic.

La Serbie, où de nombreux habitants soutiennent la guerre du Kremlin, fait figure d'ovni en Europe.

Certains partis d'opposition partagent ces vues prorusses. Ceux qui ne les partagent pas n'osent pas ouvrir la bouche de peur de déplaire aux électeurs pro-Moscou.

Aleksandar Vucic est armé d'autres avantages. Durant son long règne, il a resserré son emprise sur tous les niveaux du pouvoir, y compris un contrôle de facto des institutions et de la quasi-totalité des médias.

Dans les mois précédant la campagne, le président a également distribué des aides financières, faisant dire à ses critiques qu'il cherchait à "acheter" des voix.

Les bureaux de vote ferment à 18H00 GMT. Des résultats non officiels sont attendus dans la soirée.

W.Stewart--AT