Arizona Tribune - Zelensky devant le Conseil de sécurité de l'ONU après s'être rendu à Boutcha

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Zelensky devant le Conseil de sécurité de l'ONU après s'être rendu à Boutcha
Zelensky devant le Conseil de sécurité de l'ONU après s'être rendu à Boutcha

Zelensky devant le Conseil de sécurité de l'ONU après s'être rendu à Boutcha

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va s'exprimer mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU, après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev, et notamment à Boutcha où il s'est rendu lundi.

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Le dirigeant, qui a dénoncé des "crimes de guerre" et un "génocide" après la mise à jour de dizaines de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha et dans d'autres localités près de la capitale ukrainienne, interviendra devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis l'invasion de son pays par la Russie, a indiqué le Royaume-Uni qui préside actuellement cette instance des Nations unies.

Dans une vidéo diffusée dans la nuit de lundi à mardi, M. Zelensky a confirmé cette intervention, dont on ne sait pas si elle aura lieu en direct ou en différé. "Le temps viendra quand chaque Russe apprendra toute la vérité sur qui d'entre leurs compatriotes a tué. Qui a donné les ordres", a-t-il déclaré dans cette vidéo, appelant à renforcer les sanctions contre Moscou et à livrer davantage d'armements à son pays.

Plus tôt lundi, il s'était rendu à Boutcha où des dizaines de cadavres ont été retrouvés dans cette petite localité située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

Selon le président ukrainien, 300 personnes, "seulement à Boutcha, ont été tuées et torturées".

La Russie a nié toute responsabilité, assurant lundi qu'elle allait présenter des "documents" montrant, selon elle, la "vraie nature" des événements intervenus à Boutcha.

- "Criminel de guerre" -

La découverte de ces "crimes de guerre" a provoqué l'indignation des alliés occidentaux de l'Ukraine qui ont promis de nouvelles sanctions "cette semaine" contre la Russie.

"Il faut qu'il rende des comptes", a affirmé lundi le président américain Joe Biden, à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, en répétant qu'il le considérait comme un "criminel de guerre".

Le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a indiqué de son côté que les discussions portaient notamment sur de possibles mesures "en lien avec l'énergie", sujet très sensible pour les Européens, très dépendants du gaz russe. L'Allemagne a ainsi précisé lundi qu'elle ne pouvait pas se passer des livraisons de gaz russe "à court terme", par la voix de son ministre des Finances, Christian Lindner.

Les Etats-Unis ont interdit l'importation de pétrole et de gaz russes peu après l'invasion de l'Ukraine, mais pas l'UE qui s'approvisionnait en Russie à hauteur de 40% environ en 2021.

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, avait appelé plus tôt les dirigeants des 27 à instaurer des "embargos contraignants" sur les importations énergétiques russes.

Les Européens ont également réagi en annonçant l'expulsion concertée de dizaines de diplomates russes. L'Allemagne a ainsi décidé d'expulser "un nombre élevé" de diplomates russes, 40 selon des informations de l'AFP.

- Expulsion "inamicale" -

Cette expulsion "inamicale" va "détériorer" les relations avec la Russie, a réagi Moscou.

La France va expulser, elle, 35 diplomates russes "dont les activités sont contraires à (ses) intérêts", a-t-on appris lundi de source proche du ministère français des Affaires étrangères.

La Lituanie a annoncé le jour même l'expulsion de l'ambassadeur de Russie dans ce pays balte "en réponse à l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine souveraine et aux atrocités commises par les forces armées russes".

L'UE met également en place une équipe "conjointe avec l'Ukraine pour (...) enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui s'est entretenue lundi avec M. Zelensky, selon ce dernier.

L'UE souhaite unir ses forces avec la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête depuis le 3 mars sur des allégations de crimes de guerre en Ukraine.

Après le retrait russe autour de Kiev, l'Ukraine se prépare désormais à une "attaque massive" dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé lundi son gouverneur, Serguiï Gaïdaï.

"Nous voyons que des équipements arrivent de différentes directions, qu'ils (les Russes) amènent des hommes, qu'ils apportent du carburant (...). Nous comprenons qu'ils se préparent à une attaque massive", a-t-il déclaré dans un message vidéo.

Et en attendant le rouleau compresseur russe, le Donbass sous contrôle ukrainien se vide de sa population. Femmes, enfants, personnes âgées... Ils étaient des centaines ce weekend et ce début de semaine à attendre leur train à la gare de Kramatorsk, capitale régionale de fait, depuis octobre 2014, du territoire encore sous contrôle de Kiev.

Les deux tiers des forces russes qui occupaient la région de Kiev depuis le début de l'invasion se sont repliées au Bélarus, a indiqué lundi un haut responsable du Pentagone, selon lequel il s'agit vraisemblablement d'une réorganisation avant un nouvel assaut ailleurs en Ukraine.

- "Repositionner ses forces" -

Et pour la Maison Blanche, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine "pourrait durer des mois ou plus".

La Russie "est en train de repositionner ses forces pour concentrer son offensive sur l'est et des parties du sud de l'Ukraine". Elle "a essayé de soumettre toute l'Ukraine et a échoué", a jugé lundi M. Sullivan.

Selon le conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche, "Moscou va continuer les frappes aériennes et les tirs de missiles sur le reste du pays pour causer des dégâts militaires et économiques et aussi, clairement, pour semer la terreur".

les habitants de la capitale ukrainienne ayant fui l'invasion russe ont été appelés lundi par son maire Vitali Klitschko à ne pas y retourner avant "au moins une semaine", des bombardements russes pouvant encore, selon lui, s'y produire.

Dans la nuit de lundi à mardi, les sirènes d'alerte ont retenti à Kharkiv, deuxième ville du pays, et le gouverneur de la région de Mykolaïv (sud), Vitaly Kim, a dénoncé lundi soir le bombardement d'un hôpital de cette ville, dernier verrou sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine. Dix civils ont été tués et au moins 46 blessés dans des bombardements sur Mykolaïv, avait indiqué plus tôt lundi son maire, Oleksandre Senkevitch.

A Marioupol, autre ville assiégée dans le sud de l'Ukraine, une équipe de la Croix-Rouge, chargée d'évacuer des civils, était "retenue" par la police dans une localité proche, sous contrôle russe, a indiqué lundi un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Selon le maire de cette cité portuaire, Vadim Boïtchenko, quelque 130.000 personnes y sont toujours présentes, dans une situation humanitaire catastrphique. La ville, qui comptait près d'un demi-million d'habitants avant la guerre, est détruite "à 90%" et "40%" de ses infrastructures sont irrécupérables", a-t-il ajouté.

Plus de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon des chiffres du Haut commissariat aux réfugiés publiés lundi.

burx/ob/ybl

A.Taylor--AT