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Présidentielle J-5: Macron tacle Le Pen, Mélenchon en embuscade
Emmanuel Macron s'est défendu mardi de toute "complaisance" avec son homologue russe Vladimir Poutine, taclant sans la nommer sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen avec qui l'écart se resserre à cinq jours du premier tour, Jean-Luc Mélenchon restant en embuscade.
En déplacement dans le Finistère, le président sortant a renvoyé à "d'autres candidats" leur "complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine" et leurs "financements du côté de la Russie".
M. Macron faisait allusion à Marine Le Pen reçue par le président russe en 2017 et dont le parti continue de rembourser un prêt d'environ neuf millions d'euros à un créancier russe.
Le chef de l'Etat était interrogé lors d'un point de presse sur son dialogue avec M. Poutine avec qui il a échangé à de multiples reprises depuis le début de la guerre en Ukraine, sans succès notable.
Le président-candidat, qui à 27% est en tête des intentions de vote selon les sondages, a encore défendu son bilan et sa vision d'une France forte dans "une Europe forte", affirmant avoir "tenu" ses engagements pris au début de son quinquennat.
Dans le petit village de Spézet, où il est allé à la rencontre d'habitants, il a lancé un plaidoyer pour l'Europe y compris en matière d'indépendance énergétique.
Une divergence d'approche profonde avec ses concurrents directs, Mme Le Pen et le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.
Ce dernier, en troisième position dans les sondages à 15% environ, tient mardi soir à Lille le dernier grand meeting de sa campagne présidentielle ressuscitant ses hologrammes de 2017.
Comme en 2017, il compte déployer ceux-ci dans 11 villes: pendant qu'il parlera en chair et en os dans la capitale nordiste, son image sera projetée en trois dimensions sur des scènes au Havre, à Vannes, Poitiers, Pau, Narbonne, Albertville, Montluçon, Besançon, Metz, Trappes et Nice.
Le leader LFI ne veut pas croire au duel entre le président-candidat et sa concurrente d'extrême droite: "Ca n'aura pas lieu, ça, Macron/Le Pen", a-t-il estimé sur Sud Radio mardi matin.
"Je pense que j'ai une très sérieuse probabilité d'y arriver et que M. Macron ferait bien de se demander s'il est réellement certain qu'il va s'y trouver. Regardez les courbes", a-t-il ajouté.
Pour les Insoumis, l'objectif est de s'imposer comme la seule campagne à gauche capable de qualifier son candidat au second tour, et incarner le "vote utile".
- "Dérobade" -
Entretemps, M. Macron a été critiqué par ses adversaires, étant le seul des 12 candidats à la présidentielle à décliner l'invitation à l'émission "Elysée 2022" sur France 2, officiellement pour "raison d'agenda".
La socialiste Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot, la LR Valérie Pécresse, le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et le NPA Philippe Poutou y participent mardi soir.
De retour de la Guadeloupe, Valérie Pécresse a fustigé une absence "scandaleuse", parlant d'une "dérobade absolument inacceptable" aussi proche du scrutin de dimanche.
"Ca fait 5 ans, qu'on est dans une dépolitisation complète, 5 ans qu'on nous explique que les jeux sont fait, qu'on nous explique que la démocratie s'organise entre un homme et des extrêmes", a dénoncé de son côté Anne Hidalgo.
- "Manipulations" -
L'attention des candidats se porte aussi depuis lundi après-midi sur l'affaire d'un jeune homme juif percuté par un tram mi-février à Bobigny à la suite de violences, mise en avant par l'extrême droite.
Son impact sur la campagne reste à mesurer mais plusieurs candidats ont réclamé toute la lumière sur les circonstances de cette affaire qui, à quelques jours du premier tour, est remontée jusqu'à l'Elysée.
Eric Zemmour a multiplié les tweets sur le sujet et est en lien avec la famille du jeune homme. "Est-il mort parce que juif ?" s'est-il interrogé.
Marine Le Pen (RN) a évoqué mardi sur France Inter un "acte criminel" qui aurait été "caché" en accident.
La candidate d'extrême gauche Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) a elle dénoncé "une instrumentalisation qui est faite par Éric Zemmour de ce drame" pour mettre "toute la violence de la société sur le dos de l'immigration".
A sa demande, le cabinet d'Emmanuel Macron a eu au téléphone la mère puis le père de la victime, Jeremy Cohen, pour "faire toute la lumière sur cette affaire" qu'il compte "suivre de près", selon l'Elysée.
Interrogé mardi en Bretagne, Emmanuel Macron a demandé "la clarté complète" sur la mort du jeune homme, un drame qui ne doit pas donner lieu, selon lui, à des "manipulations politiques".
N.Mitchell--AT