Arizona Tribune - La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson aux portes de la Cour suprême

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La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson aux portes de la Cour suprême
La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson aux portes de la Cour suprême

La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson aux portes de la Cour suprême

Le Sénat américain s'apprêtait jeudi à procéder à la confirmation historique de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême, où elle sera la première femme noire à siéger à la plus haute institution judiciaire du pays.

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Cette brillante juriste de 51 ans a été choisie fin février par le président démocrate Joe Biden qui avait promis pendant sa campagne de nommer, pour la première fois de l'histoire, une femme noire au sein du temple du droit américain.

La magistrate est quasi-assurée d'obtenir le feu vert final du Sénat lors d'un vote prévu dans l'après-midi. Tous les élus du parti démocrate la soutiennent, ainsi qu'au moins trois sénateurs républicains modérés.

- "Qualifications extraordinaires" -

Ketanji Brown Jackson remplacera le magistrat progressiste Stephen Breyer, 83 ans, qui prendra sa retraite fin juin.

Sur les 115 juges ayant siégé à la Cour suprême, il n'y a eu que cinq femmes -- quatre blanches et une hispanique -- et deux hommes noirs, dont l'un, Clarence Thomas, a été nommé par George Bush père et siège toujours.

Le président Biden n'a eu cesse de vanter les "qualifications extraordinaires" de cette diplômée d'Harvard, qui possède une expérience dans le privé et le public; et a été avocate et juge fédérale.

Il s'agit pour le dirigeant démocrate de sa première nomination à la haute cour. Elle ne changera toutefois pas le rapport de force au sein du prestigieux collège de neuf magistrats, dont la mission est de veiller à la constitutionnalité des lois et de trancher les importants débats de société aux Etats-Unis, comme l'avortement ou le mariage pour tous.

- "Laxisme" -

Avant M. Biden, Donald Trump a en effet eu l'occasion de nommer trois juges à la Cour suprême, ancrant l'instance dans le conservatisme, possiblement pour plusieurs décennies.

En raison de ce faible enjeu, les élus républicains ont surtout utilisé l'audition de Ketanji Brown Jackson devant le Sénat pour faire résonner leurs thématiques de campagne à sept mois de législatives cruciales, à commencer par la criminalité, qui augmente selon eux à cause du "laxisme" de Joe Biden.

En écho à cette thèse, ils ont attaqué la candidate sur son bilan en tant que juge, l'accusant d'avoir prononcé des peines légères dans plusieurs dossiers de pédopornographie, ce à quoi "KBJ" a parfois opposé une certaine lassitude.

Les démocrates, qui feront sans aucun doute campagne sur le caractère historique de cette nomination, ont au contraire loué son expérience et le soutien dont elle dispose auprès de syndicats de policiers et d'anciens procureurs.

"Vous êtes ici parce que vous le méritez" et "personne ne me volera ma joie!" a lancé le sénateur noir Cory Booker lors de l'audition, dans une envolée qui a arraché une larme à la magistrate.

Mère de deux filles, Ketanji Brown Jackson est mariée à un éminent chirurgien.

T.Perez--AT