Arizona Tribune - Détenu au Royaume-Uni, Julian Assange se rapproche d'une extradition aux Etats-Unis

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Détenu au Royaume-Uni, Julian Assange se rapproche d'une extradition aux Etats-Unis
Détenu au Royaume-Uni, Julian Assange se rapproche d'une extradition aux Etats-Unis / Photo: JUSTIN TALLIS - AFP

Détenu au Royaume-Uni, Julian Assange se rapproche d'une extradition aux Etats-Unis

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, se rapproche un peu plus d'une extradition aux Etats-Unis qui veulent le juger pour espionnage, après une décision formelle de la justice britannique mercredi.

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Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a officiellement rendu une ordonnance d'extradition et il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, de l'approuver, ce qui ne semble faire aucun doute.

"En termes simples, je suis tenu d'envoyer votre affaire à la ministre d'État pour décision", a déclaré le magistrat Paul Goldspring lors d'une courte audience de sept minutes.

Le fondateur de WikiLeaks, âgé de 50 ans, n'était pas présent physiquement au tribunal mais a suivi la procédure administrative par liaison vidéo.

Les avocats de Julian Assange peuvent encore faire appel.

À moins d'un appel, Julian Assange sera extradé dans les 28 jours suivant la décision de la ministre d'ordonner l'extradition.

À l'extérieur du tribunal, quelques dizaines de soutiens de Julian Assange s'étaient rassemblés mercredi avec des pancartes proclamant "N'extradez pas Assange. Le journalisme n'est pas un crime" ou encore "Que la liberté de la presse repose en paix".

Parmi eux, Carolina Graterol, journaliste âgée de 55 ans, qui a dénoncé une "parodie de justice" et a confié être "pessimiste".

"Je pense que malheureusement il mourra en prison s'il est envoyé (aux Etats-Unis)", a-t-elle dit à l'AFP.

L'ancien chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, était également présent pour défendre l'Australien.

"Il n'a absolument rien fait de plus que de dire la vérité au monde", a déclaré M. Corbyn aux manifestants.

- Liberté de la presse -

M. Assange est détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, où il a épousé sa fiancée Stella Moris le mois dernier.

Ils ont deux petits garçons, conçus lorsque Julian Assange vivait à l'ambassade d'Equateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans dans cette ambassade où il s'était réfugié en 2012 alors qu'il était en liberté sous caution.

Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou bien la Suède où il faisait l'objet de poursuites pour viol depuis abandonnées.

Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.

Son épouse, une avocate sud-africaine d'une trentaine d'années, a supplié le mois dernier Priti Patel d'empêcher son extradition, la priant de mettre fin à cette "affaire politique".

Elle a assisté mercredi à l'audience au tribunal.

Pris dans une longue saga judiciaire, l'Australien est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Poursuivi notamment en vertu d'une législation contre l'espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse.

"Si #JulianAssange est extradé vers les États-Unis, les journalistes du monde entier devront regarder par-dessus leurs épaules s'ils publient des informations préjudiciables aux intérêts américains", a réagi sur Twitter l'organisation de défense des droits humains Amnesty international.

Le 14 mars, il avait vu disparaître l'un de ses derniers espoirs d'éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d'examiner son recours.

H.Gonzales--AT