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Présidentielle: Macron ou Le Pen? Dernières heures pour un choix historique

Présidentielle: Macron ou Le Pen? Dernières heures pour un choix historique

Les Français ont encore quelques heures dimanche pour choisir, comme en 2017, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le premier est favori pour un deuxième mandat. Mais jamais l'extrême droite n'a paru si proche du pouvoir, sur fond de participation en berne.

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Les bureaux de vote pour ce second tour de la présidentielle et fermeront à 19h00 voire 20h00 dans les grandes villes. Et les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes, alors que les trois zones scolaires du pays sont en vacances scolaires et que l'abstention pourrait être le grand arbitre du scrutin.

Sans atteindre le record de 1969 (31,1%), elle devrait tourner autour de 28% selon les premières estimations des principaux instituts. Soit davantage qu'en 2017 (25,44%), lors de la première édition du duel entre M. Macron et Mme Le Pen, et que lors du premier tour le 10 avril (26,31%).

Le taux de participation à 17h00 était contenu à 63,23% soit deux points de moins qu'en 2017 (65,30%). Et le désintérêt pourrait aussi se traduire par un regain du contingent de bulletins blancs et nuls, qui avait déjà dépassé la barre des 4 millions en 2017.

 

A la sortie du bureau de vote 607, dans les quartiers bourgeois de Marseille, l'humeur était plutôt morose, sous une pluie fine et un ciel plombé.

Et beaucoup ont regretté, comme Laetitia, 43 ans, "que le vote blanc ne soit pas pris en compte". Elle a fait "un vote barrage, pas d'adhésion", mais "c'était important de le faire".

Dans le petit village de Klang en Moselle, 248 habitants et 41,79% des suffrages exprimés pour Marine Le Pen au premier tour, Dominique Iacuzzo, 57 ans, ancien conducteur d'engins, a estimé que l'équation était la suivante: "d'un côté, on sait à quelle sauce on va être mangé, et de l'autre on ne sait pas".

- Lassalle dans le maquis -

Marine Le Pen, qui a réuni 23,15% des voix au premier tour, a glissé son bulletin vers 11H00 dans son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Emmanuel Macron, en tête le 10 avril avec 27,85% des suffrages, a pris deux bains de foule à la mi-journée avant de voter au Touquet (Pas-de-Calais).

Arrivé en troisième position du 1er tour avec près de 22% des voix, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a voté dans sa circonscription de Marseille vers 10H30, remerciant longuement tous les assesseurs présents dans cette école du IIe arrondissement.

A Lourdios-Ichère (Pyrénées-Alantique), l'ancien candidat Jean Lassalle, qui avait annoncé qu'il voterait blanc, a mimé devant l'urne le geste du vote avant de glisser son bulletin dans sa poche, se déclarant "abstentionniste devant l'urne".

Après "cet acte qui pourrait apparaître choquant ou insensé", selon lui, le député béarnais a indiqué à l'AFP être "rentré dans une forme de maquis politique".

Les Français sont devant un choix historique: reconduire le président sortant, ce qui n'a encore jamais été fait, hors cohabitation, depuis l'adoption du vote au suffrage universel direct en 1962.

Ou élire une femme, ce qui serait une première, et propulser l'extrême droite à l'Elysée pour une déflagration qui résonnerait bien au-delà des frontières hexagonales, comparable au Brexit britannique et à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis en 2016.

Une réélection d'Emmanuel Macron, 44 ans, représenterait la continuité, même si le président-candidat a promis de se renouveler en profondeur, assurant vouloir placer l'écologie au cœur de son second - et dernier - mandat.

- "Troisième tour" -

Il doit s'exprimer devant ses partisans dimanche soir, à l'issue du scrutin, sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel. Un important périmètre de sécurité a été mis en place autour du site.

L'arrivée de Marine Le Pen, 53 ans, aux commandes d'une puissance nucléaire, dotée d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, et force motrice de l'Union européenne serait un séisme, d'une magnitude d'autant plus élevée qu'elle s'inscrirait dans le contexte lourd d'une guerre aux portes de l'Europe.

Les derniers sondages publiés vendredi soir, avant l'entrée en vigueur de la période de réserve électorale, donnaient Emmanuel Macron favori, au-delà de la marge d'erreur. Mais très loin de son score de 2017 où, au bout d'une ascension météorique, il avait battu sa rivale par 66,1% des voix contre 33,9%.

Le président sortait était arrivé en tête du premier tour avec 27,84% des voix devant Marine Le Pen 23,15%.

Les programmes des deux candidats proposent une vision radicalement différente sur l'Europe, l'économie, le pouvoir d'achat, les relations avec la Russie, les retraites, l'immigration, l'environnement...

Dans l'entre-deux tours, les deux candidats ont courtisé les 7 millions d'électeurs de M. Mélenchon, en insistant sur les aspects sociaux ou populaires de leurs programmes.

Les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin pour les législatives où le nouveau président cherchera à obtenir la majorité nécessaire pour gouverner.

Un autre "troisième tour" se prépare dans la rue où risquent de converger, sur fond d'inflation galopante, tous les insatisfaits du scrutin présidentiel.

T.Wright--AT