Arizona Tribune - Washington réunit ses alliés pour armer l'Ukraine, Guterres plaide pour des couloirs humanitaires

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Washington réunit ses alliés pour armer l'Ukraine, Guterres plaide pour des couloirs humanitaires
Washington réunit ses alliés pour armer l'Ukraine, Guterres plaide pour des couloirs humanitaires / Photo: Wojtek RADWANSKI - AFP/Archives

Washington réunit ses alliés pour armer l'Ukraine, Guterres plaide pour des couloirs humanitaires

Les Etats-Unis sont prêts à "remuer ciel et terre" pour faire gagner l'Ukraine contre la Russie, a affirmé mardi le chef du Pentagone au cours d'une réunion avec ses homologues alliés en Allemagne, tandis que le secrétaire général de l'ONU plaidait à Moscou pour des couloirs humanitaires permettant d'évacuer les civils des zones bombardées.

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"L'Ukraine croit clairement qu'elle peut gagner et c'est aussi le cas de tout le monde ici", a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à l'ouverture de cette rencontre organisée par Washington sur la base aérienne américaine de Ramstein, afin d'accélérer les livraisons d'équipements militaires que l'Ukraine réclame pour repousser l'invasion russe déclenchée le 24 février.

"Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire", a ajouté le ministre, qui s'est rendu dimanche avec le secrétaire d'Etat Antony Blinken à Kiev, où ils ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Après avoir initialement rechigné à fournir des armes offensives à l'Ukraine, les Etats-Unis, comme la Grande-Bretagne, la France et la République tchèque ont sauté le pas. Même l'Allemagne, particulièrement réticente, devait annoncer mardi la livraison de chars de type "Guepard", spécialisés dans la défense antiaérienne, a dit une source gouvernementale.

Selon Mike Jacobson, un spécialiste civil de l'artillerie, les Occidentaux veulent permettre aux Ukrainiens de riposter aux bombardements russes de longue portée, qui visent à faire reculer le gros des forces ukrainiennes pour ensuite envoyer chars et soldats occuper le terrain.

A plus long terme, "nous voulons voir la Russie tellement affaiblie qu'elle ne pourra plus faire le genre de choses qu'elle a faites en envahissant l'Ukraine", avait affirmé lundi M. Austin.

- Frappes russes -

Pour le moment, sur le front du Donbass, la situation est compliquée et, "sur le plan du moral, ce n'est pas rose du tout", a dit à l'AFP Iryna Rybakova, l'officière de presse de la 93e brigade ukrainienne.

Plusieurs localités comme Izioum et Kreminna sont tombées ces deux dernières semaines et l'armée russe continue de grignoter du terrain, poche par poche.

Dans les régions du Donbass comme dans le sud, "l'ennemi effectue des frappes sur les positions de nos troupes sur toute la longueur de la ligne de front avec mortiers, artillerie et lance-roquettes multiples", a expliqué mardi le ministère ukrainien de la Défense sur Telegram.

Dans la région de Lougansk notamment, la ville de Popasna continue d'être pilonnée, avec trois morts retrouvés sous les décombres d'un immeuble effondré, a déclaré mardi son gouverneur Serguiï Gaïdaï. Et dans la région de Donetsk, au moins deux civils ont été tués et six blessés dans différentes localités, d'après son gouverneur Pavlo Kyrylenko.

Dans le sud, deux missiles russes ont touché mardi matin la ville de Zaporijjia, faisant au moins un mort et un blessé et atteignant une entreprise non précisée, selon l'administration régionale.

Zaporijjia, un grand centre industriel sur le Dniepr a été ces dernières semaines le point d'accueil des civils ukrainiens fuyant le siège de Marioupol et d'autres villes bombardées du Donbass. Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé mardi que cette cité se préparait maintenant à une attaque des Russes en provenance de la côte.

Zaporijjia est aussi proche de la plus grande centrale nucléaire de l'Ukraine où la situation est suivie de près par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Son patron Rafael Grossi visitait mardi Tchernobyl, dont les forces russes se sont retirées fin mars.

- Azovstal toujours pilonnée -

La situation semble par ailleurs bloquée à Marioupol, un port stratégique à la pointe sud du Donbass presque entièrement contrôlé par les Russes mais dans lequel sont toujours coincés quelque 100.000 civils, selon Kiev.

Les forces russes continuent d'y pilonner le vaste complexe métallurgique Azovstal, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens avec, disent-ils, près de 1.000 civils, a souligné mardi le gouverneur Kyrylenko.

Dans une conversation téléphonique mardi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine a martelé que "les autorités de Kiev (devaient) prendre leurs responsabilités politiques et, guidées par des principes humanitaires, intimer l'ordre de déposer les armes" aux combattants, selon le Kremlin.

- Guterres à Moscou -

C'est dans ce contexte que le secrétaire général des Nations unies était mardi à Moscou, sa première visite dans la capitale russe depuis le début d'un conflit qui a chamboulé les grands équilibres mondiaux et anéanti toute coopération entre la Russie et les Occidentaux.

"J'ai proposé la création d'un groupe de contact réunissant la Russie, l'Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d'ouverture de couloirs humanitaires", a déclaré Antonio Guterres pendant un point presse avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

"Nous avons besoin d'urgence" de tels couloirs d'évacuation de civils "réellement sûrs et efficaces", a-t-il ajouté.

Sergueï Lavrov a quant à lui assuré que la Russie voulait "protéger les populations civiles" et était "prête à coopérer avec nos collègues des Nations unies pour soulager les souffrances des populations civiles".

M. Guterres s'est aussi dit prêt à "mobiliser pleinement" les ressources pour "sauver des vies" à Marioupol.

- Inquiétude en Moldavie

A un moment où les pourparlers russo-ukrainiens semblent plus que jamais dans l'impasse, la menace d'une extension du conflit demeure, notamment à la Moldavie, à la frontière sud de l'Ukraine.

La présidente moldave a réuni mardi son conseil de sécurité nationale après une série d'explosions dans la région séparatiste de Transdniestrie, soutenue par Moscou.

"Nous appelons nos concitoyens à rester calmes", a déclaré la présidente Maïa Sandu, dénonçant une "tentative pour accroître les tensions". Elle a annoncé un renforcement des contrôles dans les transports et des patrouilles aux frontières.

"La Russie veut déstabiliser la région de Transdniestrie et laisse entendre que la Moldavie doit s'attendre à +des invités+", a mis en garde le conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, sur Twitter.

Un général russe, Roustam Minnekaïev, avait dit la semaine dernière que la prise du sud de l'Ukraine permettrait aux Russes d'avoir un accès direct à cette région.

En deux mois, l'invasion de l'Ukraine a jeté sur les routes près de 13 millions d'Ukrainiens. Plus de cinq millions d'entre eux ont fui l'Ukraine, selon l'ONU, qui prévoit qu'ils seront plus de huit millions fin 2022.

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) - qui, au début du conflit, tablait sur quatre millions de réfugiés - demande 1,85 milliard de dollars pour soutenir ses actions et celles de ses partenaires en faveur des personnes fuyant l'Ukraine.

Les Nations unies ont par ailleurs annoncé mardi avoir doublé leur appel d'urgence pour apporter de l'aide humanitaire à 8,7 millions de personnes restées en Ukraine, portant le total à 2,25 milliards de dollars.

burx-cat/uh/bds

B.Torres--AT