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Ukraine: nouveau convoi de l'ONU attendu pour évacuer les civils d'Azovstal
Ukraine: nouveau convoi de l'ONU attendu pour évacuer les civils d'Azovstal / Photo: SERGEY BOBOK - AFP

Ukraine: nouveau convoi de l'ONU attendu pour évacuer les civils d'Azovstal

Un nouveau convoi de l'ONU est attendu vendredi pour évacuer les derniers civils retranchés dans l'aciérie d'Azovstal à Marioupol, dernière poche de résistance ukrainienne dans ce port stratégique du Donbass, sans assurance toutefois d'une trêve des combats.

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Malgré cette incertitude, le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé jeudi que ce nouveau convoi se dirigeait vers la ville martyre, devenue un des symboles de l'invasion russe débutée le 24 février.

"A l'heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d'ici demain matin avec l'espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu'ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité", a déclaré M. Griffiths à Varsovie. Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a confirmé y être associé.

Une centaine de civils avaient déjà pu quitter ce complexe le week-end dernier, à l'occasion d'une évacuation organisée avec l'ONU et le CICR.

Le président ukrainien Wolodymyr Zelensky a assuré jeudi soir dans son message vidéo quotidien que les forces russes continuaient à pilonner l'aciérie en dépit de la promesse russe d'une trêve de trois jours débuté jeudi matin.

Les bombardements russes continuent à faire rage "alors que des civils doivent encore être évacués, des femmes, des enfants", a-t-il dit dans ce message diffusé sur sa page Facebook.

- "La mort en permanence" -

"Imaginez cet enfer ! et il y a des enfants ! Plus de deux mois de bombardement sans arrêt, la mort toute proche en permanence", a-t-il ajouté.

Le président russe Vladimir Poutine a de son côté affirmé jeudi soir que "l'armée russe était toujours prête à assurer l'évacuation des civils" d'Azovstal, qui pourraient être encore au nombre de 200, piégés avec les combattants ukrainiens dans ce complexe.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a quant à lui assuré que l'armée russe respectait le cessez-le-feu autour de l'usine, et que des couloirs humanitaires autour d'Azovstal "fonctionnaient".

Ce que les combattants ukrainiens sur place ont démenti. Le commandant-adjoint du régiment Azov, qui défend ces installations, Sviatoslav Palamar, a assuré dans une vidéo que des "combats sanglants" se déroulaient à l'intérieur même du site et que les Russes "ne tenaient pas leur promesse" de trêve.

La prise totale de Marioupol, une cité portuaire de près de 500.000 habitants avant-guerre dévastée par deux mois de siège et de bombardements russes, serait une victoire importante pour la Russie à l'approche du 9 mai, jour où elle célèbre avec un grand défilé militaire sur la Place Rouge sa victoire sur l'Allemagne nazie en 1945.

Les Ukrainiens ont affirmé que les forces russes se préparaient elles-aussi à défiler à Marioupol ce jour-là.

- Offensive freinée -

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, Moscou n'a pu revendiquer le contrôle total que d'une ville d'importance, celle de Kherson, dans le sud.

Dmitri Peskov a reconnu jeudi que le soutien occidental avait freiné l'"opération militaire spéciale" russe déclenchée le 24 février.

"Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (...), ces actions ne permettent pas d'achever rapidement" l'offensive, a-t-il lâché.

Le New York Times a écrit que les renseignements fournis par Washington à Kiev avaient permis de cibler plusieurs généraux russes. Des informations démenties jeudi par le Pentagone.

Ces actions "ne sont toutefois pas en mesure d'empêcher" la Russie d'atteindre ses "objectifs" en Ukraine, a ajouté M. Peskov, après dix semaines d'une opération militaire qui a fait des milliers de morts, poussé à l'exil plus de cinq millions d'Ukrainiens. La Russie soutient que l'un des objectifs initiaux était de "dénazifier" le pays.

A ce sujet, le président russe a présenté jeudi ses excuses au Premier ministre israélien Naftali Bennett pour les propos de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, afirmant qu'Adolf Hitler avait du "sang juif", selon un communiqué du bureau de M. Bennett.

Volodymyr "Zelensky fait valoir cet argument: comment le nazisme peut-il être présent (en Ukraine) s'il est lui-même juif. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif", avait déclaré M. Lavrov dimanche soir au groupe de médias italien Mediaset.

Retranscrite par le ministère russe des Affaires étrangères, cette allégation, qui fait référence à des rumeurs régulièrement démenties par les historiens, a suscité la colère d'Israël.

- Confiscation -

Sur le front diplomatique, le président du Conseil européen Charles Michel s'est prononcé jeudi pour une confiscation des avoirs russes gelés dans l'UE dans le cadre des sanctions contre la Russie, afin d'aider à reconstruire l'Ukraine.

Le président ukrainien a de son côté lancé jeudi une campagne mondiale de levée de fonds pour l'Ukraine, via une plateforme.

"En un clic, vous pouvez donner des fonds pour aider nos défenseurs, sauver nos civils et reconstruire l'Ukraine", a-t-il expliqué dans une vidéo sur Twitter. La page d'accueil de la plateforme propose de choisir entre un don pour financer la défense, l'aide médicale ou la reconstruction.

Plus de six milliards d'euros "pour aider l'Ukraine et tous ceux qui (la) soutiennent" ont parallèlement été collectés au cours d'une conférence internationale des donateurs à Varsovie, a annoncé jeudi le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.

Enfin, l'ONU et plusieurs pays ont appelé jeudi à l'arrêt de la guerre de la Russie en Ukraine, sans guère évoquer une relance de leurs pourparlers de paix apparemment au point mort.

"L'invasion de l'Ukraine par la Russie est une violation de son intégrité territoriale et de la Charte des Nations unies", a répété le secrétaire général de l'Organisation, Antonio Guterres, lors d'une réunion du Conseil de sécurité organisée par Washington.

Ch.P.Lewis--AT