Arizona Tribune - Remaniement: Castex s'apprête à démissionner, le nom de son successeur attendu dans l'après-midi

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Remaniement: Castex s'apprête à démissionner, le nom de son successeur attendu dans l'après-midi
Remaniement: Castex s'apprête à démissionner, le nom de son successeur attendu dans l'après-midi / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Remaniement: Castex s'apprête à démissionner, le nom de son successeur attendu dans l'après-midi

Jean Castex a quitté Matignon peu avant 16H00 pour présenter sa démission, prélude à la nomination de son successeur, alors que le nom d'Elisabeth Borne revenait avec insistance parmi les conseillers de l'exécutif.

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"C'est une nouvelle ère qui s'ouvre", avait commenté dimanche auprès du journal Le Parisien Jean Castex. Celui qui s'est auto-proclamé "Premier ministre de l'intendance" a affirmé partir "sans remords, ni regrets", après près de deux ans à Matignon, où il se trouvait lundi à la mi-journée, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les yeux se tournent désormais vers Emmanuel Macron, qui a reçu lundi à déjeuner le président du Conseil européen, Charles Michel. Il avait assuré il y a une semaine à Berlin qu'il savait déjà le nom de son prochain Premier ministre, doté selon lui d'un profil "social", "écologique" et "productif".

Depuis, les rumeurs vont bon train. Seule certitude, croit savoir son entourage: ce sera une femme. D'autant que 74% des Français sont pour, selon un sondage Ifop publié dans le JDD.

Pour le chef du MoDem François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, il faut une personne, homme ou femme, qui ait "du leadership, de l'expérience". Et il faut une empathie assez grande avec le chef de l'Etat car, "quand le président de la République déteste le Premier ministre, les choses ne peuvent que tourner mal", a-t-il souligné dimanche au Grand Jury, citant le cas de François Mitterrand et de son Premier ministre Michel Rocard (1988-1991).

- Elisabeth Borne ? -

Après un week-end dominé par les noms des anciennes ministre Catherine Vautrin (ex-LR), Valérie Létard (centriste) ou Marisol Touraine (ex-PS), c'est celui de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, qui bruissait parmi plusieurs conseillers de l'exécutif lundi après-midi.

Cette technicienne tenace, jugée loyale, est perçue par la macronie comme ayant fait ses preuves au gouvernement pendant tout le dernier quinquennat, des Transports au Travail en passant par l'Ecologie.

Outre l'avantage d'être une femme, cette ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal a également le mérite d'appartenir à l'aile gauche de la macronie, un atout à l'heure où s'annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par "la mère des batailles" sur les retraites.

Plaçant "la justice sociale et l'égalité des chances" au coeur de ses combats, l'hypothèse de sa nomination était toutefois vue avec circonspection par certains lieutenants d'Emmanuel Macron, jugeant le profil de cette ingénieure devenue préfète "pas assez politique", alors qu'elle doit affronter pour la première fois le suffrage universel lors des législatives de juin dans le Calvados.

- "Machiste" -

Si l'hypothèse d'une femme Première ministre se confirmait, Edith Cresson, la seule à avoir occupé le poste (1991-1992), lui souhaite dans le JDD "beaucoup de courage" avec une classe politique "machiste".

Le choix est d'autant plus attendu qu'il viendra confirmer ou non l'orientation qu'entend se donner le chef de l'Etat, qui a promis de tenir compte de la colère exprimée par de nombreux Français pendant la crise des "gilets jaunes" et lors de l'élection présidentielle, et de changer de méthode.

"La composition du nouveau gouvernement, l'identité des grands ministres, l'identité du ou de la Première ministre peut avoir une importance très forte sur les élections législatives", a souligné dimanche soir sur LCI le sondeur Frédéric Dabi, de l'Ifop.

Il rappelle que "la nomination d'Edouard Philippe en 2017 avait permis à la majorité présidentielle de casser la droite en plusieurs morceaux".

Mais, relève-t-il, "l'impatience des Français" se focalise surtout "sur des questions d'inflation, de pouvoir d'achat, d'environnement et de sécurité" auxquelles il va falloir répondre dans un contexte anxiogène de crise du Covid et de guerre en Ukraine qui favorisent l'envolée les prix de l'énergie et de l'alimentation.

Pour l'heure, le bloc présidentiel est crédité de quelque 26% d'intentions de vote aux législatives et conserverait une majorité à l'Assemblée nationale, défié toutefois par la Nouvelle union populaire écologique et sociale entre LFI, EELV, PS et PCF (Nupes), qui obtiendrait 28% et le Rassemblement national (24%) de Marine Le Pen.

Ces oppositions accusent M. Macron de "casse sociale", fustigeant notamment la réforme de la retraite à 64-65 ans annoncée.

Le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui a recueilli 22% des voix au premier tour de la présidentielle, a lui annoncé dimanche vouloir porter le Smic à 1.500 euros net en cas de succès de Nupes aux législatives.

T.Wright--AT