Arizona Tribune - Sur la côte landaise, de l'habitat participatif et solidaire face à la crise du logement

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Sur la côte landaise, de l'habitat participatif et solidaire face à la crise du logement
Sur la côte landaise, de l'habitat participatif et solidaire face à la crise du logement / Photo: Gaizka IROZ - AFP

Sur la côte landaise, de l'habitat participatif et solidaire face à la crise du logement

Appartements accessibles, restaurant coopératif, atelier bricolage, toitures potager et rooftop pour tous avec vue sur l'océan... Un projet géant d'habitat participatif et solidaire accueille ses premiers résidents à Tarnos, commune landaise qui rattrape progressivement son retard en logements sociaux.

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Deux ans et demi après le début des travaux, et en attendant la fin des peintures dans les parties communes, sont livrés les premiers appartements de la résidence Grândola.

Les trois bâtiments situés à côté de la mairie de ce fief communiste du sud des Landes, comprennent 108 logements : 33 en locatif social gérés par le bailleur social départemental XL Habitat et 75 en accession à la propriété sous bail réel solidaire (BRS) portés par le Comité ouvrier du logement (COL), basé à Anglet (Pyrénées-Atlantiques).

Dans ce projet à 27 millions d'euros, le prix de vente moyen est à 2 840€/m², 45% en deçà du prix du marché, avec clause anti-spéculative à la revente.

- Ateliers mobilité et bricolage -

"On y est allés ensemble pour porter ce risque ensemble, avec la mairie également" qui a fait un effort sur le prix du foncier, explique à l'AFP Maryline Perronne, directrice de XL Habitat qui s'est associé au COL sur ce projet via une Société civile de construction vente (SCCV).

"A terme, avec deux futures tranches de résidences à caractère social à côté, il y aura là plus de 300 logements, ce qui en fera un des projets participatifs les plus importants en France. A cette échelle-là, ça n'existe pas", assure Imed Robbana, le directeur général du COL.

A Grândola, clin d'oeil à l'hymne de la Révolution des oeillets "Grândola Vila Morena" célébrant la fraternité des habitants d'une ville portugaise proche d'une commune avec qui Tarnos est jumelée, les futurs résidents ont été associés au projet, via la coopérative toulousaine Faire Ville.

"On a pu acheter un T4 à 249.000 euros, au lieu de 350 à 400.000 euros dans le privé, ce qui était impossible pour notre budget", explique Benoît Quintin, qui va emménager dans un appartement avec grande terrasse avec sa femme et leurs deux enfants.

"Et ce côté participatif m'a beaucoup plu, il y a eu une dizaine de réunions sur un an et demi pour mettre en place de l'entraide entre voisins, voir comment faire participer des gens de l'extérieur, imaginer les parties communes, etc.", ajoute-t-il.

Le rez-de-chaussée accueillera bientôt un restaurant coopératif, des espaces mobilité et bricolage ainsi qu'une salle de diffusion culturelle (concerts, …) dont les portes conservent les oeuvres de l'exposition sur le street-artiste Banksy organisée cet automne dans l'immeuble en chantier.

- "Densification heureuse" -

Les grands balcons et terrasses des étages sont largement végétalisés avec un système de récupération d'eau de pluie, et des toitures - certaines en espace public sous gestion communale - accueilleront une serre, des potagers, un espace de coworking et un snack-bar ouvert à tous.

"C'est comme un laboratoire expérimental où on est acteur de son logement avec l'espoir que ces usages fassent boule de neige sur la ville", commente le maire Marc Mabillet.

Alors que 500 Tarnosiens sont en attente de logement social selon la mairie, plusieurs nouvelles résidences sociales sont en projet sur cette commune côtière de 13.000 habitants qui vient de signer un contrat de mixité sociale avec l'Etat et devrait réussir à passer d'ici 2027, de 22 à 25 % de logements sociaux.

"Le modèle de la maison individuelle n'est pas soutenable au niveau foncier", surtout à l'heure de la loi zéro artificialisation nette (ZAN), plaide le maire qui préfère "miser sur la densification heureuse".

Mais à Grândola, quand les T2 et T3 se sont arrachés, les derniers appartements encore à vendre sont sept T4 et T5.

"Il faut convaincre des familles de faire le deuil de la maison, fait valoir Jean-Baptiste Darroquy, responsable commercial au COL. Ici, avec les grandes terrasses privées et les espaces verts pour tous, on peut quasiment se sentir comme dans une maison."

D.Johnson--AT