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Soudan: le chef de l'armée retrouve son quartier général à Khartoum
Soudan: le chef de l'armée retrouve son quartier général à Khartoum / Photo: - - AFP/Archives

Soudan: le chef de l'armée retrouve son quartier général à Khartoum

Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, a retrouvé dimanche son quartier général à Khartoum, qu'il avait dû abandonner en août 2023 à ses rivaux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR)

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Ce retour intervient deux jours après une attaque de drone contre le principal hôpital d'El-Facher - la capitale du Darfour-nord, dans l'ouest du Soudan, assiégée par les FSR - qui a fait 70 morts.

Dans la guerre qui ravage le Soudan depuis avril 2023 et dont les principales victimes sont les civils, ce bilan a été qualifié dimanche d'"effroyable" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Nos forces sont au meilleur de leur forme", a déclaré le général Burhane dans le quartier général, selon une video diffusée par l'armée. Il a ajouté que les FSR de son rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, étaient "condamnées à disparaître".

La reconquête de son QG est la plus grande victoire de l'armée dans la capitale depuis la reprise d'Omdurman, ville jumelle de Khartoum sur la rive ouest du Nil, il y a près d'un an.

L'armée soudanaise contrôle, selon des témoins, la majeure partie de Bahri (Khartoum-Nord), ainsi que le nord et le centre d'Omdurman. À Khartoum, elle tient aussi la base du Corps blindé dans le sud de la capitale.

Au début du conflit, l'armée avait perdu Khartoum et Omdurman. Encerclé dans son quartier général, le général Burgane s'était échappé en hélicoptère en août 2023 pour Port-Soudan, devenu la capitale de facto du pays.

Dans un communiqué vendredi, l'armée avait déclaré avoir fait la jonction entre ses troupes à Khartoum-Nord et à Omdurman et celles à proximité du quartier général.

L'armée avait ajouté avoir "expulsé" les FSR de la raffinerie de Jaili, au nord de la capitale, la plus grande du pays, dont les paramilitaires revendiquaient le contrôle depuis le début de la guerre.

Il y a deux semaines, elle avait repris le contrôle de Wad Madani, au sud de Khartoum, sécurisant un carrefour clé avec les États environnants.

Le conflit au Soudan a déclenché une catastrophe humanitaire, tué des dizaines de milliers de personnes et déraciné plus de 12 millions d'habitants.

La famine sévit dans certaines régions, en particulier dans l'ouest et le sud du pays.

- "Violation du droit humanitaire" -

Au Darfour-Nord, l'attaque visant l'hôpital saoudien d' El-Facher, a fait 70 morts et 19 blessés parmi les patients et leurs accompagnants, a indiqué le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur X.

"Lors de l'attaque, l'hôpital était plein de patients recevant des soins", a-t-il ajouté.

Dans une rare déclaration sur le conflit, l'Arabie saoudite a dénoncé dimanche une "violation du droit international et du droit international humanitaire".

Elle a appelé les belligérants à la "protection des travailleurs médicaux et humanitaires" et à éviter de "cibler les civils".

Les FSR, qui contrôlent la majorité du Darfour, assiègent El-Facher depuis mai.

- "Le meilleur remède, c'est la paix" -

L'AFP n'a pas pu vérifier de manière indépendante l’origine de l'attaque contre l'hôpital.

Mais selon des militants locaux, les FSR avaient exigé que l'armée et ses alliés quittent la ville avant mercredi, en prévision d'une offensive.

Des combats intermittents sont signalés depuis dans la ville, notamment des tirs d'artillerie des FSR sur le camp de déplacés d'Abou Chouk, touché par la famine et où des bombardements ont tué huit personnes vendredi, selon la Coordination générale des camps pour déplacés et réfugiés du Darfour.

Une source médicale avait indiqué que les urgences de l'hôpital saoudien avaient déjà été prises pour cible par un drone des FSR "il y a quelques semaines".

Selon l'OMS, un autre établissement à Al-Malha, au nord d'El-Facher, a également été attaqué.

Les deux camps sont accusés de cibler des civils et bombarder sans discrimination des zones résidentielles, les FSR étant spécifiquement accusées de nettoyage ethnique, violences sexuelles systématiques et de siège de villes entières.

Les États-Unis ont annoncé des sanctions contre les deux belligérants.

Dans tout le pays, jusqu'à 80% des établissements de santé sont hors service, selon les chiffres officiels.

"Nous continuons d'appeler à la cessation de toutes les attaques contre les soins de santé et à permettre un accès complet pour la restauration rapide des installations endommagées", a souligné M. Ghebreyesus.

"Par-dessus tout, le peuple soudanais a besoin de paix. Le meilleur remède est la paix", a-t-il ajouté.

M.White--AT