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LVMH ralentit en 2024 et son PDG dénonce une surtaxe en préparation
LVMH ralentit en 2024 et son PDG dénonce une surtaxe en préparation / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP

LVMH ralentit en 2024 et son PDG dénonce une surtaxe en préparation

Le géant du luxe LVMH a connu comme tout le secteur une année 2024 chahutée, avec un recul de ses ventes et une baisse de son bénéfice, et son PDG Bernard Arnault se veut confiant pour 2025 mais dénonce la menace de surtaxe qui plane sur son groupe en France.

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"Une fois n'est pas coutume, je ne parlerai pas d'année record", a concédé le PDG du numéro un mondial du luxe en présentant les résultats de 2024: le bénéfice a plongé de 17%, à 12,55 milliards d'euros, et le chiffre d'affaires s'est replié de 2% à 84,7 milliards d'euros.

Bernard Arnault a aussi dénoncé la surtaxe d'impôt sur les sociétés en préparation en France pour les plus grosses entreprises, estimant qu'il s'agit d'une "taxe sur le made in France" qui "pousse à la délocalisation".

"Je reviens des USA et j'ai pu voir le vent d'optimisme qui régnait dans ce pays. Et quand on revient en France, c'est un peu la douche froide", a dit le milliardaire français, qui était présent en famille à l'investiture du président américain Donald Trump.

"Aux USA, les impôts vont descendre à 15%, les ateliers sont subventionnés dans une série d'Etats (...) Quand on revient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c'est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal!", a-t-il lancé. "C'est la taxation du made in France."

Le gouvernement français compte appliquer une surtaxe durant seulement un an, mais selon Bernard Arnault "personne n'y croit: une fois qu'on a augmenté les impôts de 40%, qui va les baisser de 40%?", a-t-il lancé mardi en marge de la conférence de présentation des résultats.

- Rentabilité en baisse -

L'année 2024 de LVMH a été marquée par "une faiblesse en Asie", sauf au Japon, et une "période électorale incertaine" aux Etats-Unis, marché majeur du luxe. Mais "l'Europe s'en sort pas mal", a détaillé le PDG.

Au total, la rentabilité du groupe a baissé, même si elle reste élevée.

"On a eu trois ans d'euphorie en 2021, 2022 et 2023, on a une année de consolidation en 2024", a relativisé le directeur financier Jean-Jacques Guiony, en évoquant une "légère tendance à l'amélioration aux Etats-Unis et en Europe en fin d'année".

En 2024, la principale division du groupe, la Mode et maroquinerie (Louis Vuitton, Dior, Celine, Fendi...) a vu ses ventes reculer de 3% à 41 milliards d'euros.

Face aux analystes qui pointent des fragilités chez Dior, deuxième pilier de la mode et maroquinerie derrière Louis Vuitton, Bernard Arnault a défendu la marque dirigée par sa fille Delphine comme étant celle parmi les maisons de couture qui "a eu la meilleure performance en 2024". Et il a dit son "espoir" que 2025 "va porter en avant la couture de la maison Dior", comme celle de Vuitton.

- Sephora "exceptionnel" -

Sephora a connu une progression "exceptionnelle", selon le PDG, tirant le chiffre d'affaires de toute la division Distribution sélective, qui a augmenté de 2% à 18 milliards d'euros.

LVMH ne détaille pas les ventes de ses marques mais selon une source proche du dossier, Sephora a atteint les 16 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2024 et vise les 20 milliards en 2028.

Moins de pétillant en revanche du côté du champagne, des vins et des spiritueux: les ventes ont baissé de 11%, à 5,9 milliards d'euros. Bernard Arnault se dit "confiant" de "redresser tout ça" dans un délai de deux ans. Lundi, Jean-Jacques Guiony prendra les rênes de cette division, secondé par l'un des fils Arnault, Alexandre.

Le ventes de parfums et cosmétiques ont légèrement augmenté (2%) et celles des montres et de la joaillerie ont reculé de 3%.

Mais Bernard Arnault s'est dit "très confiant" dans Tiffany, alors que des articles de presse évoquent des difficultés pour la marque américaine de bijoux. "Le résultat de l'année dernière (de Tiffany) est égal au double de celui qui a précédé notre acquisition" de la marque, a-t-il assuré. "Tiffany était une belle endormie, le fait de vouloir la réveiller n'a pas plu à tout le monde.

A.Moore--AT