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Sommet sur l'IA à Paris: place aux centres de données sur le sol français
Sommet sur l'IA à Paris: place aux centres de données sur le sol français / Photo: JOEL SAGET - AFP

Sommet sur l'IA à Paris: place aux centres de données sur le sol français

Devenir la figure de proue de l'intelligence artificielle (IA) en Europe: les ambitions françaises sont grandes pour le sommet mondial à Paris, qui s'est ouvert jeudi avec l'annonce de 35 nouveaux sites "prêts" à accueillir des centres de données.

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Le sommet, coprésidé avec l'Inde, qui se tient jusqu'au 11 février, a débuté à l'école d'ingénieurs Polytechnique avec la première de deux journées de tables rondes aux sujets pointus, tandis que la ministre française chargée de l'IA, Clara Chappaz, a annoncé que 35 sites étaient "prêts à l'emploi" pour accueillir de nouveaux "data centers" sur le territoire national.

Parallèlement, le président Macron doit s'entretenir avec son homologue émirati, Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, avec probablement de nouvelles annonces à la clé.

 

Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche, consacrées à l'IA dans la culture, avant les échanges diplomatiques lundi et mardi, qui devraient aboutir à "une déclaration de volonté de progrès partagée", selon l'envoyée spéciale du président de la République pour le sommet, Anne Bouverot.

Un "business day" sera aussi organisé mardi à Station F, l'incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech.

- "Source ouverte" -

"La chose la plus importante que je voudrais voir ressortir de ce sommet, c'est s'assurer que les plateformes d'intelligence artificielle qui seront largement utilisées dans le futur seront en source ouverte" ("open source"), a affirmé jeudi à l'AFP le Français Yann LeCun, à la tête du laboratoire de recherche en IA de Meta, sur le campus de Polytechnique.

Outre sa défense de ces modèles, dont le code est rendu public afin que des chercheurs ou des entrepreneurs s'en saisissent, il s'érige contre la mise en place de "régulations qui viennent ralentir le progrès scientifique".

Yoshua Bengio, prix Turing 2018 et l'un des chercheurs les plus importants dans l'IA, s'est quant à lui déclaré "optimiste" concernant les résultats du sommet.

L'objectif "est d'amener les décideurs publics de haut niveau à accorder un peu de leur attention aux discussions sur les côtés bénéfiques et dangereux de l'IA", a t-il déclaré depuis l’École normale supérieure où il a présenté le premier rapport international sur la sécurité de cette technologie.

La participation d'une centaine de pays est annoncée lundi et mardi, avec le vice-président américain J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Olaf Scholz.

L'incertitude persiste quant à la présence d'Elon Musk et à celle de Liang Wenfeng, fondateur de la dernière start-up en vue, la chinoise DeepSeek, avec lequel l'Élysée est en "discussions".

"L'IA doit passer des laboratoires de recherche aux institutions du monde réel. Pour que l'IA serve vraiment la société, nous avons besoin de liens solides entre le milieu universitaire, l'industrie et l'entrepreneuriat", a martelé Clara Chappaz, depuis Polytechnique.

- "Voix de la France" -

Une déclaration qui s'est accompagnée d'annonces pour le secteur en France: les nouveaux sites destinés à accueillir des centres de données pour l'intelligence artificielle, une technologie qui en est très consommatrice, occuperont quelque 1.200 hectares et leur localisation sera dévoilée en début de semaine prochaine.

Parallèlement, le ministre de l'Action publique et de la fonction publique Laurent Marcangeli a indiqué qu'un logiciel conversationnel similaire à ChatGPT serait bientôt mis à la disposition des 5,7 millions d'agents publics.

Les équipes de MistralAI, rival français des géants américains qui a signé un partenariat avec l'AFP, ont aussi profité de l'occasion pour annoncer l'arrivée d'une application de leur outil Le Chat (équivalent de ChatGPT) dans les magasins de Google et Android.

Quant à OpenAI, le créateur de ChatGPT a annoncé qu'il permettra à certains clients européens de stocker les données de leurs conversations avec ses agents conversationnels au sein de l'UE, plutôt qu'aux États-Unis ou ailleurs, leur donnant la maitrise de ces précieuses informations.

Enfin, au sujet de l'irruption de DeepSeek et de l'annonce d'un plan de financement de 500 milliards de dollars par les États-Unis pour développer des infrastructures dans l'IA, Anne Bouverot s'est voulue rassurante.

"La conversation récente sur l'IA, avec ce que les États-Unis annoncent d'un côté et la Chine de l'autre, nous trouvons que cela renforce plutôt la voix que la France porte, qui est une voix avec des talents, avec de l'open source", a-t-elle déclaré à la presse.

B.Torres--AT