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Législatives au Kosovo: majorité pour le Premier ministre, mais coalition en vue
Législatives au Kosovo: majorité pour le Premier ministre, mais coalition en vue / Photo: Armend NIMANI - AFP

Législatives au Kosovo: majorité pour le Premier ministre, mais coalition en vue

Le parti du Premier ministre social-démocrate sortant du Kosovo a remporté les élections législatives selon un décompte officiel presque achevé lundi soir, mais avec moins de 41% des voix, Albin Kurti est loin de la majorité absolue et devra se trouver des alliés.

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Selon les résultats publiés par la Commission électorale du Kosovo dans la soirée, sur 99,17% des bulletins dépouillés, Vetevendosje (Autodétermination) devance le Parti démocratique du Kosovo (PDK, droite) qui remporte 22,15% des voix, et la Ligue démocratique du Kosovo (LDK, centre-droit) à 17,59%.

Il est possible que le décompte des voix restantes prenne du temps, car il s'agit probablement des voix de l'étranger, ou des "votes conditionnels" : la loi kosovare autorise les citoyens à voter même s'ils n'ont pas de pièce d'identité sur eux, mais leur identité doit ensuite être vérifiée.

Malgré ce qui s'annonce comme une majorité relative, M. Kurti, 49 ans, a revendiqué la victoire quelques heures après la fermeture des bureaux de vote dimanche. "Sans aucune hésitation, nous formerons un gouvernement" et "félicitations pour notre victoire", a-t-il lancé à ses partisans.

Reste à savoir quelle coalition sera possible.

"Toutes sortes de combinaisons sont possibles", avance Mazllum Baraliu, professeur spécialiste du système électoral : "un gouvernement minoritaire, où Vetevendosje formera une coalition avec deux (petits) partis qui étaient sur la liste VV pendant la campagne (...) les partis d'opposition peuvent également être combinés avec des groupes minoritaires pour former un gouvernement minoritaire".

Mais aucune de ces coalitions ne serait stable, prévient M. Baraliu.

Le rôle de Vjosa Osmani, la présidente du Kosovo, sera alors déterminant, car "elle peut autoriser le deuxième plus grand parti à former un gouvernement". Et si cela échoue, alors "de nouvelles élections seront inévitablement organisées".

"Les partis d'opposition sortent renforcés de ces élections", a affirmé lundi Bedri Hamza, a la tête de la liste du PDK, ajoutant que son parti ne participerait à "aucune coalition avec VV".

"Il est évident que Vetevendosje n'a pas les chiffres pour faire quoi que ce soit seul", analyse Leart Hoxha, qui ne voit pas non plus quel parti d'opposition pourrait accepter de former une coalition. "Ce sera une année perdue, ce sera un gouvernement qui ne pourra pas avancer sur des projets majeurs. Et il est possible qu'en plus d'une crise politique, nous ayons également une crise sociale", estime cet analyste politique de Pristina.

- Liste serbe -

Sur les 20 sièges réservés aux minorités, la Srpska Lista (Liste serbe) a affirmé avoir remporté les 10 dédiés à la minorité serbe. Dix sièges qui, s'ils sont confirmés, pourraient les placer en position de faiseur de roi au sein d'un Parlement qu'ils ont fréquemment boycotté.

Lors de la dernière législature, les députés serbes ont d'ailleurs arrêté de siéger dès 2022, dans la foulée d'un mouvement de boycott plus général des institutions kosovares par la minorité serbe.

"Nous remercions notre président Aleksandar Vucic (le président de la Serbie, ndlr) pour ses félicitations et son soutien, pas seulement aujourd'hui mais durant toutes ces années", a lancé lors d'une conférence de presse Zlatan Elek, à la tête de ce parti considéré par Pristina comme le bras armé de la Serbie, pays qui n'a jamais accepté l'indépendance du Kosovo.

"Nous n'avons qu'un pays et qu'un président", a-t-il ajouté, la Liste serbe refusant comme Belgrade de reconnaître l'indépendance du Kosovo.

M. Kurti a fait campagne en promettant de gouverner le Kosovo "d'un bout à l'autre" - donc même dans les territoires habités majoritairement par des Serbes, où l'influence de Belgrade est bien plus palpable que celle de Pristina.

L'opposition a de son côté insisté sur la situation économique, espérant fédérer les mécontents des années Kurti, Premier ministre quelques mois en 2020, puis sans discontinuer depuis 2021. Salaires, retraites, bourses étudiantes ont été au coeur de la campagne de la LDK au centre-droit.

Peuplé de 1,6 million d'habitants, le Kosovo - qui a unilatéralement prononcé son indépendance de la Serbie en 2008 - reste l'un des pays plus pauvres du continent en dépit d'une croissance régulière ces dernières années.

Selon les dernières données de la Banque mondiale, le taux de pauvreté y était de 19,2% en 2024, et la croissance y repose principalement sur la consommation et les investissements dans la construction, largement financés par la diaspora.

A.Taylor--AT