Arizona Tribune - La trêve à Gaza mise à l'épreuve après les menaces de Trump

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La trêve à Gaza mise à l'épreuve après les menaces de Trump
La trêve à Gaza mise à l'épreuve après les menaces de Trump / Photo: Menahem KAHANA - AFP

La trêve à Gaza mise à l'épreuve après les menaces de Trump

Le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Gaza est mis à l'épreuve mardi après que Donald Trump a promis "l'enfer" au mouvement islamiste palestinien s'il ne relâchait "tous les otages" israéliens d'ici samedi.

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Le Hamas a répondu au président américain, premier allié d'Israël, en affirmant que "le langage des menaces est sans valeur et ne fait que compliquer les choses".

"Trump doit se rappeler qu'il y a un accord (de trêve) qui doit être respecté par les deux parties (Israël et le Hamas) et que c'est le seul moyen de faire revenir les prisonniers", a déclaré Sami Abou Zouhri, un chef du mouvement palestinien.

Le patron de l'ONU a appelé le Hamas à poursuivre la libération des otages. "Nous devons éviter à tout prix une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie."

Après 15 mois de guerre dans le territoire palestinien assiégé par Israël, un accord de trêve conclu par l'intermédiaire des médiateurs internationaux -Qatar, Etats-Unis, Egypte, est entré en vigueur le 19 janvier, prévoyant l'arrêt des hostilités, la libération des otages contre des prisonniers palestiniens et une aide humanitaire accrue à Gaza.

Mais lundi, le Hamas a menacé de reporter la prochaine libération d'otages prévue samedi dans le cadre de l'accord de trêve, en accusant Israël de le violer. Il a assuré que "la porte reste ouverte" pour une libération samedi si Israël "s'acquitte de ses obligations".

- "Annulez-le!" -

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a aussitôt ordonné à son armée de se préparer à "tous les scénarios" et envoyé des renforts autour de la bande de Gaza.

Dans ce contexte de menaces, Donald Trump, qui prône une prise en main américaine de Gaza et un déplacement de ses quelque 2,4 millions d'habitants, hors du territoire, est intervenu en qualifiant de "terrible" la menace du Hamas de reporter les libérations.

"Si tous les otages ne sont pas ramenés d'ici samedi midi (...) je dirais: +annulez-le (l'accord de trêve) et rien ne va plus, qu'un véritable enfer se déchaîne+", a-t-il déclaré à la presse.

Cette exigence va plus loin que les termes de l'accord de trêve.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre, l'accord prévoit la libération de 33 otages, dont huit annoncés comme morts, en échange de 1.900 Palestiniens détenus par Israël, durant une première phase courant sur six semaines.

Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, en plus de cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens.

Soixante-treize otages sont toujours retenus à Gaza, dont au moins 35 sont morts selon l'armée.

Mardi, l'armée et le Kibboutz de Kissoufim ont annoncé la mort en captivité à Gaza de Shlomo Mansour, 86 ans, enlevé chez lui au kibboutz lors de l'attaque du Hamas.

Le 8 février, trois otages israéliens, très éprouvés physiquement, ont été libérés lors d'une nouvelle mise en scène orchestrée par le Hamas à Gaza, en échange de 183 Palestiniens, cinquième échange depuis le 19 janvier.

La deuxième phase du cessez-le-feu est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.

Les négociations sur la deuxième phase, qui auraient dû déjà être en cours selon l'accord, n'ont pas encore commencé.

- Arrêter les aides ? -

L'offensive israélienne a fait au moins 48.208 morts, en majorité des civils, à Gaza et provoqué des destructions colossales et un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Recevant la semaine dernière à Washington Benjamin Netanyahu, Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis allaient prendre le "contrôle" de Gaza afin de la reconstruire et la développer économiquement, proposant de déplacer les Gazaouis notamment en Jordanie ou en Egypte.

Dans une interview à Fox News, il a ensuite affirmé que les Palestiniens ne pourraient plus retourner à Gaza car "ils auront des logements bien meilleurs".

Le plan Trump a soulevé un tollé international et a été rejeté par les Palestiniens, la Jordanie et l'Egypte, deux pays parmi les plus importants bénéficiaires de l'aide américaine.

Lundi, M. Trump a averti qu'il envisageait d'arrêter les aides à l'Egypte et à la Jordanie si elles n'accueillaient pas les Palestiniens.

Le président américain doit rencontrer mardi le roi de Jordanie Abdallah II.

G.P.Martin--AT