Arizona Tribune - Zelensky prêt à des échanges de territoires, signes de détente entre Washington et Moscou

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Zelensky prêt à des échanges de territoires, signes de détente entre Washington et Moscou
Zelensky prêt à des échanges de territoires, signes de détente entre Washington et Moscou / Photo: Tetiana DZHAFAROVA - AFP

Zelensky prêt à des échanges de territoires, signes de détente entre Washington et Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis, qui ont vu un bon augure dans la libération d'un Américain par Moscou.

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Si le président américain Donald Trump parvient à amener l'Ukraine et la Russie à la table des négociations, "nous échangerons un territoire contre un autre", a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian, tout en ajoutant qu'il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour.

Le président ukrainien a estimé que l'Europe seule ne pourrait garantir la sécurité de son pays. "Les garanties de sécurité sans l'Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité", a-t-il affirmé.

M. Zelensky doit d'ailleurs rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l'émissaire spécial américain sur l'Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d'Etat Marco Rubio.

Donald Trump s'est engagé à mettre rapidement fin au "carnage" de la guerre en Ukraine, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d'aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.

Le président américain a dit mardi espérer que la libération par la Russie d'un Américain condamné à 14 ans de prison pour possession de drogue marque le "début d'une relation" pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

- "Bonne direction" -

"La Russie nous a très bien traités" dans ce dossier, s'est-il félicité.

Marc Fogel, 63 ans, qui était détenu en Russie depuis 2021, a été libéré et sera de retour aux Etats-Unis "en soirée", ramené par l'émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé la Maison Blanche, rendant ainsi publique cette mission.

L'administration Trump "a négocié un échange qui montre la bonne volonté des Russes et qui signale que nous allons dans la bonne direction pour mettre fin à la guerre terrible et violente en Ukraine", a déclaré l'exécutif américain dans un communiqué, sans donner plus de détails sur les termes de cet échange.

M. Fogel, ancien employé de l'ambassade américaine et qui travaillait alors comme enseignant dans une école américaine à Moscou, avait été arrêté en possession de marijuana, selon lui prescrit, assurant ignorer que la loi russe n'en reconnaissait pas l'usage à des fins médicinales.

Donald Trump a également annoncé la prochaine visite en Ukraine de son secrétaire au Trésor Scott Bessent pour y rencontrer le président Zelensky.

La veille, il avait évoqué dans une interview l'hypothèse que l'Ukraine devienne "russe un jour", exigeant au passage une compensation financière pour l'aide américaine apportée à Kiev jusqu'à présent.

"Je veux récupérer" cet argent, a dit M. Trump, ajoutant avoir réclamé à Kiev l'équivalent de 500 milliards de dollars de minerais, des métaux notamment utilisés dans l'électronique.

- "Réalité" -

Réagissant à ces déclarations qui brouillent encore plus les cartes quant à la position de la nouvelle administration, le Kremlin a salué cette reconnaissance d'une "réalité".

"Le fait qu'une part significative de l'Ukraine veuille devenir la Russie et soit déjà devenue la Russie, c'est une réalité", a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en référence aux annexions de quatre régions ukrainiennes revendiquées par Moscou à l'automne 2022.

Kiev redoute tout règlement du conflit qui ne comprendrait pas d'engagements militaires fermes -- comme une adhésion à l'Otan ou le déploiement de troupes de maintien de la paix --, estimant qu'il ne ferait que permettre au Kremlin de préparer sa prochaine attaque.

Le président russe Vladimir Poutine considère que des pourparlers ne pourront avoir lieu que si l'Ukraine dépose les armes, cède les territoires revendiqués par Moscou et renonce à rejoindre l'Otan. Kiev rejette ces conditions, qui constituent de facto une reddition.

L'Ukraine est donc dans une position difficile, sans certitude sur la pérennité de l'aide américaine alors que depuis un an, l'armée russe progresse, malgré de lourdes pertes, face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et manquant d'armements.

Mardi, Moscou a revendiqué la prise d'un nouveau village dans la région ukrainienne de Donetsk (est), celui de Iassenové, situé à une dizaine de kilomètres à l'est de la région de Dnipropetrovsk, que les forces russes pourraient atteindre prochainement pour la première fois.

burs-sst/aem

N.Mitchell--AT