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Sommet de l'UA: conflit en RDC et élection d'un nouveau président de Commission au menu
Sommet de l'UA: conflit en RDC et élection d'un nouveau président de Commission au menu / Photo: PHILÉMON BARBIER - AFP/Archives

Sommet de l'UA: conflit en RDC et élection d'un nouveau président de Commission au menu

Les chefs d'Etat africains se réunissent ce week-end à Addis Abeba pour le sommet annuel de l'Union africaine (UA) qui désignera un nouveau président de sa Commission, en pleine escalade du conflit en République démocratique du Congo (RDC).

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Dans l'est de la RDC, le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a pris fin janvier le contrôle de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, avant de progresser dans la région voisine du Sud-Kivu. En face, l'armée congolaise est notamment soutenue par des troupes sud-africaines et burundaises.

Cette crise s'ajoute à une longue liste de défis à relever pour l'UA, une organisation représentant les près de 1,5 milliard d'Africains, siégeant à Addis Abeba et régulièrement critiquée pour son manque d'efficacité et ses prises de position timorées.

Depuis la récente intensification du conflit, et alors que Kinshasa réclame en vain des sanctions internationales contre Kigali, les appels de la communauté internationale à une désescalade et à un cessez-le-feu se sont multipliés, certains pays et l'ONU demandant également le retrait des troupes rwandaises de l'est de la RDC.

L'UA a elle aussi demandé l'arrêt des combats, mais sans mentionner le Rwanda.

"Le risque que cette guerre pourrait se transformer en une confrontation entre plusieurs pays dans la région des Grands Lacs rappelant les horreurs des années 1990 est élevée", s'alarme dans un rapport l'International Crisis Group (ICG).

- Situation "désastreuse" -

Les récents combats dans l'est congolais, secoué par des violences depuis 30 ans, ont fait au moins 2.900 morts selon l'ONU.

Dans cette situation "désastreuse", l'UA "a les capacités d'être à l'avant-garde des négociations de paix et de faire pression sur tout le monde pour éviter une nouvelle escalade", estime Liesl Louw-Vaudran, chercheuse à l'ICG et spécialiste de l'UA.

La RDC sera au menu d'une réunion des chefs d'Etat du continent prévue vendredi, avant le sommet formel samedi et dimanche, a précisé Paschal Chem-Langhee, coordinateur en charge de la communication du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA.

Il n'a pas précisé si le chef de l'Etat congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame y assisteraient ensemble en personnece qui serait une première depuis plusieurs mois.

Le président angolais João Lourenço, très impliqué depuis plusieurs années dans les tentatives de médiation entre RDC et Rwanda, prendra ce week-end la présidence tournante de l'UA, un rôle honorifique.

A l'issue du sommet, un nouveau président de la Commission de l'UA sera désigné pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat, qui a atteint la limite des deux mandats pour ce rôle exécutif.

Trois candidats se disputent le poste tournant de plus haut représentant de l'organisation panafricaine, réservé cette fois à un représentant de l'Afrique de l'Est: le ministre des Affaires étrangères djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, le vétéran de l'opposition kényane Raila Odinga et l'ancien ministre des Affaires étrangères malgache Richard Randriamandrato.

"Il y a tellement de paramètres que c'est impossible de dire qui va remporter l'élection", a expliqué à l'AFP Benjamin Augé, chercheur au centre Afrique de l'Institut français des relations internationales (Ifri).

"De nombreux dirigeants africains ont promis publiquement de soutenir Raila Odinga mais en fin de compte, cela reste un vote secret", abonde Liesl Louw-Vaudran.

L'élection se fait à la majorité des deux tiers des Etats membres ayant le droit de vote, ce qui exclu six pays actuellement suspendus à la suite de coups d'Etat, comme le Gabon, le Mali ou le Niger.

- Clivantes réparations -

Les chefs d'Etats du continent discuteront également des "réparations" des crimes de la colonisation, thème prévu de ce 38e sommet.

En novembre 2023, le président ghanéen Nana Akufo-Addo avait appelé ses homologues africains à faire front commun sur le sujet, y compris sur l'esclavage transatlantique.

Récemment, certains chefs d'Etats occidentaux ont commencé à reconnaître des torts, et des musées ont commencé à restituer des trésors et oeuvres d'art africain volés.

Mais jusqu'à présent, les dirigeants du continent divergent sur les montants et formes de ces réparations financières.

"Le thème de l'année ne reçoit généralement pas beaucoup d'attention", note Liesl Louw-Vaudran. Pour Paul-Simon Handy, directeur régional Afrique de l'Est à l'Institut des études de sécurité (ISS), le sujet des réparations risque de "cliver" à un moment où les tensions géopolitiques mondiales requièrent "du consensus" et des "plateformes de discussions".

Un contexte notamment marqué par les récentes annonces de Donald Trump de suspendre les programmes d'aide étrangère américains ou de retirer les Etats-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui inquiètent nombre de gouvernements et d'ONG sur le continent.

A.Anderson--AT