Arizona Tribune - Le Hamas dit vouloir respecter la trêve à Gaza, exige qu'Israël fasse de même

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Le Hamas dit vouloir respecter la trêve à Gaza, exige qu'Israël fasse de même
Le Hamas dit vouloir respecter la trêve à Gaza, exige qu'Israël fasse de même / Photo: Omar AL-QATTAA - AFP

Le Hamas dit vouloir respecter la trêve à Gaza, exige qu'Israël fasse de même

Le Hamas a déclaré jeudi vouloir respecter l'accord de trêve dans la bande de Gaza à condition qu'Israël fasse de même, alors qu'un blocage autour du prochain échange d'otages contre des prisonniers palestiniens prévu samedi menace le cessez-le-feu.

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Des sources palestiniennes ont fait état de "progrès" dans les discussions menées par l'Egypte et le Qatar pour tenter de sauver la trêve.

Celle-ci a été mise à rude épreuve ces derniers jours et mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti que les combats pourraient reprendre si les otages retenus à Gaza n'étaient pas libérés samedi.

Le mouvement islamiste palestinien avait de son côté menacé de ne pas libérer un groupe d'otages comme prévu samedi, en accusant Israël de plusieurs violations de l'accord de trêve, notamment d'entraver l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire en ruines.

La trêve, en place depuis le 19 janvier pour une durée initiale de 42 jours, a permis jusqu'à présent un arrêt des combats après 15 mois de guerre et cinq échanges d'otages contre des Palestiniens détenus par Israël.

Mais la suite reste incertaine, alors que les négociations sur la deuxième phase, qui devrait prendre effet début mars, n'ont toujours pas commencé.

"Il y a des progrès", a cependant déclaré à l'AFP une source proche des discussions, indiquant que les médiateurs avaient obtenu une "promesse israélienne de mettre en oeuvre les dispositions du protocole humanitaire" de l'accord dès jeudi matin.

"Nous sommes disposés à mettre en oeuvre" l'accord et à forcer Israël "à s'y conformer totalement", a affirmé Abdel Latif al-Qanou, porte-parole du Hamas.

- "Un enfer insupportable" -

Après la confirmation par les médiateurs de l'accord d'Israël, les "pré-fabriqués, les tentes, le carburant, l'équipement lourd, les médicaments, les matériaux de rénovation des hôpitaux et tout ce qui est lié au protocole humanitaire" pourront commencer à être acheminés dans la bande de Gaza, a précisé à l'AFP une source palestinienne.

Du matériel de construction était prêt jeudi à entrer à Gaza depuis l'Egypte, selon un média proche du renseignement égyptien.

Au pied des façades d'immeubles squelettiques, entre les débris de munitions et les flaques d'eau boueuse, des habitants du territoire voulaient croire au maintien de la trêve.

"A mon avis, la guerre ne va pas reprendre, car personne n'y a intérêt. Ni le Hamas ni Israël ne veulent retourner en guerre", a affirmé à l'AFP Abdul-Nasser Abu al-Omrain, en estimant que les menaces du Hamas n'étaient "qu'une manoeuvre pour faire pression sur Israël afin de permettre l'entrée d'aide, de carburant et de tentes, et d'accélérer le processus de reconstruction".

"Les choses vont de nouveau avancer dans la bonne direction, et les otages israéliens seront libérés", a-t-il ajouté.

Des centaines de milliers de déplacés ont pu regagner le nord du territoire, une région très densément peuplée avant la guerre où les combats ont été les plus destructeurs, où ils ont retrouvé leurs maisons en ruines.

Mais pour Abdul-Nasser Abu al-Omrain, "Gaza est devenu un enfer insupportable, et nous ne pouvons pas y vivre étant donné l'étendue de la destruction".

Mercredi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait menacé de déclencher une "nouvelle guerre" qui permettrait "de donner corps" au projet de Donald Trump pour Gaza, alors que l'armée a déployé des renforts autour du territoire.

- "Marches de solidarité" -

Salué en Israël et décrié à travers le monde, notamment dans les pays arabes, ce plan prévoit de placer Gaza sous contrôle américain et de déplacer ses 2,4 millions d'habitants vers l'Egypte ou la Jordanie, afin de reconstruire le territoire.

Le Hamas a appelé à des "marches de solidarité" à travers le monde en fin de semaine pour protester contre le projet américain.

Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés, sur un total de 33 otages et 1.900 détenus devant l'être d'ici début mars.

Le 8 février, les circonstances de la libération de trois otages au visage émacié, très éprouvés physiquement, contraints de saluer la foule lors d'une mise en scène orchestrée par le Hamas, avaient provoqué la colère d'Israël.

Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.

La deuxième phase de la trêve est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

W.Morales--AT