
-
Washington dit avoir frappé 800 cibles au Yémen depuis mi-mars, huit nouveaux morts selon les Houthis
-
Ukraine: Washington prédit une "semaine cruciale" pour les négociations
-
Dernières heures de campagne électorale dans un Canada bouleversé par une attaque à Vancouver
-
Masters 1000 de Madrid: Zverev se sauve de justesse, Rublev et Pegula sortis au 3e tour
-
Ligue 1: Rome réussit à l'OM, toujours deuxième
-
Italie: Naples passe en tête, l'Inter craque encore
-
C1 féminine: Lyon tombe de haut face à Arsenal
-
Explosion meurtrière en Iran: le guide suprême ordonne une "enquête approfondie"
-
Foot: Liverpool sacré champion d'Angleterre pour la 20e fois
-
Hand: Metz encore au rendez-vous de Budapest
-
L'Allemagne commémore la libération du camp de concentration nazi de Bergen-Belsen
-
Masters 1000 de Madrid: Zverev dénonce un "dysfonctionnement" de l'arbitrage électronique
-
Une voiture conçue en deux ans: les constructeurs se convertissent à la "vitesse chinoise"
-
Général tué près de Moscou: le suspect arrêté inculpé pour "acte terroriste"
-
Braquage de Kim Kardashian: le récit du casse du siècle
-
L1: Lille s'empare de la 2e place à Angers
-
Italie: l'Inter chute à domicile, Naples peut passer seul en tête
-
Liège-Bastogne-Liège: Pogacar finit la saison des classiques en apesanteur
-
Liège-Bastone-Liège: Pogacar finit la saison des classiques en apesanteur
-
MotoGP/Espagne: un Marquez peut en cacher un autre, Quartararo sur le podium
-
En Chine, une capitale du thé cède sa tasse au café
-
Cyclisme: Tadej Pogacar remporte son troisième Liège-Bastogne-Liège
-
Meurtre dans une mosquée du Gard: le meurtrier toujours en fuite, émoi jusqu'au sommet de l'Etat
-
1er-mai: sénateurs et gouvernement veulent assouplir les règles pour les boulangers et fleuristes
-
Ecrans, drones et massages: le futur de l'automobile s'expose à Shanghai
-
Chikungunya à La Réunion: le gouvernement encourage la vaccination de ceux qui le peuvent
-
"De l'abus": la chasse aux immigrées haïtiennes clandestines enceintes inquiète en République dominicaine
-
Des apiculteurs manifestent contre les pesticides à Toulouse et Bordeaux
-
Le conclave, mode d'emploi
-
Iran: le président sur les lieux de l'explosion meurtrière dans le premier port du pays
-
Marathon de Londres: Assefa dans l'histoire, Sawe devant les meilleurs
-
Chikungunya à La Réunion: Manuel Valls encourage la vaccination de ceux qui le peuvent
-
L'ADN, espoir des apiculteurs européens pour détecter les fraudeurs
-
Travail le 1er mai: "pas question" pour Sophie Binet (CGT)
-
Nouveaux échanges de coups de feu à la frontière entre l'Inde et le Pakistan
-
Corée du Sud: le parti d'opposition désigne son candidat pour la présidentielle du 3 juin
-
Une lettre de Napoléon sur l'arrestation du pape Pie VII vendue 26.360 euros
-
Iran: 28 morts et un millier de blessés dans l'explosion qui a dévasté le premier port du pays
-
La traque se poursuit pour le meurtrier de la mosquée dans le Gard
-
Un automobiliste fonce dans une foule au Canada, neuf morts
-
Une foule fervente continue d'honorer la mémoire du pape François
-
La Chine dit avoir débarqué sur un îlot disputé avec les Philippines
-
Un automobiliste fonce dans une foule au Canada et fait plusieurs morts
-
Six nations: malgré la frustration des Bleues, des espoirs en vue du Mondial
-
Budget: un tiers des agences et des opérateurs de l'Etat fusionnés ou supprimés d'ici la fin de l'année
-
Une explosion dévastatrice dans le principal port d'Iran fait 25 morts et 1.000 blessés
-
Le meurtrier de la mosquée du Gard toujours en fuite
-
Le flag football féminin explose aux Etats-Unis, avec les JO-2028 en ligne de mire
-
NBA: OKC premier qualifié, Cleveland y est presque
-
Une explosion dévastatrice dans le principal port d'Iran fait 25 morts et 800 blessés

Guerre en Ukraine : à Poltava, les naufragées du système psychiatrique
La nuit, quand les drones et les missiles russes percent le ciel et que la défense antiaérienne ukrainienne se met à tonner, Olga Klimova dort profondément, loin de chez elle, dans la chambre bondée d'un hôpital psychiatrique.
"Je prends les médicaments, je dors, je n'entends rien", s’amuse cette femme édentée au rire lumineux.
Internée à Poltava, dans le centre de l'Ukraine, Mme Klimova, 44 ans, souffre de schizophrénie, une pathologie aux symptômes très variables qui cause fréquemment des troubles du sommeil.
Dans ses rêves, quand elle dort, Olga Klimova dit voir son village de Kysselivka, dans la région de Kherson (sud), d'où elle a été évacuée après le début, il y a trois ans, de l'invasion russe.
Elle affirme n'avoir "aucune nouvelle" de ses proches restés là-bas, comme "sa vieille tante", et attend "la fin de la guerre" pour les retrouver.
- Saturation -
Selon des médecins interrogés par l'AFP, la guerre a entraîné l'évacuation de milliers de patients d'hôpitaux psychiatriques ukrainiens. Ils font partie des 4,6 millions de déplacés internes recensés par Kiev.
Parallèlement, la brutalité inouïe du conflit déclenche de nouveaux troubles psychiques, chez les militaires et civils : stress post-traumatique, dépressions, tendances suicidaires et autres maladies.
D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 9,6 millions d'Ukrainiens sont à risque ou vivent avec un problème de santé mentale, soit près d'un quart de la population d'avant-guerre.
Le système psychiatrique public, déjà vétuste et sous-financé avant 2022, se retrouve engorgé.
A Poltava, le psychiatre Oles Telioukov, 56 ans, confirme avoir "davantage de travail" et sait qu'il en aura "encore plus" quand le conflit se terminera.
Mi-mars, son unité pour femmes prévue pour 40 patientes en comptait 47. Les hospitalisations y durent généralement quelques semaines pour traiter "les crises aiguës".
La plupart des malades sont ensuite redirigées vers des psychologues et travailleurs sociaux. Seules quelques naufragées restent longtemps.
- Rechutes -
Environ 10% des 712 patients de l'hôpital psychiatrique de Poltava étaient, mi-mars, des déplacés, principalement des régions dévastées de Kherson, Donetsk, Lougansk et Kharkiv.
Parmi eux, il y a des évacués de Kherson, une ville bombardée constamment par la Russie depuis sa libération par l'armée ukrainienne en novembre 2022.
Ces violences, selon M. Telioukov, peuvent exacerber des maladies mentales existantes. La ruine causée par l'invasion entrave aussi l'accès aux traitements, souvent onéreux et importés, pour stabiliser les pathologies et éviter les rechutes.
Atteinte de schizophrénie, Olga Beketova, 49 ans, raconte avoir été victime des grandes pénuries du début de la guerre. Pendant plusieurs semaines, elle n'a plus eu de médicaments.
En mai 2022, elle a fait une crise à son domicile et a été hospitalisée à Kherson, puis évacuée à Poltava. Le regard figé, Mme Beketova raconte lentement avoir eu en 2024 un AVC qu'elle attribue "à toute cette angoisse".
- "Petites flammes" –
Le médecin français Christian Carrer est le fondateur de l'organisation humanitaire AICM, qui aide 257 établissements médicaux ukrainiens, dont 15 hôpitaux psychiatriques.
En mars, son ONG a livré à celui de Poltava des vivres, du matériel et des traitements pour "l'épilepsie, les crises générales et de schizophrénie" et pour restaurer "les cycles du sommeil et des repas".
Faute de moyens, observe Christian Carrer, des psychiatres ukrainiens "endorment" leurs patients avec des sédatifs inappropriés. "Là, on a livré des produits qui diminuent les effets de la schizophrénie, ou de toute tendance dangereuse, mais sans abrutir", explique-t-il.
L'Ukraine a entamé en 2017 une modernisation de son système de santé. Interrompue par la guerre, cette réforme n'a pas atteint les hôpitaux psychiatriques, toujours organisés à la soviétique, en grandes chambrées de dizaines de patients, témoigne M. Carrer.
Beaucoup de malades - adultes comme enfants - y passent leurs journées allongés, sans activité. Christian Carrer les appelle "les petites flammes" : "Des gens qui sont là sans être là."
- "Déstigmatiser" -
Dans son bureau, le docteur Telioukov évoque deux militaires qu'il a soignées : l'une traumatisée par un bombardement à Poltava en septembre 2024 (59 morts), l'autre par six mois de détention dans une prison russe.
Il pense que cette dernière a subi des violences sexuelles, comme de nombreux prisonniers ukrainiens. Cependant, "elle ne s'est pas confiée entièrement".
Le médecin montre les salles dont il a la charge. Elles ne portent pas de numéros, comme souvent, mais des noms de couleurs.
"C'est pour dé-sti-gma-ti-ser, se débarrasser de la bureaucratie !", lance l'énergique psychiatre.
Dans la salle "Rose", on cherche Olga Klimova pour lui dire au revoir. On la retrouve alitée, au fond à gauche, entourée d'une dizaine de patientes. Quand elle aperçoit l'équipe de l'AFP, elle lève la main et fait un grand sourire.
G.P.Martin--AT