Arizona Tribune - Les Etats-Unis prennent le contrôle de 7 milliards de dollars d'actifs de l'Afghanistan

Euronext
AEX -1.37% 862.5
BEL20 -1.82% 4160.15
PX1 -0.57% 7269.63
ISEQ -0.98% 9713.24
OSEBX 1.31% 1445.01 kr
PSI20 0.84% 6428.13
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -4.53% 2802.09
N150 -0.04% 3313.22
Les Etats-Unis prennent le contrôle de 7 milliards de dollars d'actifs de l'Afghanistan
Les Etats-Unis prennent le contrôle de 7 milliards de dollars d'actifs de l'Afghanistan

Les Etats-Unis prennent le contrôle de 7 milliards de dollars d'actifs de l'Afghanistan

Dans une manoeuvre très inhabituelle, Joe Biden a signé vendredi un décret permettant de prendre le contrôle des actifs de la banque centrale afghane déposés aux Etats-Unis, soit environ 7 milliards de dollars, qu'il veut réserver pour moitié à des familles de victimes du 11-Septembre.

Taille du texte:

Le président américain, utilisant les "pouvoirs économiques extraordinaires" que lui donne une loi de 1977, entend faire transférer ces actifs sur un compte bloqué de la Réserve fédérale de New York, une institution publique, a précisé la Maison Blanche.

Les actifs des banques centrales sont le plus souvent des titres financiers, des devises ou de l'or.

Joe Biden veut qu'une moitié de la somme soit réservée pour des demandes d'indemnisation déposées en particulier par des familles de victimes des attentats du 11 septembre 2001.

Il prévoit que l'autre moitié soit consacrée à de l'aide humanitaire pour l'Afghanistan, mais qui serait versée de manière à ce que l'argent ne tombe pas aux mains des talibans, a expliqué la Maison Blanche.

"Il est très important de pouvoir à la fois prendre 3,5 milliards de dollars et s'assurer qu'ils soient utilisés pour le bénéfice du peuple afghan" et par ailleurs de garantir que des familles de victimes du terrorisme "puissent se faire entendre" devant la justice fédérale américaine, a expliqué un haut responsable de la Maison Blanche lors d'une conférence de presse.

En clair, il s'agit de mettre en réserve environ 3,5 milliards de dollars en attendant l'issue des procédures judiciaires intentées par ces familles, qui réclament la saisie des avoirs afghans.

- "Compliqué" -

Le haut responsable américain, qui a souhaité rester anonyme, a reconnu que cet ensemble d'opérations orchestré par la Maison Blanche était "juridiquement compliqué", et a fait valoir que l'annonce de vendredi n'était que le début d'une procédure qui devrait durer des mois.

La voie choisie par le président américain, qui voit les Etats-Unis prendre possession des actifs d'un autre Etat, suscitera certainement de nombreuses controverses, au moment où l'Afghanistan connaît une grave crise humanitaire.

Les talibans ont réclamé de prendre le contrôle des réserves de la banque centrale afghane, et la Russie notamment a également exhorté les Etats-Unis à débloquer ces avoirs.

Au total, les réserves brutes de la Banque centrale afghane s'élevaient fin avril 2021 à 9,4 milliards de dollars, selon le Fonds monétaire international.

Cette somme, déposée avant que les talibans ne reprennent le pouvoir en août dernier, est détenue surtout à l'étranger, et pour la majeure partie aux Etats-Unis.

Certainement conscients des controverses que la décision ne manquera pas de susciter, les responsables de la Maison Blanche ont assuré que ces réserves de la banque centrale afghane "provenaient de l'assistance continue et significative (à l'Afghanistan, ndlr) des Etats-Unis et d'autres donateurs internationaux pendant deux décennies".

L'exécutif américain a aussi rappelé que les Etats-Unis étaient déjà le principal fournisseur d'aide à l'Afghanistan, et a assuré que cette aide bilatérale restait distincte de la procédure de gel des actifs de la banque centrale afghane.

"Ce décret va permettre de garder une partie substantielle des réserves de l'Afghanistan pour le bénéfice du peuple afghan, mais nous comprenons toutefois que les problèmes économiques de l'Afghanistan, exacerbés par la prise du pouvoir par les talibans, ne peuvent être résolus de manière simple", a estimé la Maison Blanche dans un communiqué.

J.Gomez--AT