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"Partygate": Boris Johnson à la merci d'une enquête du Parlement
"Partygate": Boris Johnson à la merci d'une enquête du Parlement / Photo: Ben Stansall - POOL/AFP

"Partygate": Boris Johnson à la merci d'une enquête du Parlement

Enlisé dans la crise du "partygate", le Premier ministre britannique Boris Johnson risque jeudi une nouvelle enquête, cette fois du Parlement, sur les fêtes à Downing Street pendant les confinements, à l'issue d'un vote qui a valeur de test de confiance.

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Dans ce nouvel épisode de cette affaire qui a vu se succéder révélations, appels à la démission et excuses publiques, les députés doivent dire si une enquête doit être ouverte pour déterminer si Boris Johnson a sciemment trompé le Parlement en assurant qu'aucune restriction n'avait été violée, avant d'écoper d'une amende.

Au fil des heures, le scénario a évolué et malgré la large majorité dont il bénéficie, Boris Johnson ne semble plus à l'abri que soit lancée cette procédure susceptible à terme, de le pousser à la démission.

Quelle que soit son issue, ce vote attendu en fin d'après-midi donnera surtout une idée du niveau de soutien de ses troupes, très réticentes à afficher leur loyauté en dépit de la colère des électeurs.

Signe de la nervosité à Westminster, le gouvernement a renoncé à une manoeuvre permettant de repousser le vote ainsi qu'à toute consigne de vote, quelques minutes avant l'ouverture du débat.

La motion discutée, qui vise à saisir le Comité des Privilèges, une commission parlementaire chargée de ce genre de questions, "cherche à défendre le principe simple d'honnêteté, d'intégrité et de dire la vérité" dans la vie politique britannique, a déclaré le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, à l'origine du texte.

"Nous savons que le Premier ministre lui-même a enfreint la loi", a-t-il ajouté, soulignant que le chef du gouvernement n'est pas à l'abri de nouvelles amendes pour sa participation à d'autres événements festifs.

L'affaire, passée un temps au second plan en raison de la guerre en Ukraine, a été relancée la semaine dernière lorsqu'il a reçu une amende pour manquements aux restrictions anti-Covid en participant à un pot surprise pour ses 56 ans en juin 2020, devenant ainsi le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi.

- Elections en vue -

Dans l'avion qui l'emmenait pour une visite en Inde, il a répété vouloir rester en poste jusqu'aux prochaines législatives prévues en 2024. Sur la chaîne Sky News, il a assuré qu'il n'a "franchement absolument rien à cacher" dans cette affaire, regrette-t-il, "sans fin".

Mardi, Boris Johnson avait répété ses excuses "sans réserves" aux députés et aux Britanniques, affirmant qu'il ne lui "était pas venu à l'esprit" que ce rassemblement, d'une dizaine de minutes tout au plus selon lui, "puisse constituer une violation des règles" alors en vigueur.

Si les députés le saisissent, le Comité des Privilèges peut enquêter et, le cas échéant, recommander des sanctions. Mais surtout, le code ministériel dispose qu'un ministre qui a trompé sciemment le Parlement doit démissionner.

De nombreux députés qui avaient un temps demandé le départ de Boris Johnson jugent cependant qu'il est désormais peu opportun de le chasser de Downing Street dans le contexte de la guerre en Ukraine... et faute de successeur évident, l'étoile du ministre des Finances Rishi Sunak s'étant ternie ces dernières semaines en raison de la crise du pouvoir d'achat.

Ce débat est aussi l'occasion pour certains frondeurs de se déclarer, à l'instar de l'influent député Steve Baker, qui a rejoint les rangs des députés conservateurs qui appellent Boris Johnson à démissionner.

Et l'attitude des élus conservateurs, partagés entre loyauté à leur chef et colère des électeurs, sera scrutée à l'approche d'élections locales le 5 mai. En tout cas, la police de Londres, qui a déjà infligé une cinquantaine d'amendes et poursuit son enquête, a indiqué jeudi qu'elle s'abstiendrait de communiquer sur d'éventuels développements dans cette affaire d'ici au scrutin.

Après l'enquête policière, Boris Johnson devra aussi faire face, aux conclusions de la haute fonctionnaire Sue Gray, qui a déjà étrillé dans un pré-rapport des "erreurs de leadership et de jugement".

P.Hernandez--AT