Arizona Tribune - A Doha, la Fifa ouvre son Congrès avec des divisions à surmonter

Euronext
AEX 0.33% 865.37
BEL20 -0.16% 4153.5
PX1 0.12% 7278.23
ISEQ -0.04% 9709.61
OSEBX -0.22% 1441.81 kr
PSI20 -0.23% 6413.45
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.66% 2783.54
N150 -0.07% 3310.83
A Doha, la Fifa ouvre son Congrès avec des divisions à surmonter
A Doha, la Fifa ouvre son Congrès avec des divisions à surmonter

A Doha, la Fifa ouvre son Congrès avec des divisions à surmonter

Très divisée, la planète football s'est rassemblée au Qatar, où le président Gianni Infantino a ouvert jeudi le Congrès annuel de la Fifa après les secousses liées à l'exclusion de la Russie du Mondial-2022 et à l'inflammable projet de Mondial biennal, pour l'heure remisé.

Taille du texte:

Au Centre des expositions de Doha, sous un immense mobile rotatif orné des drapeaux des 211 fédérations affiliées à la Fifa, les délégués ont pris place pour ce rendez-vous enfin organisé in situ après deux éditions successives en visioconférence pour cause de pandémie.

Jouant l'apaisement avant le tirage au sort vendredi de la Coupe du monde 2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre), la fédération internationale a escamoté sa proposition visant à doubler la fréquence de sa compétition reine à partir de 2026, qui avait attisé la révolte parmi les grands clubs ou les supporters.

"Ce qui est le plus important, c'est que la communauté du football mondial est unie. Malgré toutes nos différences, nous sommes tous là", a lancé à la tribune Gianni Infantino.

L'ordre du jour de ce 72e Congrès est très classique, entre vote du budget et discours du président Infantino, qui achève son deuxième mandat en 2023 et n'a pas dit s'il comptait se représenter pour un troisième et dernier mandat de quatre ans.

Dans ce contexte, et alors qu'a débuté jeudi la période électorale jusqu'au vote organisé lors du 73e Congrès l'an prochain, l'heure n'est semble-t-il pas aux propositions clivantes pour le dirigeant italo-suisse, qui n'a pour l'heure pas d'opposant majeur déclaré.

La réforme du calendrier international masculin et féminin à l'horizon 2024 reste pourtant un dossier pressant. Mais l'instance basée à Zurich n'a pas mis le sujet au vote, ni même au menu des débats, semblant renoncer à passer en force.

- Front du refus -

De quoi réjouir les détracteurs d'un Mondial biennal, la puissante UEFA en tête. Le président de la confédération européenne Aleksander Ceferin s'est dit persuadé que le projet, qui menace directement la lucrative Ligue des champions, est désormais "exclu".

Organiser une grande compétition en alternance tous les étés, Mondial ou épreuve continentale (Euro, Copa America...), bouleverserait en effet un écosystème rythmé tous les quatre ans par la Coupe du monde, depuis 1930 chez les hommes et 1991 chez les femmes. Et menacerait plus largement le paysage du sport mondial, le Comité international olympique (CIO) s'inquiétant de voir le ballon rond empiéter sur les autres disciplines.

Pour sa part, la Fifa a promis en décembre davantage de revenus "de solidarité" à chacune de ses fédérations si la réforme aboutit, s'assurant le soutien des fédérations africaines et asiatiques craignant un creusement des inégalités face au richissime football européen, qui redoute pour sa part des cadences infernales pour ses joueurs.

- Rassembler la famille football -

Il faudra voir quelle orientation prend désormais la réforme du calendrier: certains évoquent un retour de la Coupe des confédérations, mini-tournoi à huit sélections disputé entre 1992 et 2019, ou un élargissement aux équipes américaines de la Ligue des nations, créée en 2018 par l'UEFA.

Le recul de la Fifa sur ce dossier indique peut-être qu'Infantino souhaite rassembler la famille du ballon rond, fortement éprouvée ces derniers mois, entre pandémie de Covid-19, projet avorté de Super Ligue des clubs dissidente et conséquences de la guerre en Ukraine.

Face à l'offensive russe lancée en février sur le sol ukrainien, la fédération internationale a pris une décision retentissante en excluant l'équipe nationale de Russie de la course au Mondial-2022. Saisi par la fédération russe (FRU), le Tribunal arbitral du sport (TAS) a validé provisoirement cette décision, dans l'attente d'une décision sur le fond du dossier.

Certaines voix appellent même à la suspension de la FRU de la Fifa, une mesure radicale qui ferait les affaires de l'UEFA, confrontée à une embarrassante candidature russe à l'organisation des Euros 2028 et 2032.

"Je pense qu'ils doivent être exclus de cette organisation parce qu'ils ont perpétré des crimes, ils ont eu recours à la terreur, ils ont violé toutes les règles de la civilisation", a accusé Andrii Kuzmenko, ambassadeur d'Ukraine au Qatar, interrogé avant de prendre place dans l'amphithéâtre du Congrès.

Le placement par ordre alphabétique lui a valu de s'asseoir à trois rangées des délégués russes, symbole d'une des nombreuses lignes de fractures que le football mondial espère résorber.

jed-pel-as-ldn/mdm

W.Stewart--AT