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Royaume-Uni: après les émeutes, une reprise du foot sous haute surveillance
Royaume-Uni: après les émeutes, une reprise du foot sous haute surveillance / Photo: Peter POWELL - AFP/Archives

Royaume-Uni: après les émeutes, une reprise du foot sous haute surveillance

Après plusieurs jours de calme, les autorités britanniques redoutent que le retour du championnat de football ne viennent raviver les émeutes étant donné les liens historiques entre l'extrême droite et les sphères de hooligans.

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Des dizaines d'équipes de l'English Football League (EFL), qui gère les deuxième, troisième et quatrième divisions, entament leur saison ce week-end, y compris dans certaines villes touchées par les actes racistes et islamophobes des dix derniers jours.

Ces violences, qui ont vu des mosquées et hébergements pour migrants pris pour cibles, ont suivi une attaque au couteau qui a causé la mort de trois fillettes le 29 juillet lors d'un cours de danse du nord-ouest de l'Angleterre, sur fond de propagations de rumeurs en partie démenties sur le suspect.

Les autorités ont mis en cause des membres de groupuscules d'extrême droite dont certains sont étroitement liés au hooliganisme.

Ils ont notamment accusé Tommy Robinson, agitateur anti-musulman au lourd casier judiciaire, y compris pour des violences impliquant des supporters de foot, d'attiser les émeutes avec de fréquents messages sur les réseaux sociaux, bien qu'il soit lui-même en vacances à l'étranger.

Certains émeutiers ont scandé son nom, un pseudonyme inspiré d'un hooligan de sa ville natale, Luton, du début des années 2000.

Parmi les équipes de retour dans les stades ce week-end figurent Middlesbrough et Hull, villes du nord-est de l'Angleterre touchées par les récentes violences.

Plus de 80.000 supporters assistent également samedi après-midi à Wembley à un match caritatif opposant Manchester City et Manchester United, prélude à la reprise de la Premier League.

Le Premier ministre Keir Starmer, lui-même un habitué des stades, a reconnu vendredi que la reprise du championnat s'ajoutait aux difficultés à prendre en compte pour la police ce week-end.

"Quel que soit le défi, nous devons nous montrer à la hauteur", a-t-il poursuivi.

- Interdictions de stade -

La UK Football Policing Unit (UKFPU), qui coordonne le maintien de l'ordre des matches, a assuré que les différentes forces locales travaillaient ensemble pour s'assurer que "tous les renseignements pertinents" soient partagés.

Elle a aussi été informée des plus de 700 arrestations qui ont eu lieu à la suite des émeutes, qui pourront donner lieu à des interdictions de stades, a précisé un porte-parole. De telles mesures peuvent être imposées par les tribunaux pour des délits liés au football ou à la demande de la police, y compris pour incitation à la haine en ligne ou pour vente ou recel de drogues.

Le chef de l'organisation regroupant les chefs des forces de police (NPCC) Gavin Stephens a appelé les supporters à ne pas "salir le football avec la violence", estimant que le sport "rassemble".

"Oui, il y a des voyous violents dans les marges du football, mais pas partout, pas dans tous les clubs, et certainement pas dans l'ensemble du football", a-t-il assuré.

Les premiers matches joués vendredi soir n'ont donné lieu à aucun incident majeur.

- Expérience des hooligans -

Mark Doidge, professeur à l'université de Loughborough et spécialiste des cultures de supporters européens, relève que la police dispose désormais d'une forte expérience des hooligans et relativise les liens entre extrême droite et fans de football.

"Même si les deux groupes se recoupent parfois démographiquement et que certains supporters sont d'extrême droite, ce n'est pas le cas de tous les supporters, et tous les membres de l'extrême droite ne sont pas des supporters", explique-t-il à l'AFP. "Il ne semble pas y avoir d'activité coordonnée concernant le football".

Selon l'universitaire, des tensions pourraient éclater dans les tribunes si des supporters scandaient des slogans célébrant les émeutes: "Si la confrontation intervient entre supporters d'une même équipe, (la police) pourrait ne pas y être préparée".

Certains clubs ont pris les devants et ont condamné les émeutiers, comme Middlesbrough dont le président Steve Gibson a dénoncé "des scènes violentes et racistes" ayant touché sa ville dans un communiqué conjoint avec le député et le maire.

"A Middlesbrough, nous avons une histoire d'ouverture dont nous sommes fiers", ont insisté ces responsables locaux. "Au fil des siècles, notre ville et notre club de football ont accueilli des gens du monde entier".

M.White--AT