Arizona Tribune - Un ex-dirigeant du tennis français en procès pour viols

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Un ex-dirigeant du tennis français en procès pour viols
Un ex-dirigeant du tennis français en procès pour viols / Photo: FRANCOIS GUILLOT - AFP/Archives

Un ex-dirigeant du tennis français en procès pour viols

Il est accusé de viols par une joueuse de tennis de près de 50 ans sa cadette: Jean-Pierre Dartevelle, ancien N.2 de la Fédération française de tennis (FFT), s'est défendu mardi, en évoquant une "histoire d'amour" à l'ouverture de son procès à Besançon.

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Vêtu d'une veste de costume et d'un chandail à col roulé de couleur noire, l'ancien dirigeant, âgé de 74 ans, a répondu aux questions de la présidente du tribunal.

"Je vous confirme que c'est une histoire d'amour consentie. Pour moi, c'était une femme amoureuse", a-t-il lancé, alors que son accusatrice, aujourd'hui âgée de 25 ans, écoute attentivement les débats entourée de ses parents.

Le procès devant la cour criminelle du Doubs doit durer au moins deux jours, avec un verdict attendu mercredi soir ou jeudi matin. L'accusé encourt 15 ans de réclusion criminelle.

L'ex vice-président de la FFT répond de viols commis sur celle qui était une jeune sportive de haut niveau entre le 20 septembre 2016 et le 31 mars 2018 à son cabinet de Montbéliard, où il exerçait le métier de dentiste.

A la même époque, M. Dartevelle était aussi conseiller régional Les Républicains (LR) à la région Bourgogne-Franche-Comté.

La jeune femme, âgée de 17 à 19 ans au moment des faits, n'a pas demandé le huis-clos, alors que c'est la règle a priori pour les crimes sexuels sur mineurs.

"La victime (...) souhaite s'exprimer sur ce qu'elle a subi, sans honte", avait expliqué à l'AFP l'avocat de la victime, Benjamin Liautaud, avant l'ouverture du procès.

"C'est le dossier de la contrainte morale, celle de la différence d'âge, celle de la particulière vulnérabilité de la victime et celle de l'autorité de fait de l'accusé", avait-t-il ajouté, évoquant une "emprise psychologique, cette forme de prison de l'esprit".

- "Monstre" -

Durant l'instruction, M. Dartevelle n'a pas contesté les relations sexuelles mais il a soutenu qu'il s'agissait d'une "relation totalement consentie", avait indiqué en janvier à l'AFP une source judiciaire.

Joueuse talentueuse qui visait une carrière professionnelle avant d'être rattrapée par des problèmes de santé, la jeune sportive avait dénoncé des faits de viols dès 2018, décrivant une relation "contrainte" et expliquant être victime de "l'emprise" de cet homme très lié à ses parents dans le milieu du tennis, selon la source judiciaire.

La première journée du procès a été consacrée à l'interrogatoire de témoins, dont une ancienne directrice administrative de la Ligue de tennis de Franche-Comté, qui a qualifié l'accusé de "monstre".

Elle a expliqué avoir reçu de lui un message lui demandant de lui envoyer une photo d'elle dénudée.

"Ce n'était pas une relation normale employeur-employé", a-t-elle lancé, tout en rendant hommage à la plaignante. "Pour moi, la victime est courageuse car elle a parlé", a-t-elle déclaré.

Tonalité différente de la part d'un ancien directeur technique national de la FFT, qui a travaillé 20 ans avec M. Dartevelle.

"C'était quelqu'un qui savait faire preuve d'autorité pour se faire entendre auprès des salariés (...) mais certainement pas un monstre", a-t-il dit. "Je n'ai jamais entendu quelqu'un se plaindre d'un comportement abusif de la part de M. Dartevelle. Il a eu une conduite impeccable."

L'épouse de l'accusé a confié être "tombée des nues" quand l'affaire a éclaté. "J'ai appris les fait au moment de l'arrivée des gendarmes. J'ignorais tout de cette relation."

Ancien footballeur de bon niveau, Jean-Pierre Dartevelle a disputé une douzaine de matches en première division avec Sochaux à la fin des années 1970.

En février 2017, il avait été battu de peu par Bernard Giudicelli pour la présidence de la FFT.

La Fédération française de tennis s'est portée partie civile dans ce dossier, aux côtés de la joueuse et de sa famille.

Th.Gonzalez--AT